INSTITUT DES CULTURES ARABES ET MÉDITERRANÉENNES
AGENDA CULTUREL – الدليل الثقافي العربي
« LA FIGURE ENIGMATIQUE ET DOULOUREUSE DU PAPE SYLVESTRE II »
Son héritage caché des Lumières de l’Islam et son modèle inavoué des Napoléon
Conférence donnée par Ahmed Youssef, écrivain, membre de l’Institut d’Egypte
De son nom français, Gerbert d’Aurillac, future pape Sylvestre Il, est un personnage hors du commun dans tout les sens de cette expression.
Rien ne prédisposait cet orphelin du fin fond du Cantal français à se faire la place qui est la sienne au carrefour des civilisations de l’islam et de la chrétienté à quelques années de l’an mille.
Le hasard qui propulsa Gerbert d’Aurillac aux confins de la cour des califes de Cordoue et ses passions pour les sciences arabes seront la matrice d’une sulfureuse réputation qui commença de son vivant et se prolongea jusqu’aux temps modernes.
C’est lui qui introduisit les chiffres arabes en Occident, inventa l’horloge à pendule, le cadran solaire, les machines à calculer.
C’est lui qui envoya des émissaires à Cordoue, commanda des traductions des ouvrages Arabes.
Le livre de Ahmed Youssef retrace la passionnante prédilection de Gerbert d’Aurillac pour les sciences arabes et surtout établit la liste exhaustive des œuvres arabes et indiennes traduites, sous l’impulsion de Gerbert d’Aurillac et ses disciples, dans les monastères occidentaux à la veille de la Renaissance.
Ce qui est nouveau dans ce livre est cette approche politique générationnelle de l’héritage scientifique du pape Sylvestre Il.
Ainsi, les empereurs occidentaux, dans leur recherche de pacifier leur rapport à l’islam, cherchèrent à transformer le désir du pape d’unir la science et la foi, en un désir d’œuvrer pour une synthèse des civilisations.
Ahmed Youssef raconte l’approche d’ouverture et d’échanges avec le monde de l’islam des empereurs Frédéric II de Hohenstaufen, Napoléon Bonaparte et Napoléon III . Trois grands rendez-vous ratés, selon l’auteur, avec l’islam dont nous payons actuellement les douloureux frais.
Ahmed Youssef est aujourd’hui un des rares écrivains égyptiens d’expression française. Ses œuvres dont « Bonaparte et Mahomet « , « Juifs et chrétiens à la cour de Mahomet « . « Saint Louis en Egypte », « L’Orient de Jacques Chirac, la politique arabe de la France » sont traduites en plusieurs langues.
Il a traduit également la dernière œuvre du prix Nobel égyptien Naguib Mahfouz « Les rêves de Convalescence », Editions Le Rocher 2006 et « La correspondance de Bonaparte au Caire », 2 volumes 1800 pages, Editions de l’Institut d’Egypte, Le Caire 2014.
Ahmed Youssef est directeur exécutif du Centre des études du Moyen Orient à Paris et membre de l’Institut d’Egypte.
La Conférence sera suivie d’un verre de l’amitié
Ouvrages de Ahmed Youssef
La vidéo sera visible sur cette page – Mercredi 14 avril à 18h30
Le 14 avril, 18h30 Luisa Ballin accueillera pour l’ICAM, Sophie Bessis autour de son livre « Je vous écris d’une autre rive » -Lettre à Hanna Arendt.
Vous verrez dans ces pages que j’ai des choses à vous reprocher. Mais ce que j’ai lu de vous sonne en moi comme un appel à fouiller la mémoire, à lire l’Histoire à travers elle aussi pour aller de l’avant ». S. B. Hannah Arendt occupe une place particulière dans la pensée du XXe siècle. Elle en a vécu les tragédies, a tenté d’en expliquer les causes et les manifestations. Cette expérience l’a conduite à s’intéresser à la genèse du sionisme et de la création de l’Etat d’Israël et à poser un regard visionnaire sur le destin de ce nationalisme particulier.
Dans un aller-retour entre les guerres du vieux monde et les défis actuels, Sophie Bessis dialogue avec la philosophe, la conteste parfois, l’admire toujours. Cette lettre se veut un propos libre, personnel et politique, et une interrogation sur notre devenir collectif.
Droits des femmes, nationalismes et mondialisation… Sophie Bessis analyse les lieux de tensions entre les volontés d’émancipation et les tendances autoritaires à travers la Méditerranée.
Dans un court essai adressé directement à Hannah Arendt (« Je vous écris d’une autre rive – Lettre à Hannah Arendt », Elyzad, Tunis, 2021), l’historienne et intellectuelle franco-tunisienne Sophie Bessis adresse deux sujets. D’abord, elle explique en quoi elle rejoint les vues de la philosophe allemande à propos du sionisme et étend les critiques sur le projet sioniste formulées par Arendt à tous les nationalismes, y compris ceux des pays du Sud nés au cours de luttes d’émancipation anticoloniales dont elle souligne la légitimité.
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