Les portes du néant – Samar Yazbek

Figure de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, Samar Yazbek a dû quitter son pays tant aimé en juin 2011. Depuis son exil, elle ressent l’urgence de témoigner. Au mépris du danger, elle est retournée trois fois dans son pays, clandestinement, où elle a connu de l’intérieur l’horreur de la guerre civile, aux côtés des activistes. Des premières manifestations pacifiques pour la démocratie jusqu’à l’émergence de l’Etat islamique, elle décrit le quotidien des combattants, des enfants, des hommes et des femmes ordinaire qui luttent pour survivre à l’une des plus grandes tragédies du XXIe siècle.

Un oiseau bleu et rare vole avec moi – Youssef Fadel

Youssef Fadel poursuit ici son exploration du pouvoir marocain, à travers cette fois les terribles épreuves des prisonniers politiques durant les « années de plomb ». Six narrateurs, dont les deux principaux personnages, Aziz et Zina, se relaient pour raconter l’histoire de cet aviateur arrêté le lendemain de son mariage et incarcéré depuis lors à Tazmamart, parce qu’il s’était trouvé impliqué en 1972, à son corps défendant, dans la tentative de coup d’Etat militaire contre le roi Hassan II. Aziz avait connu Zina quelques mois auparavant, alors qu’elle travaillait avec sa soeur comme serveuse dans un bar mal famé. Et c’est dans le même bar, dix-huit ans plus tard, qu’elle apprend par un mystérieux messager qu’Aziz a été libéré et qu’il cherche à la revoir. Elle part à sa rencontre. Youssef Fadel s’inspire secrètement dans son écriture du langage cinématographique. En l’espace d’une journée (le voyage de Zina jusqu’aux retrouvailles avec Aziz), ce sont deux décennies tragiques qui nous sont contées dans une langue enluminée d’échappées fantastiques, ainsi que l’évoque d’emblée le titre même du roman. Un oiseau bleu et rare vole avec moi a obtenu le plus prestigieux prix littéraire marocain, le prix du Maroc du livre.

La fille de Souslov – Habib Abdulrab Sarori

Amran a quitté Aden pour la France au milieu des années 1970 en tant que boursier. A l’époque, son pays s’appelait la République démocratique populaire du Yémen et se présentait comme le phare du « socialisme scientifique » dans la péninsule Arabique. Après plusieurs années passées en France, affecté par la perte de sa femme française qu’il aimait passionnément, ayant perdu ses illusions de jeunesse, il rentre dans son pays, désormais uni au Yémen du Nord, et s’y sent totalement étranger. Il rencontre par hasard à Sanaa une prédicatrice salafiste en niqab, et il est abasourdi de reconnaître en elle son amour d’adolescence, Hâwiya, la fille d’un grand dirigeant du parti socialiste, surnommé Souslov, du nom de l’idéologue du parti communiste soviétique. En renouant avec elle, il parvient à comprendre les méthodes de recrutement du mouvement salafiste, son mode de fonctionnement et ses relations équivoques avec la dictature militaire. Quand éclate en février 2011 le « printemps » yéménite, il est dans la rue avec ses rêves de changement démocratique, mais les salafistes sont là aussi, et ils attendent leur heure de gloire…

L’amour au tournant – Samir Kacimi

Pour ses quatre-vingt-cinq ans, Nordine Boukhalfa, ancien chirurgien-dentiste veuf et solitaire persuadé que chaque jour nouveau est superflu, reçoit un cadeau assez inattendu de la vie… Il est dans un square d’Alger, en train de ruminer ses idées noires sur un banc, lorsqu’un inconnu vient s’asseoir à côté de lui et, sans lui laisser vraiment le choix, engage la conversation. La liberté de ton et l’optimisme étonnant de ce vieux sage excentrique ne tardent pas à piquer sa curiosité et c’est ainsi que les deux vénérables compères, tels deux philosophes péripatéticiens, décident de poursuivre leur discussion en marchant dans la ville. Ils feront la tournée des bars et des restaurants, et aussi le tour d’une grande question : un homme peut-il se passer de l’amour, fût-il plus près de l’hiver de sa vie que de son automne ? Avec ce banquet platonicien à la mode algéroise, Samir Kacimi nous convie à un véritable festin littéraire, parvenant à tenir ses lecteurs en haleine par des moyens assez peu conventionnels et à pointer en filigrane, loin du folklore et des idéologies officielles, ce que peut être l’Algérie d’aujourd’hui.

La maison andalouse – Waciny Laredj

Né à Tlemcen en Algérie en 1954, Waciny Laredj a été professeur de littérature moderne à l’université dAlger jusqu’en 1994. Il vit actuellement à Paris, où il enseigne à l’université de la Sorbonne. Il est l’auteur d’une dizaine de romans traduits dans plusieurs langues et publiés par Sindbad/Actes Sud dont Le Livre de l’Emir (2006) et Les Fantômes de Jérusalem (2012), pour lequel il a obtenu en 2008 la Plume d’or qui récompense la meilleure oeuvre littéraire algérienne de l’année.

 

 

La fabuleuse histoire des mots français d’origine arabe

Mohammed Aissaoui
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Portrait de Jean Pruvost, auteur et lexicologue. Crédits photo : © Didier GOUPY 

Dans un nouveau livre, Nos ancêtres les Arabes, ce que notre langue leur doit, Jean Pruvost, professeur de lexicologie et d’histoire de la langue française, dissèque quatre cents termes. Un ouvrage instructif.

L’Histoire et la langue se mêlent extraordinairement. C’est ce qu’illustre à merveille le nouveau livre de Jean Pruvost, notre fameux professeur de lexicologie et d’histoire de la langue française à l’université de Cergy-Pontoise. Le titre constitue un vaste programme: Nos ancêtres les Arabes, ce que notre langue leur doit (Lattès). L’auteur du Dico des dictionnaires présente et retrace l’histoire des emprunts de la langue française à l’arabe dans différents champs lexicaux.

Mais, tout d’abord, rendons à César… Un travail similaire avait déjà été effectué avec brio il y a dix ans par le journaliste et romancier Salah Guemriche avec son Dictionnaire des mots français d’origine arabe (et turque et persane), publié aux éditions du Seuil. Jean Pruvost lui rend d’ailleurs hommage en mettant l’une de ses phrases en exergue: «Il y a deux fois plus de mots français d’origine arabe que de mots français d’origine gauloise! Peut-être même trois fois plus…» L’auteur cite d’autres «éveilleurs» dont le remarquable ouvrage de son confrère et ami Alain Rey: Voyage des mots de l’Orient arabe et persan vers la langue française (Trédaniel)

L’arabe, en troisième position parmi les langues à laquelle le français a le plus emprunté

Le professeur de lexicologie, à travers le chemin souvent surprenant de plus de quatre cents mots, ne dit pas autre chose. Qu’on en juge: «Dès lors, on comprend aisément que la langue arabe vienne en troisième position parmi les langues à laquelle le français a le plus emprunté, tout juste après la langue anglaise et langue italienne», écrit-il dans un premier chapitre érudit qui fait appel à l’histoire des civilisations. Et d’expliquer: cette langue a été véhiculée par les croisades, les conquêtes arabes, les échanges commerciaux en Méditerranée, et plus près de nous par l’exil des pieds noirs ou la musique.

Il est impossible de citer les quatre cents mots qu’il recense, dissèque et nous explique (l’index est d’une richesse hors normes). Jean Pruvost dit tout simplement: «De la tasse de café à l’orangeade, de la jupe de coton au gilet de satin, de l’algèbre à la chimie ou aux amalgames, à propos de la faune, de la flore, des arts, des parfums, des bijoux, de l’habitat, des transports ou de la guerre, nous employons chaque jour des mots empruntés à l’arabe.» On le voit, il n’y a pas que toubib, baraka, sarouel, taboulé, nabab, kebab, babouche ou moucharabieh. On découvre les mots truchement, abricot, mohair, chiffre, épinard, civette, amiral, algorithme, arsenal

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En six chapitres (de «Nos ancêtres… mais encore» à «Une langue en mouvement de Saint-Denis et du RAP», en passant par «Dans nos premiers dictionnaires», «Les chemins des mots arabes» et «Voyage thématique en français via les mots d’origine arabe»…) il nous convie à un formidable voyage au cœur de l’Histoire et de la langue. Ce livre est d’utilité publique.

Nos ancêtres les Arabes, ce que notre langue leur doit, de Jean Pruvost (Lattès). 318 pages, 19 €.

Retrouvez l’article dans le Figaro

La BD arabe encore coincée dans sa bulle

Nouvelles revues, rencontres et festivals, comme Cairo Comix 2 qui vient de se tenir cette semaine, la bande dessinée arabe a connu beaucoup d’effervescence ces dernières années. Mais les bédéistes peinent encore à faire parvenir leurs oeuvres au grand public.
LA revue tunisienne LAB 619.

Najet Belhatem 05-10-2016

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Il est vrai que ces der­nières années plus d’inté­rêt est accordé dans les pays arabes à la bande dessinée à travers plusieurs ren­contres et festivals, mais l’heure est encore au marasme. Il y a notamment le Festival interna­tional de la BD d’Alger (FIDBA) qui fête cette année sa 9e édition du 4 au 8 octobre, l’Exposition du Moyen-Orient pour la BD et les films animés qui a tenu sa troisième assise en avril 2016 à Dubaï ou encore Cairo Comix qui s’est tenu pour la première fois en 2015, et qui a ouvert ses portes cette année encore aux bédéistes et au public du 30 septembre au 2 octobre. Il y a donc des vagues d’initiatives dans la sphère de la BD arabe, mais les bédéistes arabes dont la grande majorité est jeune pataugent encore dans de multiples problèmes. Il est clair que toutes ces rencontres ont permis des échanges entre ces créateurs, et ont brisé l’isolation des uns et des autres, néanmoins, les noeuds majeurs qui entravent l’épa­nouissement persistent. Il y a d’abord le sempiternel problème de la cen­sure, bien sûr, mais au-delà de cela, la BD souffre du manque de finance­ment et de problèmes d’édition. « Les éditeurs ne veulent pas prendre de risque », fait remarquer le dessi­nateur Migo lors du Forum de la BD arabe coproduction de Cairo Comix et de l’Institut français d’Egypte qui s’est tenu du 29 septembre au 1er octobre à l’institut Goethe. Les édi­teurs sont effectivement frileux devant un art qui peine à s’affirmer comme un art à part entière. « La culture de la bande dessinée pour adultes n’existe pas », signale Raëd Mattar, bédéiste iraqien. A cela, le directeur de la maison d’édition Al-Araby, qui a pris à son compte la publication en 2014 d’une traduction en arabe de la bande dessinée Gabo sur la vie de Gabriel Garcia Marquez parue en 2013 en Colombie chez Rey Naranjo Editores, rétorque : « Je soutiens les bédéistes mais je dois dire qu’ils ne sont pas très flexibles sur, par exemple, des questions de papier ou de dimensions. Les deux parties, artistes et maisons d’édition, doivent trouver des compromis parce qu’en tant qu’éditeurs nous sommes aussi tenus par des conditions de marché et de coûts. Par exemple, la distribution est un gros problème. On ne sait pas comment arriver au lecteur. Les réseaux de distribution sont quasi inexistants et nous devons compter sur nous-mêmes ».En fait, pour résumer la situation dans le monde de la BD arabe, cha­cun rame sur sa barque et tente de ne pas se noyer, mais positivons quand même. Les bédéistes ont pu créer ces dernières années plusieurs revues qui permettent une meilleure visibilité. En Iraq, les bédéistes ont lancé la revue Al-Messaha. « Nous avons compté sur nos propres moyens pour financer le pro­jet », relève Raëd Mattar. En Tunisie, la revue de bande dessinée LAB 619 est fondée en 2012. « Nous nous autofi­nançons et nous sommes à la recherche de sponsors », dit le bédéiste tunisien Ziad Mejri.

C’est au Liban que nous trouverons le projet le plus abouti. Un collectif d’ar­tistes a fondé en 2007 la revue Samandal (Salamander en arabe) qui rassemble des bandes dessi­nées en français, en arabe et en anglais. Bien que le projet ait connu quelques déboires en 2009, lorsque trois dessi­nateurs ont été accusés par le Parquet général d’incita­tion à la haine religieuse, de blas­phème et de diffamation à cause de la publication d’une bande dessinée jugée tendancieuse, cela n’a pas empêché le projet de continuer son parcours.

« D’une revue de bande dessinée nous avons évolué vers une maison d’édition. Cela prend du temps mais les choses s’améliorent. Au final, nous avons opté pour l’impression en France. Si nous imprimons 1 000 exemplaires nous laissons 700 en France et nous transférons 300 au Liban. Cela nous permet une meilleure visibilité lors des ren­contres de BD internationales », explique Raphaëlle Macaron, cofon­datrice de la revue et participante au Forum de la BD arabe.

Pour les autres bédéistes, la meilleure plateforme pour diffuser leur BD c’est Facebook. « J’ai com­mencé à me faire connaître sur Facebook. J’ai senti que les gens sont réceptifs. Et puisqu’en Jordanie il n’y a pas encore de revue de BD, Facebook est pour moi une fenêtre de choix », confie le Jordanien Mohammed Al-Muti, lors de ce forum de la BD arabe. « Facebook en lui-même est un genre de bande dessinée. C’est pour cela qu’il se prête bien à la diffusion de nos oeuvres », remarque l’Iraqien Raëd Mattar.

Face à ce constat, il est peut-être temps pour les sponsors et les orga­nisateurs de ce genre de rencontres autour de la bande dessinée dans le monde arabe de commencer à réflé­chir autrement à la manière d’oc­troyer un soutien à cet art. S’il est nécessaire de dépenser un budget consacré au développement culturel, il serait peut-être plus judicieux, après les rencontres et le rabâchage des obstacles, à l’épanouissement du 9e art dans ce monde arabe, de passer à la vitesse supérieure. A savoir, pro­poser des solutions et mettre en oeuvre les moyens pour les mettre en vigueur, à savoir octroyer des aides à l’édition, trouver des solutions créa­tives aux problèmes de distribution, mettre en place des programmes continus de formation, voire, pour­quoi pas aider à fonder des écoles de formation ou encore soutenir les revues de bandes dessinées en manque de financement
Retrouver l’article sur Ahram Hebdo

La dégradation mentale d’Alep bien avant la guerre – Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville

La dégradation mentale d’Alep bien avant la guerre

MURIEL STEINMETZ
JEUDI, 22 DÉCEMBRE, 2016
L’HUMANITÉ
L’action se situe à Alep, ville à ce jour martyre, et ses habitants sont « noyés dans l’insécurité, pareils à des souris terrorisées ». Photo : Wolfgang Kunz/Bilderberg/ImageForum

À partir de l’histoire d’une famille, le Syrien Khaled Khalifa sonde les âmes de sa ville natale, un peu avant, puis pendant la prise de pouvoir par Hafez Al Assad jusqu’aux prémices du terrible conflit actuel.

Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville

de Khaled Khalifa. Traduit de l’arabe (Syrie) par Rania Samara.
Sindbad, Actes Sud, 244 pages.
«Alep, une ville soumise où sévissaient les corbeaux et les officiers des services secrets. » C’est la définition donnée par le narrateur du roman de Khaled Khalifa, né à Alep en 1964, soit un an après le coup d’État du parti Baas. Il commence de l’écrire à Hong Kong en 2007. Il l’achève six ans plus tard à Damas, où il vit. Interdit en Syrie, Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville paraît aujourd’hui opportunément en France. Le titre vient d’une phrase de Hafez Al Assad (jamais nommé dans le récit), lorsque le peuple manifestait contre la dictature militaire. L’action du roman se situe donc à Alep, ville à ce jour martyre. Khaled Khalifa l’explore et l’ausculte à taille humaine sur plus de cinquante ans.

Le naufrage progressif d’une population aux aguets

Dans les années 1970, après l’accession au pouvoir d’Hafez Al Assad à la suite du coup d’État, Alep n’est déjà plus celle de jadis, même si la tragédie absolue n’a pas encore éclaté. « Les villes meurent comme les gens », note l’auteur. La lente dégradation de la cité – dont toutes les composantes sociales sont attaquées – s’effectue à partir d’une famille. Le regard porté est forcément critique, d’une précision d’entomologiste qui décrit le naufrage progressif d’une population aux aguets. Les gens se calfeutrent, sombrant peu à peu dans une sujétion engourdie. L’armée musèle toute velléité d’opposition et « les tribunaux d’exception modifient la Constitution ». L’antique cité se dégrade jour après jour. Des projets architecturaux conçus en dépit du bon sens prennent corps à tort et à travers. Des maisons abandonnées meurent sur pied. « De nouveaux immeubles construits à la hâte » poussent sans grâce. Des quartiers se métamorphosent en bidonvilles « où pullulent les soldats, les agents de sécurité pauvres, les paysans kurdes et les tisserands journaliers ». Atterrés, les Alépins sont « noyés dans l’insécurité, pareils à des souris terrorisées ». Les rues étroites qui embaumaient l’eucalyptus, jadis ouvertes à la coexistence islamo-chrétienne, se murent dans le silence. On ne se gave plus de « yalanji » (feuilles de vigne farcies). En deux décennies, toutes les associations culturelles ont disparu. Alep ne bruit plus que sous l’assaut des haut-parleurs, contrainte qu’elle est « à l’humiliation placardée partout, sur les affiches, sur les slogans, sur les murs, sur les bustes et les statues qui trônaient sur toutes les places publiques ».

La montée du pouvoir dictatorial et les dérives religieuses…

Roman familial à la lettre, Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville met en scène l’histoire d’une lignée qui défile au pas de charge, scrutée par un narrateur taciturne. Il voit le jour le 8 mars 1963, date du coup d’État du parti Baas. Voici la mère, d’extraction bourgeoise, délaissée par son mari, « quasiment installée dans le passé », qui a tôt flairé, sous le nationalisme naissant, la montée du pouvoir dictatorial. Elle a su voir aussi les dérives religieuses. Sa fille Sawsan, d’abord embrigadée comme parachutiste, sera tour à tour nationaliste farouche, laïque intransigeante, islamiste sans grande conviction, pour finir prostituée de luxe. Elle s’est pavanée en guerrière bardée d’armes, avant de sombrer dans l’exact opposé, comme si elle n’avait jamais eu d’autre dessein que de séduire le père au loin. Tous les personnages, tributaires de leurs passions, sont ballottés de la sorte par les circonstances. Leur évocation en mouvement perpétuel suscite une étourdissante volée de formes. D’une impressionnante galerie de portraits se détachent l’oncle Nizar, homosexuel mélomane traqué par le régime, Jean, jeune professeur de français qui ne jure que par Balzac, et Rachid, le frère aîné de Sawsan, qui, en 2003, s’engage dans le djihad contre les Américains en Irak.

Khaled Khalifa suggère l’usure du temps, la lassitude des corps et des âmes, tout en épousant le rythme d’un trépidant désir de survie, fût-elle incertaine. La structure échevelée du roman dissimule à peine un plan rigoureux, sans minutie encombrante. Les allers et retours du passé au présent modèlent à l’infini un haut-relief d’où émerge Alep, au fond l’unique héroïne d’une fiction concourant à l’Histoire.

Muriel Steinmetz

 

ARABICUBES, cubes d’alphabet arabe

Un jeu intergénérationnel sous forme de cubes en bois qui facilite l’apprentissage de l’écriture en Arabe en manipulant les lettres de l’alphabet sous toutes leurs formes.

Grâce à Arabicubes, l’enfant peut :
– identifier les lettres et mieux comprendre leurs différentes formes d’écriture (au début, au milieu ou à la fin du mot) ,
– réellement composer des mots grâce à nos nombreuses pièces, 48!
– relire plus facilement les mots écrits en arabe grâce aux éléments de la vocalisation en forme de “demi cube”, que vous pouvez positionner au dessous et au dessus des lettres ,
– manipuler les cubes très légers en bois de tilleul, adaptés à la taille des petites mains et découvrir des motifs arabesques .

42 cubes de 35x35x35mm avec les lettres et 6 «demi cubes» de 17x35x35mm avec les accents .

Matériau : bois massif sérigraphié sur les 6 faces .

Manuel : imprimé sur l’arrière de la boîte en arabe, français et anglais .

Des fiches d’activités thématiques en lien avec le produit seront téléchargeables ici ( lien)

Testé et conforme à la réglementation CE.

Recommandé à partir de 2 ans

CHKOBBA KIDS – Jeu de cartes

Un jeu de cartes très dynamique, inspiré d’un jeu traditionnel populaire en Tunisie.

Le but du jeu est de réaliser le maximum de points en ramassant les cartes et en additionnant les chiffres jusqu’à 10. C’est un excellent jeu intéractif qui permet de découvrir les chiffres indiens utilisés au Moyen Orient et d’apprendre aux enfants à compter, à additionner et à jouer en équipe…

40 cartes avec les chiffres arabes et indiens de 1 jusqu’à 10 et 14 cartes de règles de jeux dans 7 langues (français, arabe, anglais, italien, espagnol, allemand et hongrois)

Fabrication européenne conforme à la réglementation CE.

Ce jeu de cartes est conseillé pour les enfants à partir de 5-6 ans mais aussi pour les adultes.