INSTITUT DES CULTURES ARABES ET MÉDITERRANÉENNES
AGENDA CULTUREL – الدليل الثقافي العربي
Si la musique arabe est un arbre aux multiples ramifications, l’un de ses branchages s’appelle Sabîl. Un duo oud-percussions formé par Ahmad Al Khatib et Yousef Hbeisch,
Vendredi 20 septembre 2019 à 20h
Françoise Flore Atlan et l’orchestre de Fouad Didi
« Andalussiyat » ou Le temps de la Convivencia
avec Farid Zebroune, Youcef Bedjaoui, Youcef Kasbadji, Madgid Sebillot
Françoise Flore Atlan accompagnée à l’oud par le musicien, chanteur et pédagogue algérien FOUAD DIDI.et l’Orchestre TARAB .
Soprano invitée comme soliste sur des scènes internationales prestigieuses telles que le Carnegie Hall à New York, le Festival International de Mexico, le théâtre de La Monnaie de Bruxelles, le Festival d’Utrecht (Hollande), le Festival des Musiques sacrées de Fès, les Suds à Arles ou encore le Festival d’art lyrique d’Aix en Provence, la chanteuse Françoise Atlan a enregistré plusieurs disques primés par la critique.
Diapason d’Or, Choc du Monde de La Musique, FFFF Télérama, Grand prix de l’Académie Charles Cros… Artiste à la double culture, dotée d’une expression vocale unique en son genre, elle se passionne pour le patrimoine vocal méditerranéen tout en poursuivant sa carrière de chanteuse lyrique.
Ce concert nous invite à revenir sur une époque exceptionnelle en Espagne, quand juifs, arabes et chrétiens vivaient ensemble en paix et en ouverture à l’autre.
L’esprit de Cordoue évoque, bien avant la chute du Royaume de Grenade en 1492, la » convivencia » culturelle, sociale et intellectuelle qui caractérisait les relations entre les trois religions : judaïsme, christianisme, islam. Les métissages culturels de cette époque ont créé les somptueux répertoires des romances en hébreu et en judéo-espagnol et de la musique arabo-andalouse, née du triple héritage de la musique chrétienne ibérique, de la musique afroberbère du Maghreb et de la tradition arabe.
Artiste à la double culture, dotée d’une expression vocale, d’un style et d’une technique particulièrement originale, Françoise Atlan est l’une des plus grandes interprètes du répertoire judéo-espagnol et de la musique arabo-andalouse. Invitée comme soliste sur les scènes majeures internationales, elle a reçu de nombreuses distinctions pour ses disques dont le Grand prix de l’Académie Charles Cros. Elle sera accompagnée à l’oud par le musicien, chanteur et pédagogue algérien FOUAD DIDI.et l’Orchestre TARAB
Né à Tlemcen en Algérie, Fouad Didi chante, joue du violon et du oud depuis son enfance. Il étudie le répertoire et la technique des grands maîtres de son époque, qui l’encouragent dans sa soif d’apprendre et lui transmettent leur savoir. Le violon le passionne et devient son instrument de prédilection, bien qu’il joue avec bonheur de la mandoline et du oud.
Il a fondé l’orchestre Tarab, spécialisé dans le répertoire classique, dans le respect de la Tradition orale ancestrale. Après de nombreux concerts donnés en France et à l’étranger, il est reconnu comme étant l’un des plus brillants représentants de la musique arabo-andalouse.
Chants arabo-andalous et judéo-espagnols
Françoise Atlan : chant
Fouad Didi : oud
Billets en ligne :
– Billets pour les deux concerts du vendredi 20 septembre CHF 45.- / AVS 35.-
– Pass pour toute la Fête 20/21/22 septembre 100.- CHF
Vendredi 20 septembre à 22h
Sary et Ayad Khalifé Quartet
Sary et Ayad Khalifé Quartet
Sary Khalife, Ayad Khalife, Florent Allirot, David Paycha
« Soobia » est un projet mêlant avec brio Jazz, musique traditionnelle orientale et musique classique à travers neuf œuvres originales.
Une mixture subtile, inédite et très imagée où virtuosité et poésie se côtoient dans un univers unique sur la scène musicale actuelle.
Laissez-vous envoûter par un duo piano et violoncelle explosif avec les frères Sary et Ayad Khalife, un duo sur lequel vont se greffer une batterie jazz et une basse.
Billets en ligne
– Billets pour les deux concerts du vendredi 20 septembre
– Pass pour toute la Fête 20/21/22 septembre 100.- CHF
Samedi 21 septembre 2019 à 11h
Brunch / COMPLET
Samedi 21 septembre 2019 à 20h30
Souad Massi et son ensemble, concert « Oumniya ».
Après son dernier album, El Mutakallimûn, dans lequel elle avait redonné vie à une série de textes de grands poètes arabes, Souad Massi revient avec un projet très personnel.
Les différents titres évoquent des pans de sa vie, et les émotions qui la traversent ; mais ses engagements et la défense de valeurs qu’elle porte depuis le début de sa carrière et dans sa vie de femme y ont également une place importante.
Avec ce nouveau projet, Souad a en effet eu le désir de mettre en avant ce qui la touche et la mobilise depuis toujours : la condition des femmes à travers le temps et dans le monde, et plus largement la défense des droits de l’Homme.
Engagée auprès du changement en Algérie, elle exprime ici son soutien à toutes les luttes qui participent à l’ouverture d’une voie : celle de l’indépendance et du droit à la dignité pour tous.
Portée par le désir profond de s’adresser au plus grand nombre, avec une musique épurée et universelle, elle tend ici un pont entre musique folk et chaâbi.
Bercée par la musique traditionnelle algéroise, elle a en effet également été très tôt influencée par la musique folk américaine…
C’est donc à un retour à ses sources qu’elle nous convie, à ses fondations musicales, empreintes de diversité culturelle.
La volonté affichée pour ce nouveau projet est également de retrouver la Souad des débuts, musicalement : instinctive, dénuée de but ; que les chansons qu’elle offre ici puissent vivre seules, par elles mêmes.
Indépendance, ici encore, cette fois face aux diktats des cases et des genres…
Billets en ligne
– Billets pour le concert de Souad Massi 45.- / Avs-Chomeurs 35.- / Enfants -12ans 35.- CHF
– Pass pour toute la Fête 20/21/22 septembre 100.- CHF
Dimanche 22 septembre 2019 à 20h Le Trio Joubran « The best of »
Samir Joubran (Oud) , Wissam Joubran (Oud), Adnan Joubran (Oud), Valentin Mussou ( Violoncelle), Youssef Hbeisch (Percussions), Habib Meftah Boushehri (Percussions)
Billets en ligne
– Billets pour le concert du Trio Joubran 45.- / Avs-Chomeurs 35.- / Enfants -12ans 35.- CHF
– Pass pour toute la Fête 20/21/22 septembre 100.- CHF
Esquisse d’Orient, Festival International des danses d’Orient, Fribourg
10è anniversaire, 17 au 20 octobre 2019
Le Festival international Esquisse d’Orient est organisé chaque année depuis 2010, à Fribourg. Il met à l’honneur l’art de la danse orientale et accueille les plus grands artistes provenant de l’étranger. En octobre prochain il déroulera un magnifique programme marquant sa 10ème édition.
Le Festival a été lancé en 2010. Il est porté par Maryam Ribordy, danseuse professionnelle irano/suisse installée dans notre pays dès 1987. Depuis 2003 déjà qu’elle enseigne, à Fribourg et à Lausanne, les danses orientales, qu’elle compose et met en scène des chorégraphies originales parfois classiques, parfois modernes, mettant en valeur les musiques et les folklores d’Orient.
Il a fallu plusieurs années pour que cet événement devienne la référence en suisse et soit reconnu au niveau international. Il vise à mettre en valeur toutes les richesses des pays du monde oriental : du Maghreb à l’Inde, en passant par le berceau égyptien ou les cultures du Golfe Persique. Les danses orientales sont très riches, la forme peut être noble et classique, ou plus folklorique, avec différents costumes et accessoires. De plus, de nombreuses influences culturelles l’ont imprégnée, tirées de styles traditionnels (Bollywood, flamenco, salsa par ex.) ou plus modernes (jazz, tribal fusion, danse contemporaine par ex.).
Dr Mo Geddawi, artiste et chorégraphe de renommée internationale, parraine et accompagne le festival depuis sa création. Il fait partie des pionniers ayant importé la danse orientale en Europe et en Amérique. Co-fondateur de la célèbre Reda Dance Troupe d’Egypte, fondateur de la Hathor Dance Troup de Berlin, il a également reçu différents awards en Egypte et à San Francisco. Il sera bien sûr présent du 17 au 20 octobre à Fribourg.
Soirée d’ouverture, le 17 octobre. Elle mettra à l’honneur les 80 ans du parrain du Festival Dr Mo Geddawi. Il racontera l’évolution de la danse orientale, ses anecdotes, ses rencontres dans le cadre chaleureux de Fribourg, puis quelques prestations de danse seront suivies d’un repas.
Café Théâtre Le Tunnel, dès 18h30.
La compétition, le 18 octobre. Le jury devra évaluer des danseurs et danseuses répartis en 4 catégories différentes, d’une part parmi les professionnels et d’autre part parmi les amateurs. Ouvert au public.
Aula du Collège St-Michel, 20h.
Les workshops, du 18 au 20 octobre. 12 sessions sont proposées.
Ecole des danses d’Orient Maryam, Varis 9, Fribourg.
Soirée de Gala, le 19 octobre. Elle constitue le temps fort de l’événement. Ouvert au grand public, aux amateurs de danses et de cultures orientales, cette soirée accueillera sur scène de véritables artistes et enseignants, ou encore musiciens : Mohamed Kazafy (Egypte), Munique Neith (Brésil-Espagne), Elena Eleffteriou (Grèce), Touria Karam (Maroc-France), Maryam Ribordy (Iran-Suisse), qui seront accompagné(e)s par des danseurs et danseuses semi-professionnel(le)s ou professionnel(le)s.
Nous vous attendons!
Le mois de décembre est sans aucun doute très chargé mais nous nous mobilisons pour une association qui vient en aide aux enfants victimes de guerre et qui par la musique et le chant les aide à se reconstruire.
Le 7 décembre 2019 nous organisons un concert de Gala à 19h au Théâtre de l’Espérance en faveur de l’association 1, 2, 3 Hope, Love, Life for Peace, une association oeuvrant en Syrie par le biais de la musique et du mouvement.
Les Jeunes Ambassadeurs de l’Opéra chantent pour les enfants victimes de guerre.
1,2,3 HOPE, LOVE, LIFE for PEACE
« Je suis venue en Syrie, dans le pays de mes racines, au nom de l’art, de l’amour et de l’espoir en ses enfants.»
Depuis le début de la guerre en Syrie, surtout depuis début 2012, pas un seul jour ne s’est passé sans que je pense au pays de mes racines, de mon arbre. Je suis sûre que le futur d’un pays meurtri réside dans la reconstruction morale de ses enfants, pour qu’ils puissent vivre avec les traumas et faire acte de résilience.
1,2,3 Hope, Love, Life for peace est une association sans but lucratif créée à Bruxelles en décembre 2018.
Soumaya Hallak, en collaboration étroite avec les Maristes bleus, travaille aussi avec la musique dans le camp Chahba les enfants refugiés.
Son action se fait aussi au jour le jour selon les besoins urgents du terrain. Facebook : https://www.facebook.com/soumayahallak83/
L’accompagnement par la musique deviendra hebdomadaire, à partir d’octobre 2019, grâce à une formation musicale et rythmique (inspirée de la méthode Jacques Dalcroze) dispensée aux Maristes Bleus.
Nous collectons actuellement des fonds pour :
– créer une fanfare de jeunes à Banias, en Syrie, qui apportera occupation et cohésion sociale.
– offrir aux enfants des camps une merveilleuse fête de Noël.
Le but de la soirée du 7 décembre 2019
Offrir un Noël inoubliable à tous les enfants avec lesquels Soumaya Hallak travaille.
PROGRAMME*
Les enfants de l’association 1,2,3,Hope, Love, Life for PEACE ont réalisé une petite performance filmée qui vous sera présentée le soir du 7 décembre 2019.
Dans les souks d’Alep, sur la musique de la « Mélodie du Bonheur », ils chanteront « Des cendres renaît l’espoir ».
Do, le do, il a bon dos & un, deux, trois life
Les enfants du Cursus & Junior Académie
Together
Introduction Camerata du Léman
Ave Maria,
Soumaya Hallak
Ave Maria, de Suor Angelica – Puccini
Junior Académie de l’Opéra
Intermezzo, de Cavalleria Rusticana – Pietro Mascagni
Camerata du Léman
S’altro che lagrime, de La Clemenza di Tito – Mozart
Ada Gambardella & Chiara-Marguerita Concha
Conviene partir,
de La Figlia del Reggimento – Donizetti
Emma Concha
Barcarolle des Contes d’Hoffmann – Jacques Offenbach
Soumaya Hallak
Intermezzo
Camerata du Léman
Casta Diva, de Norma – Bellini
Soumaya Hallak & Compagnie Lyrique
Ave Maria,
Soumaya Hallak & Junior Académie
Ave Maria, de Pietro Mascagni
Soumaya Hallak
Chi il bel sogno, de La Rondine – Puccini
Annabelle Pieyre
Les Tringles, de Carmen – Bizet
Soumaya Hallak
Duo des fleurs, de Lakmé – Léo Delibes
Soumaya Hallak & Junior Académie
Chi del gitano, de Il Trovatore – Verdi
Junior Académie & Compagnie Lyrique
La Vergine degli angeli, de La Forza del Destino
– Verdi
Sophie Frank & Compagnie Lyrique
Stride la Vampa, de Il Trovatore – Verdi
Sophie Frank
Va pensiero, choeur de Nabucco – Verdi Junior Académie & Compagnie Lyrique & Sophie Frank
*Programme non définitif, peut être modifié.
Soutenez-les en venant assister à ce concert exceptionnel qui sera accompagné par la Camerata de Genève. Le concert sera suivi d’un cocktail proposé par le restaurant 8 OAK.
Réservez votre place d’ici au 1er décembre dernier délai ou si vous êtes absent, vous pouvez toujours faire un don qui aidera ces enfants à passer un Noël inoubliable.
Conférence et Récital
LE OUD NAHHÂT, LUTH MYTHIQUE DE DAMAS
Oudiste
Marc Loopuyt a fréquenté l’Andalousie, le Maghreb, l’Orient arabe, la Turquie et l’Azerbaïdjan pendant 45 ans. Ses voyages et ses résidences lui ont permis de forger son style propre comme joueur de oud passionné. Il est compositeur mais surtout improvisateur et créateur de spectacle à la fois originaux et traditionnels où l’invention musicale, chorégraphique et poétique est reine.
Voyageur
Parallèlement à sa nature profonde de voyageur, il est aussi musicologue, pédagogue et polyglotte spontané. Il est toujours prêt au départ pour les concerts mais aussi pour de nouveaux partages ou de nouvelles découvertes musicales sur les terrains d’Orient ou d’Occident.
Fin connaisseur du luth oriental et de la guitare flamenca, Marc Loopuyt raconte la fabuleuse histoire du oud Nahhât, façonné à Damas dans les années 1930 et porteur d’une tradition millénaire.
En 1931, Abdoh George Nahhât achève à Damas un oud qu’il signe « Abdoh George et son fils Ilias », lettres calligraphiées dans la rosace d’ivoire. Entré dans les collections du Musée de la musique en 1997, l’instrument dévoile au public son exceptionnelle facture : issu d’une dynastie de luthiers unanimement reconnue par les spécialistes, Abdoh George Nahhât était déjà considéré comme le meilleur d’entre eux, surnommé par certains le « Stradivari » du oud. Les instruments de sa production sont aujourd’hui très prisés et suscitent des recherches actives pour retisser les fils de leur histoire commune, spécifique, autant que les perspectives de leur devenir particulier. Dans le monde de l’art et de l’artisanat, Damas est l’héritière de la sophistication légendaire de la dynastie des Omeyyades (661-750). Dans le cas de la lutherie, comme dans celui de la marqueterie, sa réputation est établie dans tout le monde arabe. Comme nombre de ouds issus des différentes branches de la dynastie des luthiers Nahhât, le luth oriental d’Abdoh Nahhât a été conçu et réalisé dans un contexte corporatif et artisanal d’une grande richesse, et relève d’une qualité remarquable.
Après avoir appris les rudiments du métier aux côtés de son père George Youssef Nahhât, maître sculpteur sur pierre (nahhât) et bois, Abdoh George (né à la fin du XIXe siècle) s’associe avec son frère aîné Roufân, qui a reçu du patriarche l’enseignement de lutherie le plus complet. Doté d’un fort sens des affaires, Abdoh fait fructifier l’entreprise familiale et obtient la part du lion sur le marché des ouds à Damas et au-delà. Leur production se distingue par l’élégance des formes et par un génie décoratif sans cesse renouvelé. Soulignons à titre d’exemple la perfection réalisée dans l’incrustation de rosaces — avec de stupéfiants ajustages de bois, d’écaille et d’ivoire. Un récit légendaire, apparu à Damas au XIXe siècle et qui connut un grand succès dans tout l’Orient, relate qu’un des Nahhât s’enfermait plusieurs jours et nuits d’affilée dans son atelier et en ressortait avec un nombre de rosaces extraordinaire qu’un homme seul n’aurait jamais pu réaliser en si peu de temps… Cette coloration mystérieuse fait partie de l’aura des Nahhât.
Pour celui qui contemple un oud pour la première fois, la réaction d’admiration est toujours la même : tout concourt à l’harmonie. Or cet émerveillement ne connaîtrait pareille intensité si le maître luthier n’avait interprété les règles du métier à la mesure de son goût et de son inspiration créatrice. Le oud forgé par Abdoh Nahhât exprime une présence, une personnalité et une homogénéité remarquables par l’équilibre des lignes, des proportions et par la douceur avec laquelle le vernis reflète la lumière. La caisse est formée de quinze côtes de noyer séparées par des filets de citronnier. La face de l’instrument relève la floraison d’un jardin luxuriant dont l’unité est donnée par la frise de marqueterie, qui réunit symétriquement l’amande de la table d’harmonie en épicéa avec le manche, et que l’on retrouve autour des « massifs » que constituent les trois rosaces. Cette frise composée de petits « pavés » de couleurs contrastées est judicieusement appelée « trottoir » en Syrie. Les deux lunes sont découpées dans de l’ivoire plein ; leur motif renvoie à un thème traditionnel de l’esthétique et de la philosophie orientales : « L’arbre et les oiseaux ». Sur les branches de l’arbre se tiennent les oiseaux, dont l’un mange les fruits et l’autre les contemple. Le premier est engagé dans l’action, le second dans la connaissance. Les lunes illustrent un second thème, présent dans la poésie arabe chantée et chez les théoriciens arabes et persans médiévaux. La fitrah, le sens primordial des artisans, les poussait à repérer dans les forêts les « sujets » (arbres imposants) les plus fréquentés par les oiseaux-chanteurs : ces arbres étaient susceptibles de fournir le bois pour les plus « inspirants » des instruments… Sur ce oud, les cordes en boyau de mouton étaient mises en vibration avec un plectre travaillé dans un rachis de grande plume d’aigle, en écaille de tortue ou encore en corne.
La perfection de l’ensemble provient des proportions exactes auxquelles répondent toutes les parties de l’instrument, selon la notion de « canon » (qanoun), l’ensemble des règles qui ont tant inspiré les Grecs antiques. Dès le IXe siècle, des traités arabes tels ceux de al-Kindi puis des Ikhwan al-Safa (Frères de la pureté) transcrivent les proportions du luth et en délivrent les principes de construction géométrique, inspirés par la « science des lettres » et la symbolique des nombres qualitatifs comme celle des figures géométriques. Le musicien et théoricien bagdadien Safi al-Din al-Urmawi signe au XIIIe siècle une très belle épure de luth tracée au compas. Pas plus que les autres artisans de la même période, les luthiers de la tradition damascène n’ignorent les lois harmoniques de la géométrie. La structuration géométrique d’un oud de haute facture se rapporte ainsi aux lois de l’univers telles que les entendaient les savants et philosophes de l’Antiquité, mais aussi à un ensemble de spéculations touchant aussi bien à la cosmologie, à l’anthropologie qu’à la poésie, auxquelles se réfèrent la plupart des factures instrumentales, du Machreq au Maghreb.
Extrait de Le oud Nahhât, luth mythique de Damas, de Marc Loopuyt, Cité de la musique-Philharmonie de Paris (Musée de la musique), 2018, p. 91.
DUO JAHANBEEN
Nemat Solatchant, ney iranien, percussions
Wissam Balays oud, percussion
Les morceaux du Duo Jahanbeen – Nemat Solat et Wissam Balays – proviennent essentiellement du répertoire traditionnel iranien, mais aussi syrien, turc et grec. Intimement lié à la poésie, le programme du duo commence par la lecture des premiers vers du Masnavi de Rumi.
Ce concert est organisé en partenariat avec l’Institut des Cultures Arabes et Méditerranéeennes. L’ICAM a pour but de promouvoir, dans le cadre de la diversité, les cultures du Monde arabe ainsi qu’une information objective sur le monde contemporain et son évolution, la culture dans une perspective d’éducation permanente, les échanges interculturels et les contacts humains en particulier entre la Suisse et le Monde Arabe.
Image © Laurence Piaget-Dubuis
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