Le 9e Festival du théâtre arabe aura lieu du 10 au 19 janvier 2017 à Oran et Mostaganem. Organisé par l’Arab Theatre Institute, le festival est dédié au comédien algérien, Azzedine Medjoubi, assassiné à Alger en février 1995.
Seize pièces sont programmées au 9e Festival du théâtre arabe qui aura lieu du 10 au 19 janvier 2017 à Oran et Mostaganem. Le 10 janvier est consacré, par l’Arab Theatre Institute qui organise le festival, à la Journée du théâtre arabe. L’Office national de la culture et de l’information (ONCI) s’occupe de l’organisation en Algérie. Au 8e Festival qui s’est déroulé au Koweït en 2015, l’ONCI a décroché l’accord de préparer la manifestation en Algérie.
Huit pièces sont prévues dans la compétition pour le prix Soltane Ben Mohammed Al Kacimi : Tholth al khali (No man’ land) de Tounes Aït Ali (Algérie), Al Qala’a (La citadelle) de Ali Al Husseini (Koweït), Kharif (Automne) de Asma’a Houari et Koul chaiy an abi (Tout sur mon père) de Al dhaif Bouselham (Maroc), Thawrat Don Quichott (La révolte de Don Quichott) de Walid Daghsani (Tunisie), Al ors al wahchi (Les noces sauvages) de Abdelkrim Al Jarrah (Jordanie), Ya rab (Ô, mon Dieu) de Mustafa Setar Al Rikabi (Irak), Al khalta al sihria li saada (La potion magique du bonheur) de Chadi Dali (Egypte).
L’Algérie sera présente avec deux pièces dans la section Off du festival. Il s’agit de Foudouk al alamayn (Hôtel des deux mondes) de Ahmed Laggoun et El Guerrab oua salhine de Nabil Ben Sekka (d’après le texte de Ould Abderrahmane Kaki). Dans la même section, l’Egypte sera représentée par Zay ennas (Comme tout le monde) de Hany Afifi, la Tunisie par Doukha (Etourdissement) de Zahra Zemmouri, la Syrie par Al nafidha (La fenêtre) de Majd Fodha et l’Irak par Kharif de Samim Hassballah…
En tout, seize pièces seront présentées au public, auxquelles s’ajoutent neuf spectacles du théâtre universitaire. Le comité de sélection de l’Arab Theatre Institute, qui est basé à Shardjah, aux Emirats arabes unis, a retenu quatre autres spectacles dans la section «Troisième parcours» représentant l’Algérie, Oman et l’Arabie Saoudite et qui ont pour thématique la femme, les personnes handicapées et le patrimoine.
«Bataille culturelle»
Le spectacle d’ouverture, Hizia, de Fouzi Benbrahim, aura lieu le 10 janvier, au soir, au Théâtre régional Abdelkader Alloula d’Oran. Ecrit par Azzeddine Mihoubi, le spectacle, qui s’appuie sur une composition de Mohamed Boulifa et un arrangement de Hassan Lamamra, implique 75 artistes, entre danseurs, chanteurs et comédiens. Le spectacle de clôture, Rihlet hob (Voyage d’amour) de Fouzia Aït El Hadj, d’après un texte de Omar Barnaoui, aura lieu le 19 janvier 2017 à Mostagnem. «C’est une bataille culturelle que nous menons pour réussir l’organisation du festival. Cela fait partie de nos activités.
Au début, le festival devait se tenir à Constantine, puis Alger. Et après sept mois de tournée, décision a été prise de l’organiser à Oran et à Mostaganem. Mostaganem sera la capitale nationale du théâtre en 2017 et Oran est la ville de Alloula. Nous souhaitons que les médias algériens participent activement pour assurer cette réussite. Nous allons rendre hommage aux comédiens de la troupe du FLN d’avant l’indépendance du pays.
Un livre restituant l’histoire de cette troupe sera publié. Nous dédions le festival à Azzedine Medjoubi parce qu’il est le fils du théâtre algérien, un symbole représentatif de tous. Toutes les institutions de l’Etat, dont le ministère de la Culture, nous soutiennent dans l’organisation de ce festival. Le but est de promouvoir le théâtre algérien», a déclaré Lakhdar Bentorki, directeur général de l’ONCI, lors d’une conférence de presse à la salle Atlas à Alger, dimanche 25 décembre. L’ONCI a, selon lui, sollicité une quarantaine d’hommes et de femmes de théâtre pour préparer l’événement.
«Nous n’avons pas marginalisé le Théâtre national algérien (TNA). Nous avons sollicité l’université. La préparation du festival est collective. Nous devons être à la hauteur, car l’Arab Theatre Institute évalue le degré de réussite de chaque pays dans l’organisation du festival», a-t-il appuyé. Le Festival du théâtre arabe est itinérant. Lakhdar Bentorki était entouré de certains membres du comité d’organisation, à savoir Omar Fetmouche, Hamida Aït El Hadj, Fouzia Akkak, Smaïl Inezarene et Ahmed Madi.
Nouvelle donne
«L’Algérie est le seul pays à avoir eu une troupe de théâtre qui a participé à la lutte pour l’indépendance», a souligné Hamida Aït El Hadj qui a fait partie du comité algérien de sélection des spectacles. «Nous avons proposé une quinzaine de pièces. Mais finalement, le comité de Shardjah en a retenu trois, dont une pour la compétition. Parmi les paramètres, la pièce ne doit avoir plus d’une année et doit être basée sur un texte algérien ou arabe. Les pièces qui n’ont pas été sélectionnées seront présentées durant le festival dans les wilayas de l’ouest du pays», a indiqué Hamida Aït El Hadj, soulignant l’importance d’organiser en même temps une compétition pour le théâtre universitaire.
Lakhdar Bentorki a précisé, pour sa part, que la liste finale des spectacles en compétition et en Off a été dressée par un comité de l’Arab Theatre Institute, pas par l’ONCI. Ce comité est composé de Lina Abiadh (Liban), Aziz Khioun (Irak), Khaled Al Tarifi (Jordanie), Noureddine Zioual (Maroc), Khaled Jallal (Egypte). «Il y a beaucoup de sérieux dans le travail de l’Arab Theatre Institute dans le choix des spectacles en compétition et dans l’organisation des rencontres, des ateliers et concours.
Aussi, l’Algérie, qui a une longue expérience dans le domaine du théâtre, doit-elle apporter sa touche à travers le 9e festival», a souligné, de son côté, Omar Fetmouche, metteur en scène. Les théâtres universitaire et scolaire permettent, selon lui, d’introduire une nouvelle donne. Il a annoncé l’organisation d’une rencontre-débat sur l’action du théâtre public en Algérie. «Nous voulons étudier les nouveaux mécanismes de fonctionnement des théâtres régionaux, surtout avec l’idée qui s’impose de plus en plus relative à l’économie culturelle.
Nous allons également analyser certaines expériences arabes», a précisé Omar Fetmouche. D’autres débats sont prévus sur les parcours artistiques de Azzeddine Medjoubi et de Abdelkader Alloula. Les étudiants de la faculté des lettres et des arts de Mostaganem vont assister à deux rencontres sur la critique théâtrale et sur l’esthétique visuelle.
Les universitaires Maklouf Boukrouh (Algérie) et Saïd Ali Ismaïl (Egypte) analyseront l’évolution du texte théâtral arabe en croisant les expériences de Maroun Al Nakkache et de Brahim Daninos. Les résultats de trois concours seront annoncés lors du festival : texte de théâtre pour adultes, texte de théâtre pour enfants et recherche scientifique en arts dramatiques. Une exposition photos sur le théâtre algérien, Abdelkader Alloula, Azzedine Medjoubi et la troupe du FLN est prévue à la salle de l’APC d’Oran (en face de l’hôtel Royal) et à la salle de la maison de la culture de Mostaganem.
Ahmed Madi, président du Syndicat national des éditeurs de livres, a annoncé, pour sa part, l’organisation d’une exposition-vente des ouvrages consacrés au théâtre et aux arts de scène à Oran et à Mostaganem. L’Arab Theatre Institute organise également une exposition des livres et revues sur les arts dramatiques parus récemment dans les pays arabes. Une conférence de presse sera animée le mercredi 4 janvier 2017 en Algérie avec la présence des responsables de l’Arab Theatre Institute et de l’ONCI pour annoncer tous les détails du festival.
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