Je vous écris de Téhéran – Delphine Minoui

A mon cher Babaï

 La journaliste franco-iranienne, Delphine Minoui, part à la recherche de ses origines persanes et livre un témoignage où l’histoire personnelle se confond à celle du pays. Son dernier ouvrage, Je vous écris de Téhéran, est un récit aussi passionnel que profond.
  Dalia Chams   10-06-2015  AL-AHRAM HEBDO
« l’avion décolle. Enfin ! Vu du ciel, le mausolée de l’imam Khomeyni ne forme plus qu’un point dans la nuit avant d’être englouti par les nuages (…). J’ai quitté ton pays sans me retourner. Comment dire adieu à une moitié retrouvée de soi-même ? ». Quelques années se sont écoulées depuis cette scène de départ, datant de juin 2009, après la réé­lection du président ultranationaliste Ahmadinejad.
La journaliste Delphine Minoui, prix Albert-Londres il y a bientôt dix ans pour ses reportages en Iraq et en Iran, était redevenue citoyenne de la Perse millénaire. De retour à Paris, elle n’arrivait plus à écrire ; ayant perdu la distance nécessaire pour raconter, et a dû mettre cinq ans avant de parachever son troisième ouvrage sur l’Iran, le plus personnel d’ailleurs. Car la grande reporter au Moyen-Orient du Figaro a décidé de centrer son récit sur son histoire et celle de son grand-père paternel, iranien. Elle adresse une lettre posthume à ce dernier qui, sans être le personnage principal du livre, en est incontestablement à l’origine.
La mort subite du grand-père en 1997, dans un hôpital parisien, a incité la journaliste, alors fraî­chement diplômée, à partir sur les traces de sa famille, à sonder le passé pour mieux comprendre le présent. Et c’est justement en fouillant l’histoire de son pays qu’elle effectue une quête de soi et développe une forte sensibilité vis-à-vis de la région.
Pourtant, avant la disparition de son aïeul, elle entretenait avec lui un lien essentiellement épistolaire, parce qu’il n’avait jamais voulu quitter Téhéran, après de longues années passées à Paris en tant que représentant de l’Iran à l’Unesco. Et elle, de mère française, a grandi et avait vécu en France. Un jour, il lui a offert en cadeau ces vers de Hafez : « Celui qui s’attache à l’obscurité a peur de la vague. Le tourbillon de l’eau l’effraie. Et s’il veut partager notre voyage, il doit s’aven­turer bien au-delà du sable rassurant du rivage ».
Comme la plupart des Iraniens, il trouvait en cet illustre poète du XIVe siècle quelque chose de magique ; ses écrits valaient mieux que toutes les boules de cristal : il suffisait de piocher un de ces vers au hasard pour entrevoir son avenir proche. Et ce fut en quelque sorte le cas de Delphine, qui a osé « s’aventurer bien au-delà du sable rassu­rant du rivage ». Elle est arrivée à Téhéran en 1997, environ six mois après l’élection du mollah réformiste, Khatami, afin d’effectuer un reportage sur la jeunesse, comme pigiste à RFI. Puis, elle y est restée 10 ans au lieu d’une semaine. Delphine Minoui a attrapé « l’iranite », comme elle dit, ce virus qui l’a rendue accro à l’Iran, ne voulant plus le quitter, sauf obligée par la tension qui régnait avec l’éclatement du « printemps iranien ».
Loin de la caricature
Tout en découvrant la vie de son Babaï chéri, par fragments, lui pardonnant bien des écarts, elle nous emmène dans son monde à l’iranienne, loin de la caricature médiatique du pays des mollahs. On n’a plus affaire simplement au tchador et au terrorisme, mais à un pays qui n’a rien perdu de son dynamisme, un pays tiraillé entre repli natio­naliste et désir d’ouverture. Cette lutte entre réfor­mateurs et conservateurs constitue la toile de fond de toute l’oeuvre.
La lettre posthume à Babaï est le fil conduc­teur, reliant plusieurs autres récits proches du reportage qui nous font visiter des endroits mul­tiples. D’abord, il y a Qom, la cité religieuse et le premier foyer de contestation de la théocratie.
« C’est là, à l’ombre des minarets, que se déroule le vrai duel entre réformateurs et conservateurs. Une guerre de religion, ou plutôt d’interprétation de la religion. islam contre islam », dit-elle. C’est là aussi qu’elle rencontre le fils de l’ayatollah Ali Montazeri, son père étant assigné à résidence dans sa propre maison, ayant cependant le grade le plus élevé dans la hiérarchie religieuse chiite.
« La seule solution pour sauver la réputation des religieux, c’est de sortir de la politique », souligne Ahmed Montazeri, contestant le fameux principe de velayat-e-faghi (la souveraineté du dogme, consacrant la primauté du religieux sur la poli­tique). Cette déclaration résonne avec celle pro­noncée quelques années plus tard par le petit-fils de l’imam Khomeyni, que la journaliste a ren­contré en Iraq : « Les Iraniens sont friands de liberté. Un rêve impossible tant que religion et politique resteront liées. Alors s’il n’y a d’autre solution qu’une intervention américaine pour obtenir cette liberté, je pense que mon peuple y sera favorable ». Mais l’océan d’insoumis qu’elle décrit en train de défiler dans les rues de Téhéran, ces jeunes sortis vociférer « mort au dictateur », ne se place guère dans cette même logique pro-américaine.
Delphine Minoui nous écrit de Téhéran sur toutes ces femmes et hommes admirables que le pouvoir n’est pas parvenu à briser. On intègre son cercle d’amis et de connaissances : Niloufar, la marraine des jeunes, Baghi, le journaliste qui se convertit aux droits de l’homme, Sara la blo­gueuse qui s’évade pour écrire des poèmes à la lumière d’une bougie en chantant, le milicien bassidji obnubilé par le mythe du martyr, le maestro non-voyant de Shiraz … Bref, toute une galerie de portraits qui permet de brosser le tableau de la répression, mais aussi celui de la transgression des interdits que l’on retrouve sur une piste de danse ou lors de soirées arrosées où le vin se dit « jus de grenade ». L’auteur se raconte et raconte les autres.
Je vous écris de Téhéran, par Delphine Minoui, aux éditions Du Seuil, 2015. 318 p.

« Explicite » par Charles Enderlin

Publié le

Un peu partout en Europe des hommes politiques et des éditorialistes accueillent le nouveau gouvernement israélien en se lamentant ou en le critiquant. Des réactions pour le moins surprenantes. De fait, la communauté internationale fait preuve, d’une belle hypocrisie ou d’un refus psychanalytique de la réalité.

Pour l’expliquer, il faut reprendre les principes développés dans un éditorial du New York Times par Anat Biletzki, professeur de philosophie dans une université américaine et à Tel Aviv. Elle a présidé l’ONG israélienne de défense des droits de l’homme, B’Tselem entre 2001 et 2006.
Implicitement
Par exemple, lorsque Benjamin Netanyahu a prononcé, pour la première fois les mots « état palestinien », le 14 juin 2009 dans son fameux discours à l’Université Bar Ilan, près de Tel Aviv, cela sous entendait, pour les responsables américains, et surtout le Président Obama, qu’il acceptait implicitement, le principe d’un accord avec l’OLP. C’était ce qu’ils voulaient entendre. Mais, pour les Palestiniens, et surtout leurs négociateurs à Ramallah, c’était tout le contraire. Netanyahu venait de rendre la paix impossible en y mettant des conditions. Il exigeait d’eux qu’ils reconnaissent « publiquement et catégoriquement Israël en tant que patrie du peuple juif ». Jamais cela n’avait été exigé de l’Égypte ou de la Jordanie lors de la signature des traités de paix avec ces pays. Ce n’est pas tout : « L’Autorité palestinienne devra faire régner la loi à Gaza et triompher du Hamas, Israël ne prendra pas place autour de la table de négociation avec des terroristes résolus à détruire notre pays. » Et Netanyahu d’annoncer que « Jérusalem doit rester la capitale unifiée de l’État d’Israël où la liberté de culte de toutes les religions sera scrupuleusement respectée. » Une notion rendue encore plus explicite, ce dimanche 17 mai lorsqu’il a déclaré lors d’une cérémonie marquant « La journée de Jérusalem » : « C’est depuis toujours la capitale du peuple juif et d’aucun autre peuple et le restera… L’avenir appartient à Jérusalem unifiée qui ne sera plus divisée »
Dream team de la droite israélienne
Pour son quatrième mandat à la tête du gouvernement israélien, il a donc réuni une coalition dans la droite ligne de sa promesse électorale : « Si je suis réélu il n’y aura pas d’état palestinien » Un exemple : la nomination du rabbin Elie Ben-Dahan (député du parti « foyer juif ») au poste de vice-ministre de la Défense, en charge de l’administration civile (qui est en fait militaire). A ce titre, il est responsable de la colonisation et … des palestiniens. A ce propos voici ce qu’il en pense explicitement : « Nous devons prendre le contrôle total de la zone C (NDLR : 60% de la Cisjordanie) et y imposer la loi israélienne. Je ne pense pas que la communauté internationale aura une forme quelconque d’emprise sur Israël si nous le faisons. Lorsque nous avons annexé Jérusalem-Est et le Golan, les États unis ont protesté et suspendu leur soutien (à Israël) pendant quelque temps, mais, finalement ils ont compris que nous étions un état souverain et qu’en fin de compte qu’il n’y avait pas d’alternative à notre contrôle du Golan. Le reste de la Judée Samarie restera sous contrôle civile et sécuritaire palestinien, mais il n’y aura pas de solution permanente ou d’état souverain (palestinien) »
Le premier aout 2013, le rabbin Ben-Dahan, qui était alors vice ministre des affaires religieuses, a explicité sa vision des palestiniens : « Ce sont des bêtes, pas des êtres humains » a-t’il dit dans une interview à la station de radio « Radious ». Et d’ajouter: «Le peuple palestinien n’est pas éduqué pour la paix. Il ne veut pas la paix »
Explicitement
Benjamin Netanyahu savait parfaitement ce qu’il faisait en accordant le portefeuille de la justice à Ayelet Shaked, laïque, annexionniste, membre, elle aussi, du « Foyer juif ».
Passons sur l’affaire de son post sur Facebook où elle avait repris un texte d’Ouri Elitzour justifiant le bombardement de civils palestiniens. Cela avait fait scandale. Ce n’est pas cela qui l’a poussé a devenir garde des sceaux.. En 2014, députée, elle a été à la pointe du combat contre la cour suprême avec une proposition de loi devant permettre au Parlement d’annuler une loi rejetée par la Haute cour. Selon les juristes, cela devait permettre à une majorité parlementaire de droite d’amender les textes de défense des droits de l’homme et des minorités. Elle va donc pouvoir la remettre sur la table en tant que projet de loi gouvernemental. Madame Shaked est aussi présidente de la commission ministérielle des lois et pourra ainsi décider quel texte sera soumis au vote de la Knesset. Ce n’est pas tout, elle a aussi la présidence de la commission de nomination des juges… Sans oublier qu’elle est entend faire adopter le projet de loi constitutionnel redéfinissant Israël comme l’état nation du peuple juif…
Curieusement, à Washington, à Paris et à Bruxelles on continue à parler de la solution à deux états comme la seule possible… Les diplomates ont visiblement du mal à comprendre l’explicite..

Most Palestinians Restrain Themselves Despite Israel’s Plunder

by Amira Hass in Ha’aretz Jan.22,2015

Prime Minister Benjamin Netanyahu and Foreign Minister Avigdor Lieberman are deceiving the Israeli public, as usual. There is no need for “incitement” by Palestinian Authority officials or Israeli-Arab public figures to make a young Palestinian man stab a dozen or so people in a frenzy.

There is no need for outside elements to encourage a young Palestinian man to carry out a revenge campaign at the risk of being killed or deprived of his freedom for many years. Whatever the life circumstances of Hamza Mohammed Hasan Matrouk, the anger, loathing and desire for revenge seething within him are all his.

Nor is there a need for a particular “atmosphere.” The “atmosphere” was there all the time, from the moment Matrouk was born in the Tul Karm refugee camp, and even before. Its creators: the Israel Defense Forces, the Civil Administration, the Shin Bet security service, the Defense Ministry, the settlements and their inhabitants, the IDF’s watchtowers, the barbed-wire fences.

“Atmosphere” is a misleading word. This is reality, a reality that Israeli Jews refuse to acknowledge even though it’s of their own making. After all, in democratic elections they voted the policy-makers in, and if they had wanted, they could have learned about the lives of non-Jews under the Israeli regime.

If there is incitement, this is its source: the supremacy of a nation convinced it has the right to interfere in and sabotage the life of the inferior Palestinian nation — its future, past, economy, money, assets and family and social relationships.

Attacks by individuals, acting on their own initiative and targeting Israeli civilians illustrate the impotence and ineffectiveness of the Palestinian political establishment. Contrary to Lieberman’s groundless claims, these attacks are perpetrated by people who do not listen to Mahmoud Abbas. They are perpetrated by people who do not pin their hopes on the Palestinian president’s path of diplomacy after Israel blocked the negotiations route.

These people do not listen to Abbas’ clear call to adhere to nonviolent resistance to the occupation. The attacks by individuals point to the absence of a Palestinian strategy, the confusing messages of the various organizations, the exhausting rivalries among them, and their ossification.

The amazing thing for which Israelis should give thanks is that the overwhelming majority of Palestinians do not harbor the intention of harming every Israeli they come across. The overwhelming majority of Palestinians constantly restrain themselves so as not to explode with wrath at the colossal arrogance and lord-of-the-manor attitude of Israelis they face daily. The great majority of Palestinians keep themselves from avenging the plunder that has accompanied Israeli rule since its inception and the long list of Palestinians killed.

Israelis owe thanks to the boycott, divestment and sanctions movement and the Palestinian decision to join the International Criminal Court. Both initiatives channel the wrath and loathing common to all Palestinians into civil and legal action — nonviolent action, in striking contrast to the daily violence of the Israeli regime.

Israelis also owe thanks to the activists who every week hold demonstrations in West Bank villages, and who, in contrast to Matrouk, do not target Israeli bus passengers. The targets of their marches, and sometimes of their stones, are the Israelis who are armed to the teeth and do not hesitate to shoot and kill civilians.

Israelis should pray for the success of these unarmed paths of resistance. Instead of revenge, these paths develop political thinking and action. They are a recommendation to Israelis to open their eyes before it’s too late.

TUNISIE : Carnets d’une révolution

Cet ouvrage veut faire entendre les voix qui se sont exprimées lors de la Révolution tunisienne. Il restitue la parole qui a occupé l’espace public, la conversation et la bienveillance qui ont circulé entre les citoyens, le bien commun qui les a réunis.

Il s’attache ensuite à comprendre les enjeux soulevés par la transition politique. Les uns ont transformé l’islam en une biopolitique visant le contrôle de la population. Les autres ne sont parvenus ni à réenchanter la société ni à proposer de nouveaux modes de se gouverner.
Plusieurs catégories de la population, notamment les jeunes, les pauvres et les artistes, sans oublier la forte mobilisation des femmes de toutes conditions, se sont montrées plus créatives. Leurs revendications ont renoué avec l’exigence d’auto- nomie, à l’origine du soulèvement de la multitude.
Pour démêler cette histoire en train de se faire, l’auteur a porté sa vue sur les citoyens ordinaires. C’est en rapportant les expériences individuelles, que l’on raconte en même temps l’histoire du présent et peut-être l’histoire à venir.

Mondher  Kilani  est anthropologue,  professeur à l’Université de Lausanne.
Il a effectué des  recherches en Europe, en Afrique, en Asie et dans le Pacifique. Ses réflexions actuelles portent sur la guerre et la violence extrême; la religion et laicité, les identités et les politiques d’exclusion.

Dernier ouvrage paru: Pour un universalisme critique  (Paris, La Découverte, 2014)..

ACHETER CE LIVRE….

Nature vivante et Âme pacifiée, de Mohammed Taleb

Nouvelle parution en écopsychologie et histoire de la spiritualité.

Relativement récente, l’écopsychologie – qui affirme l’existence d’un continuum entre la vie intérieure et la Nature vivante, entre les paysages de l’âme et notre environnement – repose sur des prémisses pourtant anciennes, qui, parfois, plongent dans l’Antiquité. Les notions d’anima mundi, de microscosmos et de macrocosmos, d’unus mundus, de mundus imaginalis, de homo universalis, sont les piliers du lexique de l’écopsychologie, ses maîtres-mots. Ils disent l’inclusion mutuelle de l’âme et de la Nature. La vie de l’âme n’est pas limitée à la sphère de l’intime, mais se déploie jusqu’aux confins de l’univers. Par l’imagination vraie (l’imaginatio vera de Paracelse) et la symbolisation, la psyché est capable de se dilater, et l’âme de retrouver les chemins de l’Âme du monde, qu’en Islam on appelle nafs al-kulliyya, l’Âme universelle ou totale. De même, la vie de la Nature n’est pas enclose dans la matérialité du minéral, du végétal et de l’animal. A travers ces écosymboles que sont les Quatre éléments (la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu), la Nature se révèle présence intérieure à l’âme. L’anthropologie, en vérité, est d’abord une cosmo-anthropologie, car l’univers, subtilement, est en nous. Les 49 portraits qui jalonnent ce livre, et qui ne sont que des esquisses, des lignes fugitives, sont des portes d’entrée dans le domaine des écovisions, des cosmovisions et de l’écologie spirituelle. Enracinés dans des contextes culturels, civilisationnels, et religieux très divers – de la Grèce de Plotin à l’Allemagne de Novalis, de l’Andalousie musulmane d’Ibn ‘Arabi à l’Irlande de William Butler Yeats, de l’Inde de Rabindranath Tagore à la Russie de Nicolas Berdiaev -, ces Sept fois Sept portraits illustrent la permanence d’une psychologie de l’Âme du monde et d’une écologie sacrée. En ces temps de crise, ces disciplines, à la fois spirituelles, philosophiques et chevaleresques, sont un désaveu cinglant de la modernité capitaliste, de la profanation de l’environnement qu’elle propage, avec son lot d’injustices sociales, de domination des peuples. L’écopsychologie est une exhortation pour en finir avec le désenchantement capitaliste de la Nature, et à entrer dans les lueurs vivifiantes de l’Aube, de l’« Aurore naissante » (Jacob Boehme). Le Coran, dans une sourate, appelle les humains à chercher « la protection du Seigneur de l’Aurore naissante ». Par delà les formes et la singularité des langages, le défi est là : dans la perspective d’un dialogue des civilisations, il nous faut réactiver la portée cosmique de nos cultures.
Nature vivante et Âme pacifiée (Arma Artis, 2014) 45.- frs

 

Autre recension du livre :

Serge Caillet – Bloc-notes d’un historien de l’occultisme: La nature vivante et l’âme pacifiée selon Mohammed Taleb

La nature vivante et l’âme pacifiée selon Mohammed Taleb

Avec son dernier livre, Nature vivante et âme pacifiée (Arma Artis, 2014), Mohammed Taleb, philosophe algérien, défenseur de l’arabité, poursuit son combat pour une rupture avec la modernité capitaliste et pour le réenchantement du monde. Or, ce combat passe par la reconnaissance d’une nature vivante « non pas dans les perspectives des sciences biologiques, avec leur approche souvent physicaliste, mais dans la perspective d’une antique philosophie, la tradition stoïcienne » (p 11), une nature, par conséquent dotée d’une âme, qui « vise à la paix, au calme, à la vacuité, à la tranquillité » (p. 13). Une âme, aussi, aspirant à l’Un, qui est l’âme pacifiée évoquée dans la tradition islamique qui est celle de l’auteur.

Cependant, loin de se cantonner à l’islam, cette écologie sacrée a été chantée de tous temps par « une longue lignée intellectuelle, poétique, spirituelle, de l’Antiquité à nos jours, et cela dans divers contextes de religions, de civilisations, de langues, lignée pour laquelle le monde est un Livre, et chaque fragment de la réalité un signe, un symbole, un hiéroglyphe,  à déchiffrer » (p. 16).

Quarante-neuf témoins sont ainsi appelés à la barre par Mohammed Taleb, à travers « Les sept fois sept Lettres de noblesse de l’écologie sacrée et de l’écopsychologie », de Plotin à Paracelse, d’Ibn’Arabi à François d’Assise, de Robert Fludd à Romain Rolland, de Nicolas Berdiaev à Louis Cattiaux… Autant d’occasion aussi, pour l’auteur, de dresser des portraits spirituels, qui ne se veulent qu’esquisses, et d’ouvrir avec eux des portes d’entrée dans le monde de l’écovision, « des lignes fugitives », chaque chapitre étant d’ailleurs pourvu d’une bibliographie qui va à l’essentiel.

Le message délivré par Mohammed Taleb est simple : « c’est parce que la Nature n’est plus vivante, n’est plus sacrée, qu’il est possible de passer – passage ô combien mortifère – du sacré au profane. Or, la crise environnementale n’est pas autre chose qu’une profanation de la Nature… Mais cette entreprise de violence contre les trois mondes – le minéral, le végétal et l’animal -, n’est pas la seule guerre contre le vivant. L’humain est pareillement mutilé […] Les chosifications de l’environnement et de l’humain sont deux aspects d’une crise unique » (p. 16-17).

Jugé sur les épaules des auteurs traditionnels, Mohammed Taleb appelle ses lecteurs capables de responsabilité, de compassion, d’intelligence à l’égard de tous les vivants, bref, capables d’une amitié environnementale, à devenir militants de l’Âme du monde. Contre l’homo oeconomicus, pour « l’homo universalis, cher au néoplatonisme de la Renaissance et à sa tradition hermético-alchimique » (p. 17), au message toujours plus actuel. Il y a urgence.

  1. C.

Aerial images shed light on mysterious Middle East stone circles

Archaeologists begin to unravel the mysteries of the ancient ‘Big Circles’

Freddy Mayhew  Saturday 01 November 2014
New aerial images are beginning to shed some light on the mystery surrounding large stone circles in the Middle East that have confounded archaeologists for decades.

The pictures, taken by the Aerial Photographic Archive for Archaeology in the Middle East (APAAME), show 11 ancient “Big Circles” each up to 400m in diameter in the desert landscape of Jordan.
Although they were first spotted by aircraft early last century, there has been very little focused research on the structures believed to date back at least 2,000 years.
Speaking to Live Science, researcher David Kennedy said their similarity was “too close to be a coincidence” however they’re actual purpose remains unknown.
It is hoped analysis of these new images, released on Friday, could help to reveal the reason behind their design and creation. (more…)  http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/aerial-images-shed-light-on-mysterious-middle-east-stone-circles-9832968.html

 

Soirée « Après la rupture du Jeune » au Musée Ariana – Ramadan 2014

Nombreux sont venus partager ce moment convivial « Après la rupture du Jeune » au Musée Ariana à l’occasion de l’exposition « Terres d’Islam »

 

Nars Eddin Hodja

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Quel monde arabe pour demain ?

le 28 août 2014arabesque

Avec Roueida El Hage et Alain Bittar
dans le cadre de REDIDA, les rencontres d’ici et d’ailleurs de la Ville de Sion

  • Roueida El Hage, chef-adjointe de la section Moyen Orient au Bureau du Haut-commissariat de l’ONU
  • Alain Bittar, directeur de l’ICAM (Institut des cultures arabes et méditerranéennes de l’Olivier)

Quels sont les espoirs et les craintes suscités par les vagues contestataires qui agitent le monde arabe depuis décembre 2010 ? Les pays arabes sont plongés dans une transition nulle part facile, comme en témoignent les affrontements, parfois violents, dans les parlements et dans la rue. Sans oublier les enjeux concernant la mort des États-nations et l’éclatement de certains pays, en particulier les menaces de partition qui pèsent sur la Syrie, après l’Iraq et la Lybie.
Animation : Patrice Mugny, président de l’ICAM (Institut des cultures arabes et méditerranéennes de l’Olivier), journaliste, ancien conseiller national, ancien conseiller adminstratif et maire de Genève.

20h30    – Entrée libre – Chapeau à la sortie

Réservations:
Par téléphone : +41(0)27 203 21 11
En ligne Réserver en ligne

Ferme-Asile
Centre artistique & culturel Promenade des pêcheurs 10 CH – 1950 Sion (vs)

 

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