INSTITUT DES CULTURES ARABES ET MÉDITERRANÉENNES
AGENDA CULTUREL – الدليل الثقافي العربي
Psychanalyste, Karima Lazali a mené une singulière enquête sur ce que la colonisation française a fait à la société algérienne, enquête dont elle restitue les résultats dans ce livre étonnant. Car elle a constaté chez ses patient∙e∙s des troubles dont rend mal compte la théorie psychanalytique. Et que seuls les effets profonds du « trauma colonial » permettent de comprendre : plus d’un demi-siècle après l’indépendance, les subjectivités continuent à se débattre dans des blancs de mémoire et de parole, en Algérie comme en France.
Elle montre ce que ces « blancs » doivent à l’extrême violence de la colonisation : exterminations de masse dont la mémoire enfouie n’a jamais disparu, falsifications des généalogies à la fin du XIXe siècle, sentiment massif que les individus sont réduits à des corps sans nom… La « colonialité » fut une machine à produire des effacements mémoriels allant jusqu’à falsifier le sens de l’histoire. Et en cherchant à détruire l’univers symbolique de l’« indigène », elle a notamment mis à mal la fonction paternelle : « Leurs colonisateurs ont changé les Algériens en fils de personne » (Mohammed Dib). Mais cet impossible à refouler ressurgit inlassablement. Et c’est l’une des clés, explique l’auteure, de la permanence du « fratricide » dans l’espace politique algérien : les fils frappés d’illégitimité mènent entre frères une guerre terrible, comme l’illustrent le conflit tragique FLN/MNA lors de la guerre d’indépendance ou la guerre intérieure des années 1990, qui fut aussi une terreur d’État.
Une démonstration impressionnante, où l’analyse clinique est constamment étayée par les travaux d’historiens, par les études d’acteurs engagés (comme Frantz Fanon) et, surtout, par une relecture novatrice des œuvres d’écrivains algériens de langue française (Kateb Yacine, Mohammed Dib, Nabile Farès, Mouloud Mammeri…).
Organisé par ICAM – L’Olivier et Coup De Soleil Rhône-Alpes
Cette année, le 11 mai 2019, l’ Ecole des danses d’Orient propose un spectacle dédié à la danse, musique et culture de l’Orient.
A l’origine, la danse orientale se danse en compagnie d’un orchestre en direct.
Le rêve deviendra réalité, car pour la première fois dans une école de danse orientale en Suisse, les élèves danseront au son de l’ orchestre live Zaher Assaf, composé de 4 musiciens (oud, percussion, violon, kanoun) qui se produira sur scène, pour le plus grand bonheur des danseuses et des amateurs de musique orientale.
Des danseuses professionnelles internationales se produiront également lors de ce spectacle élégant et envoûtant.
Le Festival International Esquisse d’Orient est organisé chaque année depuis 2010, à Fribourg. Il met à l’honneur l’art de la danse orientale et accueille les plus grands artistes provenant de l’étranger. En octobre prochain il déroulera un magnifique programme marquant sa 10ème édition.
Soirée d’ouverture, le 17 octobre. Elle mettra à l’honneur les 80 ans du parrain du Festival Dr Mo Geddawi. Il racontera l’évolution de la danse orientale, ses anecdotes, ses rencontres dans le cadre chaleureux de Fribourg, puis quelques prestations de danse seront suivies d’un repas.
Café Théâtre Le Tunnel, dès 18h30.
La compétition, le 18 octobre. Le jury devra évaluer des danseurs et danseuses répartis en 4 catégories différentes, d’une part parmi les professionnels et d’autre part parmi les amateurs. Ouvert au public.
Aula du Collège St-Michel, 20h.
Les workshops, du 18 au 20 octobre. 12 sessions sont proposées.
Ecole des danses d’Orient Maryam, Varis 9, Fribourg.
Soirée de Gala, le 19 octobre. Elle constitue le temps fort de l’événement. Ouvert au grand public, aux amateurs de danses et de cultures orientales, cette soirée accueillera sur scène de véritables artistes et enseignants, ou encore musiciens : Mohamed Kazafy (Egypte), Munique Neith (Brésil-Espagne), Elena Eleffteriou (Grèce), Touria Karam (Maroc-France), Maryam Ribordy (Iran-Suisse), qui seront accompagné(e)s par des danseurs et danseuses semi-professionnel(le)s ou professionnel(le)s.
Théâtre Equilibre, 20h.
Rencontre avec Mary Wenker autour de son livre « Echos de la Mer Égée »
La rencontre sera suivie d’une séance de dédicaces
L’année 2015 a donné naissance à une crise migratoire d’une ampleur que l’Europe n’avait pas vécue depuis la seconde guerre mondiale. Originaires majoritairement de Syrie, d’Afghanistan, du Pakistan, d’Irak, mais aussi du continent africain, des milliers d’êtres humains, victimes de guerres civiles sanglantes ou de diverses formes de violence ont été contraints de s’exiler dans l’espoir de pouvoir reconstruire en Europe leur vie dans un environnement respectueux des droits humains. Ils sont des dizaines de milliers à être bloqués dans les camps surpeuplés des îles de la mer Égée, à survivre dans des conditions indicibles.
Cette crise a mobilisé ponctuellement la presse internationale. Elle a surtout alimenté les peurs et amplifié une tendance au repli communautaire dans l’Europe toute entière. Mais la parole n’a que trop rarement été accordée aux principaux intéressés que sont les réfugiés. Qui sont-ils ? Que vivent-ils ?
Ce recueil se veut être leur porte-parole. Autant d’histoires partagées dans des émotions souvent fortes, autant de clés pour découvrir l’humain que l’on terre sous l’étiquette« réfugiés ».
Le nombre de places étant limité l’inscription est indispensable
Contenu
« Echos de la mer Égée – voix de réfugiés » est le fruit de nombreuses rencontres, d’une intimité partagée d’humain à humain. Écrire et partager ces histoires résulte d’un constat alarmant : ces hommes, ces femmes et ces enfants ont perdu sur le chemin de l’exil toute leur dignité. La parole ne leur est plus que rarement accordée. Ils ne sont désormais appréhendés que comme « réfugiés », dans une approche stéréotypée qu’il convenait de rectifier.
Il importait à l’auteure d’impliquer les principaux intéressés dans le processus de construction de ce recueil. Les textes ont ainsi été transmis à celles et ceux qui les ont inspirés, traduits le plus souvent dans leurs langues d’origine. Leurs relectures ont souvent suscité larmes et émotions, mais comme l’a souligné Elker après avoir pris connaissance du texte qui la concernait, elles ont permis également de mesurer le chemin parcouru. Tous ont été profondément touchés de savoir que leurs voix étaient portées au-delà des grillages des camps et c’est avec gratitude qu’ils ont accepté que les textes soient publiés.
Afin de préserver leur intimité, possibilité leur a été offerte de ne pas faire apparaître leur prénom réel. Certains ont ainsi choisi un autre prénom… Celui de l’enfant à naître qui n’a pas survécu pour Elker, le prénom d’un frère, d’un ami, d’une figure de force pour d’autres.
Les textes comportent de nombreuses paroles rapportées le plus fidèlement possible. Elles apparaissent en italique. Ce sont leurs voix. Puisse le lecteur en percevoir les nuances et ressentir les émotions qu’elles traduisent. Indépendantes les unes des autres, elles se découvrent selon l’ordre choisi par le lecteur.
C’est à un demandeur d’asile débouté que l’auteure a fait appel pour transformer en dessins les photographies retenues pour illustrer cet ouvrage. Le rendu n’est peut-être pas optimal, mais il permet de préserver l’identité des personnes qui y figurent, même si celles-ci ont approuvé leur publication.
S’il porte la signature de Mary Wenker, « Echos de la mer Égée » n’en reste pas moins un travail collectif, un voyage à multiples mains, une chorale multiculturelle pour ouvrir les consciences.
Public cible
La Grèce traverse une crise sans précédent. Remerciée d’être le bouclier de l’Europe par Ursula von der Leyen lors d’une conférence de presse de la Commission européenne le 3 mars 2020, elle détient seule entre ses mains le futur de milliers de personnes. La situation catastrophique dénoncée largement depuis des mois a engendré dans l’Europe tout entière des mouvements de solidarité invitant ses états membres – la Suisse également – à faire preuve de solidarité en accueillant chacun un certain nombre de réfugiés. Ainsi que l’exprime Joseph, jeune réfugié camerounais, « nous avons des compétences, nous représentons une force que nous souhaitons mettre à disposition de l’Europe. Nous n’implorons pas votre pitié : nous souhaitons pouvoir contribuer au développement et à l’épanouissement du pays qui nous ouvrira ses portes ».
Ce recueil, aisément abordable parce que non scientifique, s’adresse ainsi à celles et ceux qui feront preuve d’ouverture d’esprit, et accepteront de regarder les choses sous un angle quelque peu différent. Car ceci concerne tous les citoyens de l’Europe, les causes des migrations étant souvent reliées à notre économie, à nos privilèges.
Cet ouvrage s’adresse également aux (futurs) enseignants, travailleurs sociaux, éducateurs, juristes qui, un jour ou l’autre, se trouveront face à une personne réfugiée. Et qui trop souvent ne les abordent que dans une approche stéréotypée issue des formations théoriques suivies.
Aisément accessibles, il s’adresse enfin aussi aux plus jeunes, étudiants ou collégiens qui trouveront dans les histoires indépendantes l’une de l’autre qui le constituent matière à réflexion.
Ce qu’ils en pensent
La lecture de ce recueil m’a immédiatement séduit. Chacun de ces textes témoigne d’une profonde humanité, de liens à l’Autre que Mary sait tisser avec respect. Le respect et la reconnaissance, se sentir humain enfin à nouveau, tels sont les besoins – banals peut-être – que chaque réfugié éprouve au plus profond de lui-même.
Jean Ziegler, auteur de l’ouvrage « Lesbos, la honte de l’Europe » (Seuil, 2020)
Mary Wenker a le talent immense de mettre sa colère au service des démunis en leur donnant la parole. Magnifique et percutante écriture pour partager des moments de vies parties en miettes devant nos yeux grands ouverts, mais tellement aveugles…
Émotions garanties avec ces traces de vie récoltées par Mary qui, je l’espère, germeront et enrichiront notre terre de beauté partagée. Pour aussi savoir que nous sommes toutes et tous, citoyens du monde, concernés par les décisions politiques de nos dirigeants et que nous devons tous ensemble les influencer pour un monde juste… Dans l’immédiat, nous avons un devoir de solidarité et pouvons dès aujourd’hui faire en sorte que la parole de tous ces oubliés soit entendue et écoutée.
C’est aussi plein d’émotion que j’ai retrouvé dans ce livre magnifique, les destins brisés de quelques hommes, femmes, enfants, rencontrés grâce à Mary.
Pierre-Alain Schmied, médecin bénévole
Ce sont des témoignages forts que Mary Wenker nous fait écouter dans Échos de la Mer Égée. Comme celui d’Omar dont une bombe a fracassé les rêves et qui dépérit handicapé dans l’indifférence médicale d’une Grèce abandonnée par l’Europe. Ou M’Bé, jeune Africaine qui a dû fuir après un simple baiser donné à son amie car dans son pays, on risque la mort pour être « comme ça ». Dans les camps de réfugiés des îles grecques, le travail des bénévoles comme Mary est présenté avec pudeur, mais on en devine la généreuse nécessité.
Yves Magat, journaliste
Ce recueil fait de Mary Wenker l’ambassadrice des sans-voix. Aujourd’hui à travers cet ouvrage, le monde saura enfin ce que nous vivons. Au nom de tous les réfugiés et demandeurs d’asile en territoire grec, nous lui disons merci du fond du cœur.
Joseph Nama, réfugié à Athènes
Mary Wenker rapporte des histoires touchantes sans s’approprier les paroles et le vécu des réfugiés. A travers un regard interne, ce livre permet à des jeunes de mon âge de mieux comprendre une réalité complexe que nous pensons connaître. Rien à voir avec ce que disent les médias qui minimisent la problématique. A faire lire dans les écoles sans hésitation !
Jeanne Conus, étudiante (18 ans)
S’inspirant des histoires personnelles d’individus de l’une des communautés les plus vulnérables d’Europe, Mary Wenker dessine un portrait d’une réalité méconnue et peu comprise, une occasion pour chaque Européen de faire preuve de solidarité et de surmonter la peur des autres.
L’auteure
Adolescente, Mary Wenker est allée frapper à la porte de la direction de son établissement scolaire pour contester le contenu du cours de géographie qu’elle y suivait : comment pouvoir se limiter à l’étude des fleuves et des montagnes du continent africain alors que l’apartheid faisait rage en Afrique du Sud ? Cette anecdote marque sans aucun doute le début d’un engagement pour la défense des précarisés de la vie qui ne s’est jamais interrompu.
Après avoir achevé des études de pédagogie curative à l’université de Fribourg (Suisse), Mary Wenker s’établit à Detroit (USA) où elle œuvre comme bénévole dans une ONG au cœur de la ville durant 3 ans. Elle y anime des ateliers de soutien scolaire et lance un projet de librairie de rue.
De retour en Suisse, elle est engagée comme enseignante spécialisée dans des classes destinées aux élèves en situation scolaire précaire, puis dans des classes d’accueil où elle prend en charge des adolescents issus de la migration.
Lorsqu’elle choisit de poursuivre sa formation, les questions interculturelles retiennent toute son attention. Ses travaux l’amènent à rédiger de nombreux supports pédagogiques destinés aux enseignants et aux élèves, puis à être engagée comme formatrice d’enseignants et de travailleurs sociaux. Elle occupera également pendant dix ans le poste de coordinatrice pour la scolarisation des enfants de migrants à la Direction de l’instruction publique du canton de Fribourg.
Parallèlement à sa pratique professionnelle, Mary Wenker achève une formation de médiatrice scolaire, puis une formation de coach, et enfin d’hypnothérapeute. Elle quitte l’enseignement pour se consacrer au cabinet privé qu’elle ouvre quelques années plus tard.
En mars 2016, Mary Wenker se rend pour la première fois à Chios (Grèce) pour une courte mission humanitaire. L’accord entre l’Union Européenne et la Turquie vient d’être signé, laissant présager une accalmie des flux migratoires. Ce ne fut pas le cas. Les bateaux continuèrent d’affluer en Grèce, avec une détérioration dramatique des conditions d’accueil et de vie pour les milliers de réfugiés désormais bloqués sur les îles de la mer Égée. Mary Wenker ne cesse de s’y rendre depuis, y passant près de la moitié de son temps.
En 2017, elle crée sa propre association, Choosehumanity et collabore avec de nombreuses ONG à Chios, Samos et Athènes. Sur le terrain, Mary Wenker contribue aux distributions de biens de première nécessité, anime des ateliers de relaxation à l’intention des réfugiés et des bénévoles, intervient comme thérapeute et interprète.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.