Vivre Le compte à rebours / Boualem Sansal

« La guerre est une immense alchimie, elle modifie dans les profondeurs les structures mentales des peuples en réorganisant les relations cosmiques entre le Bien et le Mal qui parfois, dans les temps troubles, se prêtent la main et finissent par se confondre ». Paolo fait partie des rares « Appelés ». Il a été choisi par une puissance mystérieuse pour diffuser un message terrible : dans 780 jours, la Terre disparaîtra. Seule une minorité d’habitants sera sauvée et conduite en lieu sûr, sur une autre planète. Les Appelés ont peu de temps pour recruter ces êtres dignes de confiance, qui participeront à la fondation d’une humanité nouvelle. Mais comment faire pour écarter de la sélection ceux qui ont manifesté leur nocivité : les puissants, les politiciens, les mafieux, les religieux de toutes obédiences ? Paolo et les Appelés parviendront-ils, le jour venu, à les empêcher d’embarquer à bord de l’immense vaisseau spatial venu sauver les Elus ?

 

Prix : 15chf

Vers l’orient – Carnets de voyage de Tanger à Kyoto / Abdelwahab Meddeb

 » A la mort d’Abdelwahab Meddeb, nous avons retrouvé soixante-dix-neuf carnets de notes et de voyages. Nous avons pris le parti de redessiner sa traversée en partant de Tanger jusqu’à Kyoto, de l’Occident musulman jusqu’à l’Extrême-Orient, en passant par l’Espagne, l’Italie, la Tunisie, Sarajevo, Alexandrie, Jérusalem sans oublier Le Caire, l’une de ses villes préférées. Abdelwahab écrivait partout et ne partait jamais sans un cahier, confondant volontiers balade et écriture. Les manuscrits, d’une graphie minutieuse et appliquée, allant de l’arabe au français, parsemés de croquis architecturaux, de dessins de paysage et de fleurs séchées dénotent son émerveillement face aux lieux visités. Avec lui, l’histoire et l’érudition sont vivantes. Le mouvement du corps accompagne celui de l’esprit, dans une marche contemplative qui emporte le lecteur.  » Amina et Hind Meddeb

 

Prix : 40chf

Les racistes n’ont jamais vu la mer / SAINT-ELOI Rodney & EL-GHADBAN Yara

Parlons de racisme puisque le racisme concerne tout le monde. Ni manifeste, ni manuel, ni acte d’accusation, Les racistes n’ont jamais vu la mer engage le dialogue.

Prix : 22chf

Coeur-d’amande / Khadra Yasmina

« J’ai souvent touché le fond, sauf qu’à chaque tasse bue, je remonte plus vite qu’une torpille. Renié par ma mère pour anormalité physique, je me réinvente au gré de mes joies. J’aime rire, déconner, me faire mousser et rêver de sacres improbables. J’ai appris une chose dans la vie – pour se dépasser, il faut savoir prendre son pied là où l’on traîne l’autre. Même avec des béquilles ou avec des prothèses, je continuerai de marcher dans les pas du temps en randonneur subjugué. Je ne lâche rien ». Hymne au courage d’être soi, à l’amour et à la solidarité inoxydable des « gens du quartier », Coeur-d’amande est une formidable bouffée d’air dans un monde en apnée.

Prix : 33chf

Les tigres ne mangent pas les étoiles / OUMHANI Cécile

À l’aéroport de Bahreïn, une correspondance ratée vient bousculer le voyage de la narratrice qui fait route vers l’Inde, pays d’enfance de son père. Elle se voit contrainte de passer la nuit dans un hôtel où elle lie connaissance avec une Afghane, Meena, qui se rend à Kaboul au chevet de son propre père.La narratrice est happée par le récit de Meena évoquant l’Inde, l’Afghanistan, la guerre, puis le départ par de périlleuses routes de montagne vers Berlin où il faut faire sa place. Des résonances inattendues, telles des lueurs dans la nuit, rapprochent les deux femmes. Sous la plume sensible et poétique de Cécile Oumhani, se dessinent des parcours d’exil et l’émerveillement d’une rencontre. Une humanité s’offre à nous.

 

Prix : 28chf

L’Alphabet du silence / Minoui Delphine

Un roman de colère et d’amour, traversé par l’Histoire. Go ? ktay est professeur à l’université du Bosphore à Istanbul. Idéaliste, adoré de ses étudiants, il est tombé amoureux d’Ayla, avec qui il a une petite fille. Mais la répression féroce menée par le président Erdogan s’abat sur le couple. Un jour, Go ? ktay signe la pétition de trop et se retrouve en prison. Révoltée par cette injustice, Ayla décide de reprendre le flambeau. Jusqu’où ira-t-elle pour défendre ses idéaux ?

 

Prix : 14chf

Souviens-toi des abeilles / Mekouar Zineb

« C’est tout petit, une abeille, tout petit, ça ne devrait pas mourir pour une histoire de terre qui s’assèche, ça ne devrait pas mourir, une abeille ; c’est comme un enfant malade, une mère qui ne reconnaît plus son fils, ça ne devrait pas exister, ces choses-là ; des injustices qui brisent tout à l’intérieur, qui nouent le ventre et nous laissent sans souffle. Impuissants. Comment expliquer cela à Anir ? Comment ?  » Anir a dix ans. Il aime les aigles qui font de grands cercles près des nuages et les histoires que lui raconte son grand-père, surtout celles qui concernent le rucher du Saint – le plus ancien rucher collectif du monde -, perché sur un flanc de montagne du Haut Atlas. Le jeune garçon, sous la chaleur écrasante du sud du Maroc, apprendra à s’occuper des abeilles et à aimer cette terre rouge, aride, de plus en plus silencieuse. Il ne se doute pas que derrière les légendes de son village et l’obsédante berceuse de sa mère se cache un lourd secret de famille.

 

Prix : 29chf

Demoiselles de Numidie / Mohamed Leftah

Dans un bordel de Casablanca, Rose apprend le métier à la jeune Louisa lors d’une soirée orgiaque avec « un prince des Golfes ». Louisa est l’agneau que Rose veut sacrifier sur l’autel de la prostitution pour s’en échapper. Pendant ce temps, à l’aéroport, un quatuor sulfureux, deux lesbiennes, un homosexuel et un mac, convolent en étranges noces. L’écriture crue et poétique de Mohamed Leftah transforme ces femmes « laides et terriblement vulgaires » en déesses des bas-fonds qui tentent d’oublier leur destin tragique en écoutant la voix de la diva libanaise, Faïrouz.Avec ce premier roman, Demoiselles de Numidie, Mohamed Leftah, écrivain marocain de langue française, a signé dans une langue à couper le souffle un chef d’œuvre, à la fois juste, corrosif et nécessaire, sur les passions et les pulsions de la société marocaine. Un classique à (re)découvrir.À propos de l’œuvre de Mohamed Leftah : « Du vin et de la conversation, de l’ivresse et de la poésie. […] Et des femmes libres, racontées avec passion par un homme libre. » Josyane Savigneau, Le Monde

 

Prix : 29chf

Baya ou le grand vernissage / Alice Kaplan

Jeune orpheline, Baya aime dessiner des robes inspirées des magazines de mode qu’elle trouve dans la ferme algérienne où elle travaille avec sa grand-mère. Trois ans plus tard, en novembre 1947 – à la veille de ses seize ans -, elle assiste au vernissage de sa première exposition à la galerie Maeght, à Paris, entourée des plus grands intellectuels et artistes de l’époque. Dans une France qui se remet à peine de l’occupation nazie, le statut de l’Algérie divise violemment l’Assemblée nationale depuis un massacre dans l’Est algérien qui fait honte à la France. Baya, qui incarne dans ce tumulte une figure de l’espoir, se voit confier une délicate mission diplomatique. Présent au vernissage, Camus verra en elle  » une princesse parmi les barbares « . Dans ce récit, Alice Kaplan dévoile les rouages du destin extraordinaire de Baya : vouée au statut de bonne à tout faire dans l’Algérie coloniale, l’adolescente sera propulsée au rang de célébrité ; toujours inattendue, éblouissante, elle inspire aujourd’hui encore de nombreux artistes.

 

Prix : 36chf

Si le soleil s’en souvient / Jean-Paul Enthoven

Le livre s’ouvre en 1960, à Mascara, petite ville des hauts-plateaux de l’Algérie française, avec l’inauguration d’un cinéma trop luxueux pour ce monde en sursis. Ce cinéma, le Vox, c’est le père du narrateur, Edmond, qui l’a bâti à grands renforts d’enthousiasme, de naïveté et d’illusion. On doit y projeter « Moby Dick », le film de John Huston – mais comment montrer la beauté sous un ciel voluptueux, quand la violence, la haine et la folie des hommes se déchaînent ? Ce soir de juin, qui devait être joyeux, a lieu un affreux massacre… À partir de cette scène primitive, tout se tisse dans ces pages d’allers-retours entre hier et aujourd’hui. Le narrateur nous guide dans son adolescence éperdue, dans un enfer ensoleillé, concentré d’aveuglements, d’injustice, de fausses allégresses et d’exil. Le père, magnifique et désespéré. La mère, silencieuse et protectrice. Le grand-père, légendaire légionnaire d’origine hollandaise. Tous prêts au départ vers la métropole. On croise aussi Camus, un certain Omar-Le-Fou, un pêcheur anti-franquiste. Sans oublier les photos du studio Harcourt, le bordel caché, et la guerre, toujours, partout….Si le soleil s’en souvient n’est pas l’évocation du « paradis perdu », mais le roman de la jeunesse et de la nostalgie, entre bonheurs défunts, jouissances sensuelles, et découverte de la vie tragique. Jean-Paul Enthoven nous offre l’éducation sentimentale, érotique, littéraire, politique, d’un adolescent qui s’égare et se retrouve en parcourant le chemin qui le sépare de l’âge adulte…

 

Prix : 34chf