Habibi – Recettes du Maghreb / Mehdiya Kerairia

Plongez dans l’univers gustatif et parfumé des pays du Maghreb ! Avec ses 80 recettes chaleureuses et accessibles, Mehdiya Kerairia invite à la découverte de son histoire et de ses origines culinaires maghrébines. Retrouvez une diversité de plats simples et gourmands, connus et moins connus : couscous traditionnel ou couscous tunisien au saumon, salade de concombre et agrumes, tajine d’agneau et dattes, bourek aux crevettes, et plein d’autres. Les recettes sucrées ne sont pas en reste avec de sublimes confitures de melon et de figues, mais aussi les fameuses crêpes à milles trous. Toutes vos envies seront satisfaites ! Réalisez chaque recette avec simplicité grâce aux introductions de chaque chapitre, qui vous permettront de comprendre les fondamentaux de la cuisine orientale colorée et envoûtante. Envolez-vous vers cet ailleurs aux milles saveurs et dégustez !

 

Prix : 42chf

Le goût de la terre / Mina Fadli

1944 dans les montagnes du Haut Atlas marocain, M’Bark et Mohamed, cinq et sept ans, vivent avec leur mère Zahra dans une grande misère. Suite à un série d’événements malheureux, elle devra faire le choix de s’en séparer pour leur donner une chance de survie. Mohamed passera une partie de sa vie à chercher son frère disparu, sans succès, puis passera le flambeau à sa fille qui continuera l’enquête pour que son père puisse enfin trouver le repos. A travers une partie importante de l’histoire du Maroc, Mina Fadli nous raconte son histoire familiale dans les tempêtes de la décolonisation et de l’indépendance. Le destin contrarié de ces deux frères, inspiré de faits réels, nous emmène en voyage et nous tient en haleine du début à la fin du récit.

 

Prix : 24chf

Grains noirs – Alexandre Hmine

Grains noirs, c’est un roman de formation, un règlement de compte avec une identité mise en jachère depuis l’enfance. D’origine marocaine, le narrateur grandit en Suisse, loin de sa famille. Il raconte ses premières années, petit garçon, adolescent puis jeune adulte, confronté malgré lui à son identité complexe : comment conjuguer le hockey sur glace, le dialecte tessinois et les sandwichs au salami avec les règles du Coran que sa mère s’efforce de lui inculquer lors de ses visites, ou la culture maghrébine qu’il découvre sans toujours la comprendre ? Fragmentaire et pointilliste, le récit se tisse autour de sensations marquantes qui lui insufflent une puissante dynamique : un portrait intime, livré sans concession. Né en 1976 en Suisse italienne, Alexandre Hmine enseigne l’italien au lycée de Lugano. Paru en 2017 en italien, son premier roman, Grains noirs, a remporté plusieurs prix littéraires.

 

Prix : 30CHF

Littérature et cultures berbère

Solitude ma mère

Taos Amrouche

 Avec Solitude ma mère, les Editions Joëlle Losfeld commencent la réédition des œuvres de Taos Amrouche dans la collection Arcanes. « Taos Amrouche avait une présence rayonnante, excessive comme une tragédienne antique, rires et larmes mêlés : seule sur scène, chantant a capella, elle soumettait en un instant son public à la présence charnelle de sa voix qui remplissait tout l’espace – elle a elle-même, en toute clarté, comparé l’acte de chanter à l’acte sexuel. Elle y joignait une exigence spirituelle toujours insatisfaite. Un goût pour les choses lumineuses, fleurs, fruits, une aspiration à une plénitude qui serait fusion de la chair et de l’âme. […] Mais, plus que tout, lui importaient ses romans pour elle, seuls ceux-ci livraient, mis en mots, tout ce qu’elle sentait vivre en elle de lumineux et de tragique.  » François Maspero

PRIX : 9chf

Mémoires berbères – Des bijoux et des femmes au Maroc

Michel Draguet

Considérés comme les premiers occupants des territoires qui se déploient au nord du Sahara, les Berbères témoignent d’une tradition millénaire d’autant plus riche qu’elle a été perméable aux influences culturelles. Celles-ci ont été le fait d’invasions successives qui ont scandé l’histoire de la Méditerranée méridionale depuis les Phéniciens jusqu’aux Arabes en passant par les Grecs, les Romains, les Vandales ou encore les Byzantins. D’appropriation en assimilation, les Berbères ont donné naissance à une culture riche sans perdre les fondements mêmes d’une civilisation née quand le Sahara était encore verdoyant. A travers l’exceptionnelle collection de parures réunie par Anne-Marie Gillion Crowet, cette histoire se recompose avec faste et éclat. Au-delà de la virtuosité des artisans musulmans et juifs, la parure témoigne aussi de la situation complexe de la femme dans le monde berbère. Fruit d’un partenariat avec l’Institut du monde arabe à Paris, le présent ouvrage rend hommage à la femme berbère, passeuse de civilisation au Maroc.

PRIX : 123chf

Le Fils du pauvre

Mouloud Feraoun

Un village de montagne, Kabylie, début du siècle. C’est là que vivent les Menrad. Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont pauvres. Ils sont comme les autres ; voilà tout. Mouloud Feraoun raconte, à peine transposée, sa propre histoire. Il était voué à devenir berger, le destin en décidera autrement. Ce témoignage d’un admirable conteur, souvent comparé à Jack London et Maxime Gorki, est désormais un classique.

PRIX : 10chf

L’anniversaire

Mouloud Feraoun

Ce volume réunit des études, des souvenirs, des récits dispersés dans des publications algériennes et françaises, ainsi que trois textes qui devaient figurer dans la suite au roman autobiographique Le fils du pauvre, que Mouloud Feraoun projetait d’écrire. On a joint à ce recueil les quatre premiers chapitres de son roman L’anniversaire auquel il travaillait encore à la veille même de son assassinat. Les qualités de conteur et d’analyste éclatent dans toutes ces pages, qu’il s’agisse de celles consacrées à Albert Camus, aux coutumes de sa Kabylie natale, à un voyage en Grèce, à la littérature algérienne ou à ses souvenirs d’adolescence. À retrouver ainsi tant d’intelligence, de sensibilité, de pouvoir créateur s’avive le regret d’une mort injuste qui, le 15 mars 1962, faisait disparaître l’un des plus grands écrivains d’Algérie.

PRIX : 10chf

Chants berbères de Kabylie

Jean Amrouche

Craignant que la beauté des chants berbères ne disparaisse avec la voix de sa mère, Jean Amrouche a entrepris de consigner tous les chants qui ont bercé son enfance. En les exprimant en français, il en a fait un trésor de la poésie universelle.

PRIX : 14chf

Les chercheurs d’os

Tahar Djaout

Accompagné d’un de ses parents, un adolescent part à la recherche des restes de son frère aîné, mort au combat pendant la guerre de Libération en Algérie. C’est la première fois qu’il sort de sa montagne kabyle. Sous ses yeux, s’ouvre le monde parfois violent des adultes, dans une société en mutation qui passe de la domination coloniale à la souveraineté nationale. Mais lorsque enfin il retrouve les os de son frère, il n’éprouve aucun apaisement. Pourquoi donc enterrer au village un frère qui ne supportait pas d’y vivre ? Les membres de sa communauté, repliés sur des coutumes archaïques, ne chercheraient-ils pas à se rassurer, à en finir avec leurs propres fantômes ?

PRIX : 10chf

La vie et ses mystères dévoilés par les contes de tradition berbère

Annick Zennaki 

« Au temps où tous les êtres parlaient », l’homme devisait librement avec le hérisson ou le serpent. Sous l’ombre hospitalière du jujubier, l’alouette chantait, avec le printemps, l’ouverture des travaux des champs. Eléments, animaux, plantes et gens, chacun à sa place, unissaient leurs énergies dans un destin commun : protéger la vie en ménageant l’avenir. Attentive aux paroles secrètes du monde environnant, à l’écoute des chants mystérieux de la nature, la puissante civilisation des Imazighen (les Berbères) a su, pendant près de dix mille ans, préserver les piliers de sa culture originale : sa langue et sa littérature orale. Usons et abusons, sans plus attendre, de la célèbre hospitalité méditerranéenne dont les conteurs nous feront découvrir le sens caché et la raison d’être. A conte ouvert, laissons-nous accueillir dans ce monde imaginaire peuplé de traits de génie où nous découvrirons pourquoi les cigognes livrent les nouveau-nés. Laissons-nous guider par la voix humaine au fil de ces histoires, d’une étonnante modernité, qui procurent aux lecteurs du IIIème millénaire, un sentiment de bien-être et de sécurité.

PRIX : 41chf

Grammaire du berbère

Fatima Sadiqi

En se proposant de présenter les différentes structures linguistiques qui constituent la grammaire berbère, ce livre s’inscrit dans la lignée des études dialectologiques sur cette langue. Le présent ouvrage a trois buts essentiels : initier aux composantes grammaticales du berbère, contribuer aux travaux qui visent à adapter le berbère aux analyses informatiques modernes, et présenter les principaux critères à prendre en considération dans l›enseignement éventuel de cette langue. Grammaire du berbère s’adresse donc à un large public qui couvre les étudiants et les chercheurs désireux de connaître ou d›approfondir leur connaissance sur le berbère, les linguistes nationaux et étrangers qui s’adressent aux langues chamitosémitiques, les pédagogues qui pensent enseigner ou comparer les structures de base du berbère et les personnes qui s’intéressent au patrimoine linguistique du Maroc ou qui voudraient connaître le berbère par simple curiosité.

PRIX : 16chf

Jean Giono : entretiens avec Taos Amrouche (cd)

Dès les premiers mots, Jean Giono nous transporte à Manosque, sa ville natale, pour vivre les aventures de son enfance provençale. Il nous raconte le fier Carmin, la jeune Adèle, la belle dame à l’auto… pépites improvisées d’un conteur hors pair. Causeries où il ne manque que le coin du feu, ces entretiens sont une invitation à plonger dans l’imaginaire chatoyant de l’auteur alors en train de rédiger la suite au Hussard sur le toit. Et Jean Giono, en hôte généreux et attentionné, veille à rendre ces moments inoubliables.

« Je crois que Gutenberg nous a rendu un très mauvais service, parce que dès que l’on a vu sa pensée imprimée, on lui a donné beaucoup plus de valeur qu’elle n’en avait. On s’est dit : ‘Mon Dieu, c’est moi qui suis capable d’écrire cela ? C’est prodigieux !’ (…) Si au lieu de l’écriture, nous ne disposions que de la voix, il y aurait peut-être un très grand déchet dans le contingent des écrivains… » (Jean Giono)

Prix : 43chf

La guerre de Jugurtha

Salluste

Héritier par adoption de la couronne du royaume de Numide, le jeune Jugurtha n’hésite pas à corrompre les dirigeants romains pour éliminer tout rival et s’emparer seul du trône. Mais bientôt la grogne se lève au sein du peuple de Rome, indignation de la plèbe qui se révolte contre les massacres en chaîne et les manoeuvres de la noblesse. Obligée, par crainte d’une guerre civile, de combattre le roi barbare, celle-ci l’emporte grâce à Marius, général aux origines modestes. Cette victoire marqua l’entrée dans les hautes sphères politiques de personnalités issues des classes populaires. Par une attaque sévère contre l’aristocratie romaine, vénale et corrompue et le récit de la première victoire du « parti populaire », Salluste écrit l’une des toutes premières luttes des classes de l’Histoire.

Prix : 17chf

La Terre et le Sang

Mouloud Feraoun

L’histoire se situe dans un petit village de Kabylie en Algérie au tout début du XXème siècle. Amer, enfant du village, s’exile en France pendant quinze ans. Loin de son pays natal, accueilli par une petite communauté d’hommes originaires du même village que lui, il découvre le monde des mines de charbon. C’est là qu’a lieu un premier drame : son cousin meurt dans un accident au fond de la mine. Amer est accusé du meurtre. Même s’il parvient à se dédouaner auprès de ses compagnons en France, il n’en est pas de même au village. Après l’accident, Amer est fait prisonnier lors de la première guerre mondiale puis revient à Paris où il retrouve la fille cachée de son cousin décédé, fille issue d’une union illégitime entre le dit cousin et une française, Marie. Amer épouse Marie et tous deux décident de retourner s’installer au pays.

Prix : 12chf

 

Les Berbères

Jean Servier 

 » Le terme de Berbère, écrivait Jean Servier, par lequel nous avons l’habitude de désigner les plus anciens habitants de l’Afrique du Nord est, en fait, un terme inadéquat puisque dérivé du grec barbaroi et, par-delà, du sémitique, puis de l’arabe brabra. Il désigne en premier des gens dont on ne comprend pas la langue. C’est une appellation méprisante donnée par un vainqueur à un vaincu ou par un voyageur sûr d’appartenir à une civilisation supérieure. Ce n’est pas le nom qu’un peuple se donne à lui-même « . Embrassant l’art, la civilisation, la population, la langue et l’histoire, cet ouvrage propose, pour reprendre les mots d’Ibn Khaldoun,  » une série de faits qui prouvent que les Berbères ont toujours été un peuple puissant, redoutable, brave et nombreux « .

Prix : 15chf

 

Méchamment Berbère

Minna Sif

Dans le vieux Marseille des années 1970, la chronique d’une famille d’immigrés marocains. La mère qui assume le quotidien, le père qui abandonne le domicile conjugal, le frère qui devient fou, une culture où se mêlent pauvreté, tendresse, violence et sorcellerie… Un destin familial qui devient, sous le regard lucide et plein d’humour de la narratrice, une truculente leçon d’humanité.

Prix : 13chf

 


Berbères juifs – L’émergence du monothéisme en Afrique du Nord

Julien Cohen-Lacassagne

 Voici un livre qui bouleverse complètement les idées reçues sur l’origine des juifs d’Afrique du Nord. Le récit classique est simple : après la destruction du deuxième temple de Jérusalem par les troupes de Titus en l’an 70 de notre ère, les juifs de Judée furent contraints à l’exil et se dispersèrent dans le monde entier, où ils fondèrent des communautés européennes, orientales, africaines, asiatiques et maghrébines. Dans cette conception, les juifs d’Afrique du Nord descendent, comme tous les autres, de la population initiale de Judée. Il apparaît aujourd’hui que si le temple a bien été détruit, l’exil consécutif n’a jamais eu lieu. Comment un exode aussi massif aurait-il pu matériellement se produire ? « Dans quels camions ?  » demande Shlomo Sand dans son grand livre, « Comment le peuple juif fut inventé » (Fayard, 2008). Les communautés juives étaient nombreuses dans tout l’Orient bien avant la destruction du temple : d’après Philon d’Alexandrie, les juifs étaient plus nombreux en Egypte, en Libye, en Asie mineure et surtout à Babylone qu’autour de Jérusalem. Ils ne parlaient hébreu que pour la liturgie et le reste du temps, ils utilisaient la langue du pays où ils vivaient (souvent le grec). D’où proviennent donc les juifs d’Afrique du Nord ? la réponse est simple : ce sont des Berbères judaïsés. Le judaïsme antique était fortement prosélyte (à la différence du judaïsme actuel) Le monothéisme juif, né à Babylone, s’est propagé dans le bassin méditerranéen, sous l’oeil bienveillant (au moins au début) de l’empire romain, Les Phéniciens, grands navigateurs – ce que les juifs n’étaient pas – a beaucoup contribué à l’extension du monothéisme juif, dont ils étaient proches par la langue et les idées. On appelle souvent « Sépharades » les juifs d’Afrique du Nord. Cohen-Lacassagne montre que c’est une erreur : sépharade signifie espagnol (ou plus largement ibère). Or s’il est vrai qu’une partie des juifs d’Espagne ont franchi le détroit lors de la reconquista par les Rois très catholiques, ils ne représentent qu’une très faible partie de la population juive maghrébine de l’époque – constituée, répétons-le, de Berbères judaïsés. « Au Maghreb comme ailleurs, être juif ne coïncide ni avec une réalité ethnique, ni avec une réalité linguistique, ni avec une réalité nationale – pas plus qu’être musulman. » En Méditerranée et au Moyen-Orient s’est constituée avec l’arrivée de l’islam une authentique civilisation judéo-musulmane, bien plus réelle que l’hypothétique civilisation judéo-chrétienne. Après le triomphe du christianisme, devenu religion officielle, le judaïsme se trouva confiné dans l’arrière-pays rural, au coeur d’un réseau de solidarité arabo-judéo-berbère, ce qui lui a sans doute permis de survivre jusqu’à l’époque actuelle.

Prix : 24chf

Contes berbères. La tourterelle de Youssef Yousfine

Collectif

Enfourchez le cheval rouge d’Amor Chek’Ka, il parle la langue des hommes et vous comprend comme le meilleur des amis. Puis partez à la découverte des contes berbères. Vous vous arrêterez souvent pour faire boire votre monture et à chaque halte on vous racontera une histoire. Celle de la tourterelle de Youssef Yousfine dont le rire se transformait en perles fines. Ou celle de la chouette qui sauva les plumes de tous les oiseaux de la création. Plus loin vous apprendrez comment l’on peut être, selon les jours, parfaitement insouciante ou très sage à condition de savoir tisser de merveilleux tapis. Vous découvrirez encore comment dominer un cruel génie ou un juge corrompu avec humour et insolence. Et si vous ne vous laissez pas envoûter par la flûte du fils d’Haroun Er Rachid, vous parviendrez enfin chez les Touaregs. L’eau y est si précieuse que c’est autour d’un puits que se déroulent les plus grands sortilèges.

Prix : 12chf

L’opium et la bâton

Mouloud Mammeri

Quand éclate la guerre d’Algérie, Bachir, un jeune médecin, rejoint la résistance aux côtés de son frère Ali. Acculés dans leurs derniers retranchements, hommes et femmes perdent tous les masques dont la vie sociale nous affuble, et dévoilent la lâcheté et l’héroïsme, les vices et les vertus, le jeu et l’amour, le rêve et la cupidité, la ruse et la sincérité.

Prix : 15chf

Les Berbères : Mémoire et identité

Gabriel Camps

 Connus dès le temps des pharaons égyptiens, les Berbères ont occupé un immense territoire, de la Méditerranée au sud du Niger, de l’Atlantique au voisinage du Nil. Les millénaires ont passé et, malgré les vicissitudes d’une histoire particulièrement mouvementée, des groupes de populations berbères subsistent de nos jours dans une douzaine de pays africains, coupés les uns des autres mais fidèles pour la plupart à leur culture, à leur langue et à leurs traditions. Paru en 1980, cet ouvrage de Gabriel Camps proposait pour la première fois une étude complète de l’histoire et de l’identité berbères, prenant en compte toutes les disciplines – archéologie, géographie, ethnologie, linguistique, arts… – avec une exigence scientifique et une qualité de synthèse qui en font aujourd’hui encore une référence aussi incontestée qu’inégalée. Cette édition est présentée par Salem Chaker, professeur à l’INALCO, spécialiste de linguistique berbère.

Prix : 15chf

L’allumeur de rêves berbères

Fellag

Alger, début des années 90. La ville est en proie à la terreur. L’eau est rationnée et distribuée drastiquement de trois à six heures du matin. Zakaria, un écrivain menacé de mort et rejeté par le régime qu’il a servi, se terre chez lui d’où il observe ses voisins, dont il nous conte les histoires dramatiques ou rocambolesques, extraordinairement drôles et inattendues. Durant ces quelques heures où l’eau coule à nouveau, la ville et la vie s’animent clandestinement, et c’est l’imaginaire et les rêves de tout un peuple qui se libèrent.

Prix : 10chf


Histoire de ma vie

Fadhma-Aïth-Mansour Amrouche

 Ce livre est le récit d’une vie,  » une simple vie, écrite avec limpidité par une grande dame kabyle, […] où l’on retrouve les travaux et les jours, les naissances, les morts, le froid cruel, la faim, la misère, l’exil, la dureté de cœur, les mœurs brutales d’un pays rude où les malédictions, les meurtres, les vendettas étaient monnaie courante… « . Kabyle, chrétienne, femme, et surtout poète, Fadhma Amrouche a vécu l’exil toute sa vie : dès sa naissance en 1883, dans son propre pays, l’Algérie, puis pendant quarante années en Tunisie, enfin en Bretagne jusqu’à sa mort en 1967. Dans ce livre magnifique, elle raconte sa vie de femme et le destin des Kabyles,  » tribu plurielle et pourtant singulière, exposée à tous les courants et pourtant irréductible, où s’affrontent sans cesse l’Orient et l’Occident, l’Algérie et la France, la Croix et le Croissant, l’Arabe et le Berbère, la montagne et le Sahara. le Maghreb et l’Afrique… « .

Prix : 18chf

Contes berbères de Kabylie

Mouloud Mammeri

Des contes de fées venus d’ailleurs, un voyage en Kabylie par un auteur renommé.

Une petite fille et son frère au milieu des fauves ; une belle aux cheveux d’or aimée d’un prince ; un fils de roi à la poursuite de la fiancée du soleil. Ces contes berbères qui s’ouvrent par l’antique et mystérieuse formule « Machaho ! Tellem chaho ! » ont traversé, oralement, bien des générations pour arriver jusqu’au lecteur d’aujourd’hui.

Prix : 11chf

Des coffres puniques aux coffres kabyles

Yvette Assié & Marceau Gast

 

Dans l’histoire du mobilier, le coffre a certainement été le premier meuble, et longtemps « le meuble » par excellence. Sa fonction n’est pas seulement de protéger les possessions privées mais aussi d’être berceau pour le nouveau-né et cercueil pour le mort. La richesse et la diversité de ses décorations géométriques sont un mode d’expression fondamental de la culture Berbère. .

Rare (épuisé), bon état  : 160.-

La mélodie du Berbère juif

La mélodie du Berbère juif

Dans un récit historique brillant, Julien Cohen-Lacassagne bouleverse les idées reçues sur les origines des juifs du Maghreb. Il raconte comment, au cours de grandes batailles religieuses, de la conversion de l’empire romain au christianisme, puis avec la montée en puissance de l’islam en Méditerranée, une partie des Berbères d’Afrique du Nord a adopté le judaïsme.Le dernier chapitre de l’essai de Julien Cohen-Lacassagne, Berbères juifs, l’émergence du monothéisme en Afrique du Nord, s’ouvre sur une citation de Marylin Monroe : «Je me méfie de ceux qui m’aiment sans me connaître, ils peuvent me haïr pour la même raison.» Je ne sais où et quand cette phrase a été prononcée, mais elle colle bien avec l’esprit de ce texte : «Montrer l’impasse vers laquelle conduit la tentation d’écrire une histoire juive isolée de celle du reste du monde». En se consacrant à l’histoire juive au Maghreb, l’auteur bouscule le mythe qui fait que tout juif descendrait des expulsés de Judée, après la destruction du Second Temple de Jérusalem en 70 après Jésus-Christ. Il raconte comment «le monothéisme juif fut prosélyte et conquérant, comme le furent tous les monothéismes», et chercha à convertir les populations autochtones.

Une rue de Mogador, mellah (quartier juif) d’Essaouira au début du XXe siècle

CITOYENS D’UN CÔTÉ, INDIGÈNES DE L’AUTRE

«Rien n’interdit d’être à la fois juif et arabe», explique-t-il d’emblée. «Juifs et musulmans du Maghreb partagent les mêmes origines, confondues dans un univers arabo-berbère où les liens de solidarité reposent parfois sur l’appartenance religieuse, mais non exclusivement.» La distinction, pour le cas spécifique de l’Algérie est finalement très récente, avec le décret Crémieux qui, en accordant la nationalité française aux juifs algériens en 1870, organisa la séparation d’avec les musulmans «soumis au drastique code de l’indigénat». Citoyens d’un côté, indigènes de l’autre : le colonialisme français, avant même l’émergence du sionisme, allait contribuer à réécrire l’histoire complexe et ignorée d’une civilisation judéo-musulmane. Car être Berbère juif est le produit d’une histoire régionale qui ne mérite pas de rester à l’ombre.

En cherchant à la reconstituer, en explorant des pistes jusqu’alors méconnues, Julien Cohen-Lacassagne veut aussi mettre à mal la légende – très en vogue en Europe et en Israël – d’un nouvel «antisémitisme d’importation» venu du Maghreb. En réalité, «les sociétés arabo-musulmanes n’ont pas exercé sur les juifs une violence aussi redoutable que celle qui s’est abattue sur eux en Occident, et si la judéophobie dans le monde arabe est à bien des égards un produit d’importation, c’est depuis l’Europe qu’elle s’est répandue».

UNE «AUTHENTIQUE CIVILISATION JUDÉO-MUSULMANE»

Dans la lignée des recherches de Shlomo Sand, qui préface d’ailleurs le livre, Julien Cohen-Lacassagne rembobine l’histoire pour raconter comment la Méditerranée a produit une «authentique civilisation judéo-musulmane» qui aurait davantage de réalité qu’une «hypothétique civilisation judéo-chrétienne». Décortiquant textes et sources inédites, il explique que les juifs au Maghreb — plus nombreux au Maroc qu’en Algérie et en Tunisie au début du XXe siècle — étaient principalement des descendants de Berbères judaïsés, parfois de la tribu des Djerawa de la célèbre reine berbère Kahina. Contestant le terme courant de «séfarade» — ibère en hébreu —, l’auteur distingue les megorashim, descendants de familles marchandes hispano-portugaises venus de la péninsule ibérique se réfugier en Afrique du Nord après la Reconquista du XVe siècle, des toshavim, habitants autochtones formant la plus grande partie des Maghrébins juifs. Et encore, bon nombre de juifs d’Ibérie étaient de langue et de culture arabe, et «descendaient d’Arabo-Berbères qui avaient participé à la conquête d’Al-Andalûs au VIIIe siècle».

Du point de vue de l’histoire religieuse, au centre de l’ouvrage, il semble que la conversion au judaïsme fut pour les tribus berbères le moyen d’afficher leur unité dans leur lutte contre l’empire romain, permettant au monothéisme de l’emporter contre le paganisme. On comprend d’ailleurs comment l’Afrique du Nord fut le théâtre d’une «compétition missionnaire» entre christianisme et judaïsme, la conversion de l’empire romain au christianisme détériorant la situation des juifs dans la région, avant qu’elle ne devienne principalement musulmane, entre le VIIe et le VIIIe siècle. « Tout laisse à penser, raconte l’auteur, que des proto-royaumes judéo-berbères s’étaient constitués : un micro royaume juif du Touat, indépendant jusqu’au XVe siècle, un autre petit royaume juif saharien dans le Gourara, où Léon l’Africain aurait séjourné, voire un autre encore dans la région d’Oujda.»

LE PRODUIT D’UNE HISTOIRE RÉGIONALE VIVANTE

De Carthage, cité punique «cosmopolite et polyglotte» jusqu’à sa destruction par Rome à Médine et sa «constitution» organisant la vie des communautés, des érudits juifs comme Moïse Maïmonide qui écrit l’arabe en caractères hébraïques, à la formation tardive des mellahs, ces quartiers réservés sur le modèle des juderias espagnoles et des ghettos d’Europe, Julien Cohen-Lacassagne explique à la fois l’enracinement profond de la religion juive au Maghreb tout au long des siècles et «l’invention de la diaspora» de façon beaucoup plus récente.

Alors, pourquoi cette citation de Marylin Monroe? Elle fait inévitablement penser à la célèbre réplique de Osgood (Joe E. Brown) qui veut épouser Daphné (Jack Lemmon), un homme travesti, à la fin de Certains l’aime chaud, le fameux film de Billy Wilder tourné en 1959 et l’un des plus beaux rôles de l’actrice : «Personne n’est parfait.» Réponse ironique mais lucide à des recherches d’identité qui tendent à négliger la réalité humaine et historique. «Une identité unique est un refuge fragile, et pire que cela, vide», conclut Julien Cohen-Lacassagne. D’une plume précise et vive, ce récit historique est aussi un bonheur de lecture.

Jean Stern

Ancien de Libération et de La Tribune, collaborateur de La Chronique d’Amnesty International. Il a publié en 2012 Les Patrons de la presse nationale, tous mauvais, à La Fabrique; aux éditions Libertalia : en 2017 Mirage gay à Tel Aviv et en 2020 Canicule.

Retrouver l’article original sur le site de l’excellent ORIENT XXI