INSTITUT DES CULTURES ARABES ET MÉDITERRANÉENNES
AGENDA CULTUREL – الدليل الثقافي العربي
Dans le cadre du festival « Musiques en exil », les Ateliers d’ethnomusicologie accueillent le groupe Manushan dans la première partie du double concert « Chemins d’Orient ».
A la tradition persane de leur pays d’origine, Aïda Nosrat et Babak Amir Mobasher mêlent la musique manouche, le flamenco, des mélodies azéries ou turques, des rythmes latino ou jazz en un harmonieux métissage.
La volonté de leur exil émane d’abord d’un élan artistique avant d’être un acte d’implication politique. Comme toutes les chanteuses iraniennes, Aïda n’avait pas le droit dans son pays de se produire en public, du moins devant des hommes.
Les deux artistes ont su saisir au sein des diverses musiques rencontrées en terre d’accueil tout ce qui pouvait les rapprocher l’un de l’autre comme de leurs racines : nourrir évidemment leur propre mémoire, s’enrichir aussi au contact de nouveaux répertoires.
Gilles Andrieux : tanbur
Emine Bostanci : Istanbul kemençe
Ce duo fait vivre, dans le plus grand respect de la tradition du style ottoman, un riche répertoire de pièces instrumentales composées du XIVe au XIXe siècle, issues des chefs d’œuvre des grands compositeurs à la cour des sultans.
Ville-monde depuis l’Antiquité, construite de part et d’autre du Bosphore, au carrefour de la mer Egée et de la mer Noire, des Balkans et de l’Anatolie, Istanbul se distingue depuis des siècles par la richesse de son patrimoine musical classique, synthèse exemplaire de l’héritage byzantin, de la théorie musicale arabo-persane et des traditions turques d’Asie centrale.
Pratiquée dans l’Empire ottoman depuis le XIVe siècle, la musique savante ottomane (türk sanat müziği), s’articule sur un système complexe de modes mélodiques (makam) et rythmiques (usul).
Dès 1975, Gilles Andrieux commence l’apprentissage du saz sous la direction de Talip Ozkan et étudie la musique des confréries soufies d’Istanbul auprès de Kudsi Erguner. Il noue un dialogue entre les traditions musicales d’orient et d’occident. Après avoir rencontré Philippe Eidel, il crée en 1994 le groupe • Turkish Blend • avec le violoncelliste de jazz Vincent Courtois et compose les morceaux de l’album.
De même avec son ami et complice de toujours : Grégoire Baboukhian , il enregistre « Selim s’évade » en 1997.
Aujourd’hui, à partir de ses instruments d’Anatolie, il crée des musiques pour le théâtre ou la danse et écrit aussi des chansons pour différents interprètes.
Emine Bostanci est née à Istanbul, elle a étudié le kemenche classique avec Derya Turkan, Mahinur ôzüstün et Asllhan ôzel.
Elle a obtenu son diplôme (High Honour) de l’Université technique Yildiz, de la Faculté d’art et de design, du Département de musique et d’arts de la scène.
Elle a reçu les conseils des grands maîtres lhsan ôzgen, Neva ôzgen et Furkan Bilgi sur la performance artistique au kemenche classique.
Elle a étudié la théorie du système musical modal de la musique savante turque/ ottomane avec Ruhi Ayangil, Fikret Karakaya et ôzer ôzel.
Alors qu’elle poursuivait ses études à l’université, elle a travaillé en musicologie avec le Prof. Alper Marai.
Elle a étudié la musique religieuse (Mevlevi Ayini, Durak, llahi etc.) avec Ruhi Ayangil.
Artiste jeune et prolifique, elle a assisté à diverses sortes de projets, concerts, masterclasses et ateliers en Turquie et à l’étranger. Actuellement, elle fait un Master à Codarts, University for the Arts de Rotterdam.
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