Houris / Daoud Kamel

« Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l’histoire d’une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant ». Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d’indépendance, qu’elle n’a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu’elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix. Son histoire, elle ne peut la raconter qu’à la fille qu’elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l’a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être.

Prix : 35chf

Un certain goût d’Alger / Cojan Olivier

C’était encore la France. Et déjà l’Algérie. 1956, sur les bancs du lycée Bugeaud, trois camarades se rencontrent. Il y a là Jean-Jacques, Zayn, André. Presque adolescents et, malgré leurs différences, les voilà frères – immédiatement. Ensemble ils partageront tout d’une enfance bénie dans la ville blanche : le cinéma, les filles, les premiers émois… Tandis qu’en toile de fond les « événements » s’enchaînent. C’est la guerre qui vient et qui s’installe, ouvrant des blessures que seule l’amitié parviendra à panser.

Prix : 16chf

Baya ou le grand vernissage / Alice Kaplan

Jeune orpheline, Baya aime dessiner des robes inspirées des magazines de mode qu’elle trouve dans la ferme algérienne où elle travaille avec sa grand-mère. Trois ans plus tard, en novembre 1947 – à la veille de ses seize ans -, elle assiste au vernissage de sa première exposition à la galerie Maeght, à Paris, entourée des plus grands intellectuels et artistes de l’époque. Dans une France qui se remet à peine de l’occupation nazie, le statut de l’Algérie divise violemment l’Assemblée nationale depuis un massacre dans l’Est algérien qui fait honte à la France. Baya, qui incarne dans ce tumulte une figure de l’espoir, se voit confier une délicate mission diplomatique. Présent au vernissage, Camus verra en elle  » une princesse parmi les barbares « . Dans ce récit, Alice Kaplan dévoile les rouages du destin extraordinaire de Baya : vouée au statut de bonne à tout faire dans l’Algérie coloniale, l’adolescente sera propulsée au rang de célébrité ; toujours inattendue, éblouissante, elle inspire aujourd’hui encore de nombreux artistes.

 

Prix : 36chf

Si le soleil s’en souvient / Jean-Paul Enthoven

Le livre s’ouvre en 1960, à Mascara, petite ville des hauts-plateaux de l’Algérie française, avec l’inauguration d’un cinéma trop luxueux pour ce monde en sursis. Ce cinéma, le Vox, c’est le père du narrateur, Edmond, qui l’a bâti à grands renforts d’enthousiasme, de naïveté et d’illusion. On doit y projeter « Moby Dick », le film de John Huston – mais comment montrer la beauté sous un ciel voluptueux, quand la violence, la haine et la folie des hommes se déchaînent ? Ce soir de juin, qui devait être joyeux, a lieu un affreux massacre… À partir de cette scène primitive, tout se tisse dans ces pages d’allers-retours entre hier et aujourd’hui. Le narrateur nous guide dans son adolescence éperdue, dans un enfer ensoleillé, concentré d’aveuglements, d’injustice, de fausses allégresses et d’exil. Le père, magnifique et désespéré. La mère, silencieuse et protectrice. Le grand-père, légendaire légionnaire d’origine hollandaise. Tous prêts au départ vers la métropole. On croise aussi Camus, un certain Omar-Le-Fou, un pêcheur anti-franquiste. Sans oublier les photos du studio Harcourt, le bordel caché, et la guerre, toujours, partout….Si le soleil s’en souvient n’est pas l’évocation du « paradis perdu », mais le roman de la jeunesse et de la nostalgie, entre bonheurs défunts, jouissances sensuelles, et découverte de la vie tragique. Jean-Paul Enthoven nous offre l’éducation sentimentale, érotique, littéraire, politique, d’un adolescent qui s’égare et se retrouve en parcourant le chemin qui le sépare de l’âge adulte…

 

Prix : 34chf

Ce que le jour doit à la nuit / Stella Lory – Marion Duclos – Yasmina Khadra

Avec ses beaux yeux bleus et son physique avantageux, Younes, petit Algérien de dix ans, intègre une communauté de roumis, ces Français vivant en Algérie à la veille de l’insurrection. Younes, un petit Algérien de dix ans, vit avec ses parents et sa soeur. Après l’incendie criminel de leur récolte, ils sont ruinés et doivent quitter leurs terres pour trouver du travail en ville à Oran. Son père, ne pouvant subvenir à ses besoins, décide de confier son fils à son frère, pharmacien, marié à une Française. Younes devient Jonas et intègre une communauté de roumis c’est-à-dire des Français vivant en Algérie, les futurs  » pieds-noirs « . Avec ses beaux yeux bleus et son physique avantageux, Younes est vite accepté par sa nouvelle communauté aisée. Au fil des années, il va découvrir son pays et apprendre à l’aimer, l’amitié entre quatre amis, de jeunes colons, et l’amour nommé Emilie. Mais il va aussi découvrir la misère des siens, la guerre et l’injustice. A travers le destin de Younès, Yasmina Khadra retrace l’histoire de l’insurrection algérienne et les raisons du déracinement des français d’Algérie.

 

Prix : 33chf

Un cri que le soleil dévore / Jean Sénac

« Et je suis ici, immobile, complice et lâche. J’ai honte, honte… Partir pour l’Aurès ! Ecrire ? Mourir ? Tuer ? Aller au Caire ? Témoigner à Alger ? Agir à Paris ? Que l’Homme en moi se fasse pour ma Patrie algérienne ! [… ] Que faire ? Et comment donner aux Algériens arabes qui nous rejettent en bloc (dans 99 % des cas) la preuve que nous nous sentons Algériens, leurs égaux ? Seule la mort… – des sacrifices vrais peut-être… Ecrire, mais quoi ? Je suis entre deux feux, deux vérités, l’une à dire, l’autre à taire. Et c’est bien la seule vérité qu’il faut ». Depuis son assassinat le 30 août 1973, Jean Sénac n’a cessé d’imposer sa voix de poète visionnaire, qui a payé de sa vie le courage de ses positions et sa volonté de vérité. Il avait choisi le parti des indépendantistes, dans une Algérie où, tel Camus qui était son ami, il était né. Après la publication de ses oeuvres poétiques complètes et de sa biographie par Bernard Mazo, la découverte de ses carnets secrets, qui fourmillent de notations intimes et d’interrogations politiques, de poèmes et de réflexions sur la création artistique et sur la société, sur l’amour, l’homosexualité et l’amitié, donne de cette personnalité hors du commun une image bouleversante qui le rapproche de ses frères en poésie Constantin Cavafis, Pier Paolo Pasolini, Federico García Lorca, René Char. De Jean Sénac (1926-1973) le Seuil a publié la biographie par Bernard Mazo et des poèmes, Pour une terre possible, dans la collection « Points Poésie » . Guy Dugas, responsable des Archives Sénac, assure l’édition de ces carnets retrouvés.

 

Prix : 46chf

Un train pour chez nous / Azouz Begag

L’auteur se souvient du voyage familial, effectué chaque été dans son enfance : les bagages entassés à Marseille, la nuit sur le pont du bateau, l’arrivée à Alger et le voyage jusqu’à Sétif…

 

Prix : 6chf

Brûleurs / Neïla Romeyssa

De sa fenêtre, Salim regarde la mer, le mouvement des vagues, et enfin il se sent vivre. Ici, à Alger, le soleil brille mais le quotidien est gris. Pas de boulot.Pas de perspective ni d’espoir. Il n’y a que des mauvaises cigarettes, des mauvaises bières et des mauvaises nuits. C’est la désillusion, et Salim ne veut pas être un désillusionnaire de plus. Il va partir, prendre la mer et rejoindre l’Europe, pour y libérer son énergie et réaliser son envie d’avenir.Mais comment faire ?Avec Brûleurs, Neïla Romeyssa signe un ­premier­ roman intense, coup de poing, furieusement­ poétique.

 

Prix : 34chf

Les vertueux – Yasmina Khadra

Algérie, 1914. Yacine Chéraga n’avait jamais quitté son douar lorsqu’il est envoyé en France se battre contre les a Boches « . De retour au pays après la guerre, d’autres aventures incroyables l’attendent. Traqué, malmené parle sort, il n’aura, pour faire face à l’adversité, que la pureté de son amour et son indéfectible humanité. Les Vertueux est un roman majeur, la plus impressionnante des oeuvres de Yasmina Khadra.

 

Prix : 36CHF

Nos Silences / Wahiba Khiari

Algérie, années 1990. Elles ont été des milliers à être enlevées, violées, parfois assassinées, les filles de la décennie noire. Ces très jeunes filles, à qui l’on a demandé de pardonner, se sont tues et ont ravalé leur honte. Tandis que résonne le cri de l’une d’entre elles, la narratrice raconte sa culpabilité d’avoir choisi l’exil et trouvé le bonheur. Deux voix de femmes en écho qui prennent la parole haut et fort, en mémoire de toutes les autres. L’écriture pour vaincre les silences. Un roman contre l’oubli. Prix Senghor du premier roman.

 

Prix : 13chf