Le Cédrat, La Jument et La Goule – Alqama Ben ‘Abada

Poursuivant sa prospection de la poésie arabe préislamique, Pierre Larcher nous livre une fort belle traduction de trois poèmes, avec d’abondants commentaires éclairant leur histoire, leur structure et leur contenu anthropologique et mythologique. Le premier, Le Cédrat, attribué à « Algama b. » Abada, est parfois considéré comme une mu’allaga (selon la légende, poème suspendu par vénération au mur du Temple de La Mecque). Le titre renvoie au parfum de la femme aimée, Salmâ, dont le premier mouvement du poème évoque le départ sur son palanquin. Le deuxième, la Jument, oeuvre d’un poète mineur, Khidâsh b. Zuhayr, fait allusion à un raid qui a mal tourné et à une jument, Dahyâ’, dont le cavalier, aïeul du poète, est invoqué comme symbole de la foi jurée. Le troisième, enfin, La Coule, est du surnommé Ta’abbata Sharran (littéralement, Celui qui a pris le mal sous le bras), qui y raconte son combat avec une goule qu’il a vaincue et décapitée, version arabe du mythe de Persée et Méduse, chargée d’évidentes connotations sexuelles. Chaque poème est précédé d’une introduction qui résume ce que la tradition nous dit du poète et de son oeuvre, et interprète le poème en insistant sur ce qu’il peut apporter à notre compréhension de la poésie arabe préislamique. L’annotation qui suit le texte, donné en arabe et en français, fonde l’interprétation sur les plans linguistique et stylistique.

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