L’étoile de la mer / Elias Khoury

En 1963, à l’âge de quinze ans, Adam quitte seul la ville palestinienne de Lydda dans l’espoir d’échapper aux traumatismes qu’il a connus enfant. A travers les vies successives de ce personnage fantasque, hanté par la perte et le déracinement, Elias Khoury poursuit l’exploration de ses thèmes favoris : l’identité, la mémoire, l’amnésie volontaire, la trahison, le rapport entre la Shoah et la Nakba, et celui de la fiction à l’histoire. Un roman épopée qui ravira les lecteurs de « La Porte du soleil ».

 

Prix : 37chf

Les conditions idéales / Mokhtar Amoudi

« En quelques trimestres j’avais tourné casaque. Les Français m’évitaient, avertis par leurs parents des risques de mauvaise influence qu’ils couraient à me fréquenter. Pire, mes bulletins scolaires, ombre bien obscure, me qualifiaient de décadent et d’insolent. Devenu inapte à représenter ma classe, je laissai les professeurs m’achever lors du dernier conseil de l’année. On comparait mon apogée scolaire à la Renaissance ; un bon souvenir qui ne reviendrait jamais ». Placé à l’Aide sociale à l’enfance dès son plus jeune âge, Skander est un garçon curieux de tout, passionné par la lecture. Mais son destin bascule lorsqu’il atterrit à Courseine, en banlieue parisienne, chez la redoutable Madame Khadija. Au collège, il est entraîné malgré lui par les jeunes du Grand Quartier, qui abolissent sa boussole morale. La rue devient son royaume, et l’éloigne chaque jour davantage de ses rêves d’enfant… Avec Les conditions idéales, Mokhtar Amoudi signe un roman d’apprentissage au charme irrésistible.

 

Prix : 33chf

La dernière place / Négar Djavadi

Le 8 janvier 2020, le vol 752 d’Ukraine International Airlines reliant Téhéran à Kiev s’écrase six minutes après le décollage entraînant la mort des 176 passagers et membres d’équipage. Ce crash survient dans un contexte de tensions extrêmes entre l’Iran et les Etats-Unis. A travers l’histoire de sa cousine Niloufar Sadr, présente sur ce vol, Négar Djavadi relate cette tragédie. Traumatisme national, la chute du PS752 est l’un des événements qui annoncent le mouvement révolutionnaire qui s’est emparé de l’Iran à l’automne 2023.

 

Prix :34chf

Un cri que le soleil dévore / Jean Sénac

« Et je suis ici, immobile, complice et lâche. J’ai honte, honte… Partir pour l’Aurès ! Ecrire ? Mourir ? Tuer ? Aller au Caire ? Témoigner à Alger ? Agir à Paris ? Que l’Homme en moi se fasse pour ma Patrie algérienne ! [… ] Que faire ? Et comment donner aux Algériens arabes qui nous rejettent en bloc (dans 99 % des cas) la preuve que nous nous sentons Algériens, leurs égaux ? Seule la mort… – des sacrifices vrais peut-être… Ecrire, mais quoi ? Je suis entre deux feux, deux vérités, l’une à dire, l’autre à taire. Et c’est bien la seule vérité qu’il faut ». Depuis son assassinat le 30 août 1973, Jean Sénac n’a cessé d’imposer sa voix de poète visionnaire, qui a payé de sa vie le courage de ses positions et sa volonté de vérité. Il avait choisi le parti des indépendantistes, dans une Algérie où, tel Camus qui était son ami, il était né. Après la publication de ses oeuvres poétiques complètes et de sa biographie par Bernard Mazo, la découverte de ses carnets secrets, qui fourmillent de notations intimes et d’interrogations politiques, de poèmes et de réflexions sur la création artistique et sur la société, sur l’amour, l’homosexualité et l’amitié, donne de cette personnalité hors du commun une image bouleversante qui le rapproche de ses frères en poésie Constantin Cavafis, Pier Paolo Pasolini, Federico García Lorca, René Char. De Jean Sénac (1926-1973) le Seuil a publié la biographie par Bernard Mazo et des poèmes, Pour une terre possible, dans la collection « Points Poésie » . Guy Dugas, responsable des Archives Sénac, assure l’édition de ces carnets retrouvés.

 

Prix : 46chf

Nos destins sont liés / Walid Hajar Rachedi

Avoir vingt ans. Rêver sa vie ou vivre ses rêves ? D’un côté ou de l’autre du périphérique parisien, d’origines et de milieux différents, tous sont traversés par les mêmes questions existentielles. Lisa commence à peine sa carrière. Salem, brillant financier, remet en cause sa fulgurante ascension. Matthieu, écrivain du dimanche, se complaît dans son personnage de dilettante. Ronnie se rêve rappeur. Céline, en rébellion contre son milieu, vit une liaison passionnelle. Leurs destins sont liés. Walid Hajar Rachedi dresse avec humour et brio le tableau d’une génération perdue, née dans les années 1980 et ballottée dans un monde où toute recherche de sens semble aboutir au non-sens.

 

Prix : 37chf

Le caprice de vivre / Jadd Hilal

Dans un appartement parisien, Humam vit en colocation avec deux amis trentenaires depuis ses études. Il y a la flamboyante Warda, devenue journaliste pour crier la vérité au monde ; Souleymane, ostéopathe plus préoccupé par la cause animale que par l’Homme ; et Humam, écrivain raté qui cherche sa place entre parisianisme et identité arabe, transi d’amour pour Warda, totalement paralysé lors des avances très sexy de celle-ci. L’équilibre du trio se délite lorsque Warda décide de mener une enquête sur le massacre de Juifs en Irak au début des années 40, les deux garçons ne la soutenant pas. Peu à peu, alors que Souleymane s’éloigne de l’appartement, la relation entre la jeune femme éruptive et l’auteur tourne à la confrontation. Un duel mené tambour battant avec une grande dose d’humour.

 

Prix : 36chf

Et si c’était une nuit / Tobie Nathan

« Cette nuit-là, j’ai fait deux rencontres, une personne, bien réelle que j’ai revue par la suite et une autre, plus floue, dont j’aurais du mal à parler. Peut-être l’ai-je seulement rêvée celle-là ? Ces rencontres ont été si puissantes, se sont révélées si décisives, qu’elles demeurent inscrites dans ma mémoire comme des balises, posées là pour éclairer mon chemin…  » C’est un vendredi, le vendredi 10 mai 1968. Sur sa mobylette, le jeune Tobie, maoïste en déshérence, louvoie entre « CRS SS » , barricades et étudiants en colère. Alors que la foule envahit le quartier latin, il va à contre-courant comme il l’a toujours fait, Juif d’Egypte exilé, passé par Rome et qui grandit à Gennevilliers. L’exode a brisé sa mère, son père est insaisissable et lui est devenu autre, dans une « absolue étrangeté » , celle de « vivre étranger dans un pays étrange, étranger à soi-même » . Reste l’amour pour se rattacher au monde qui va, l’amour à fleur de peau et le désir ardent, dans les bras de femmes initiatrices qui le ramènent à l’épaisseur de l’existence. La découverte de Freud met des mots sur l’exaspération de sa jeunesse, le mariage entre ethnologie et psychanalyse devient une voie possible. Mais dans cette nuit-là, de révolution et de chaos intérieur, c’est un autre égyptien qui s’impose à lui. Zohar Zohar l’élégant, ange gardien et vengeur, à la poursuite du nazi qui l’obsède. Et aussi Sett Sal’ha, la Libyenne, fantôme des origines tout droit sortie de l’enfance et qui convoque l’ultime question : « Pourquoi sommes-nous sortis d’Egypte ?  » Et si c’était en une nuit que se décidait son destin ?

 

Prix : 37chf

La Louve de Dêrsim / Yasmina Kramer

Un roman sidérant, extrêmement documenté, presque journalistique, sur les bataillons de femmes kurdes en guerre contre Daech. Une oeuvre courageuse au plus près du réel pour rendre justice à ces femmes qui ont choisi les armes pour sauver leur liberté, et la nôtre. 13 novembre 2015, Paris compte ses morts. Au même moment, à quatre mille kilomètres de là, les forces kurdes libèrent la ville de Sengal, en Irak. Parmi elles, de nombreuses jeunes femmes venues en renfort sur le terrain ; des guerrières rompues au maniement des armes, aux réflexes à avoir en temps de guerre, qui n’hésitent pas à combattre Daech. Des femmes déterminées, prêtes à tout pour défendre leurs valeurs, leur soif d’émancipation. Yasmina Kramer les a suivies et a voulu rendre justice à celles qui ont choisi les armes pour sauver leur liberté, et la nôtre. Un premier roman sidérant, au plus près du réel.

 

Prix : 31chf

Etoile d’août – Sonallah Ibrahim

Dans la chaleur torride de l’été, le narrateur prend le train du Caire à Assouan. C’est l’époque glorieuse du Haut-Barrage édifié par Nasser. Les maîtres de la Technique transforment la nature comme le sculpteur métamorphose le marbre. Mais l’irrépressible vocation de l’Egypte à la démesure du monumental confirme la bureaucratie dans sa pesanteur… et la police dans sa suspicion. Ce roman puissant tire sa beauté et sa complexité du bouleversement des entrailles d’une Egypte qui se veut à la hauteur de son éternité.

 

Prix : 35CHF

Requiem pour une ville perdue – Asli Erdogan

Ce texte est un requiem à la mémoire d’une solitude, celle de l’auteure au coeur de son pays perdu. De l’enfance à la maturité tourmentée par l’engagement politique, esthétique et féministe, Asli Erdogan dévoile ici une existence tendue depuis toujours vers la nécessité d’écrire. Au centre de cet art poétique se dresse, sublime, la ville d’Istanbul, telle une matrice vertigineuse. Et les ruelles de Galata, quartier tant aimé, arpenté, labyrinthe grand ouvert sur le Bosphore.

 

Prix : 13CHF