INSTITUT DES CULTURES ARABES ET MÉDITERRANÉENNES
AGENDA CULTUREL – الدليل الثقافي العربي
Liban : une Institutionnalisation de l’oubli
L’Histoire d’une guerre sans fin
L’Association du Monde Arabe de l’Université de Genève, en collaboration avec le rectorat de l’Université de Genève, le Global Studies Institute et l’ICAM-l’Olivier, a le plaisir de vous inviter à une conférence de S.E. le Professeur Georges Corm sur le thème de l’absence de mémoire collective au Liban au lendemain de la guerre civile (1975-1990).
La conférence sera suivie d’un débat entre le Dr. Georges Corm et les professeurs Aline Schlaepfer et Daniel Meier. La conférence sera modérée par Karim Damien, cofondateur de l’Association du Monde Arabe de l’Université de Genève.
La guerre civile libanaise, qui a débuté le 13 avril 1975 et s’est achevée en 1990, a été suivie d’un gel de la situation : les leaders communautaires, autrefois seigneurs de guerre, ont continué à diriger le pays, et en guise de réconciliation nationale, le parlement libanais a adopté, le 26 août 1991, une loi d’amnistie, passant l’éponge sur les crimes commis durant les quinze années de conflit. Depuis, le Liban est plongé dans un engrenage alliant amnésie collective et peur d’une résurgence des affrontements, ce qui a perpétué les divisions et paralysé la construction d’un discours uniforme et homogène quant à la guerre civile. En conséquent, la logique milicienne et clanique reste prépondérante, au détriment de la logique d’État. La guerre civile, un temps désignée par « les événements », est longtemps demeurée un sujet tabou au sein de la société libanaise. Près de trente ans après l’arrêt des combats, et en l’absence d’une politique officielle, seules des initiatives privées ont permis de surmonter certaines blessures.
LIEU ET DATE
La conférence aura lieu le jeudi 11 avril 2019, à 18h30, à l’Université de Genève (Uni Mail, salle MR280).
La date à laquelle aura lieu la conférence n’est pas anodine : le 13 avril, les Libanais commémorent en effet le début de la guerre civile.
La conférence sera accompagnée d’une exposition dans le hall d’UniMail (du mercredi 10 au vendredi 12 Avril 2019). Cette exposition portera sur la guerre civile libanaise, sur ses événements marquants, ainsi que sur des problématiques connexes.
LE CONFÉRENCIER
Économiste de profession, spécialiste du Moyen-Orient et de la Méditerranée, il a écrit maints ouvrages qui servent de clef de lecture pour le Moyen-Orient. Il a également été consultant auprès d’organismes internationaux et d’institutions financières. Il a de plus été ministre des Finances de la République libanaise entre 1998 et 2000. Il enseigne actuellement l’Histoire et les Sciences Politiques à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) et à l’American University of Beirut (AUB).
Parmi ses ouvrages, nous comptons Histoire du pluralisme religieux dans le bassin méditerranéen (Geuthner 1998), Orient-Occident, la fracture imaginaire, (La Découverte, 2002 et 2004), Le Proche-Orient éclaté (1956-2012) (Gallimard/Histoire 2007), L’Europe et le mythe de l’Occident : La construction d’une histoire, (Paris, La Découverte, 2 avril 2009), Le Nouveau Gouvernement du monde : idéologies, structures, contre-pouvoirs, (Paris, La Découverte, coll. “Cahiers libres » 2012), Pour une lecture profane des conflits : sur le « retour du religieux » dans les conflits contemporains du Moyen-Orient, (Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 31 octobre 2012) Pensée et politique dans le monde arabe : Contextes historiques et problématiques, XIXème – XXIème siècle, (La Découverte, 2015) et La Nouvelle Question d’Orient, (Paris, La Découverte, coll. “Cahiers libres”, 2017).
LES INTERVENANTS
Daniel Meier : docteur en science politique, est actuellement chercheur associé au laboratoire PACTE du CNRS à Grenoble. Outre un enseignement régulier à Sciences Po Grenoble, il est associé à des Masters sur le Moyen-Orient aux Universités de Venise et Turin. Auteurs de plusieurs ouvrages, il vient de diriger le volume spécial de la revue Geopolitics « Bordering the Middle East » (vol. 23, Issue 3, 2018).
Aline Schlaepfer : docteure ès Lettres de l’Université de Genève (2012), Aline Schlaepfer a été assistante à l’Unité d’arabe pendant sa thèse, et visiting research student à la School of Oriental and African Studies de l’Université de Londres (2009). Une mobilité postdoctorale soutenue par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (Advanced Postdoc.Mobility), l’a amenée à l’Université américaine de Beyrouth (2016) et à l’Université de Princeton (2017). Elle mène depuis deux ans un nouveau projet de recherche portant sur l’héritage ottoman dans les espaces arabes après la chute de l’Empire, et en particulier en Irak.
Dessin par Raphael Vitali
Graphisme par Fabio Khoury