Jardin des oubliés / Mouloud Akkouche

Fidèle à son poste chaque matin, un vieil homme entretient l’île dont il est le dernier habitant. Voilà près de dix ans qu’il n’a plus de nouvelles de ceux qui vivaient là autrefois, ni du reste de l’humanité. Les corps qui viennent parfois s’échouer sur les plages ne laissent rien présager de bon, mais l’homme poursuit vaillamment sa tâche – colmatant, repeignant, rafistolant. Jusqu’au jour où il repère une silhouette échouée sur le rivage. C’est une femme, elle est encore en vie. C’est le début d’une étrange cohabitation. La fin du monde attendra.

Prix : 31chf

Fille de Tunis / Olivia Elkaim

Tunis, années 1940. Les parents d’Arlette ne savent plus comment faire : indomptable, leur fille s’enfuit toutes les nuits et n’obéit à personne. A la mort de son père, un oncle décrète qu’il faut la marier. Arlette rencontre Sauveur, beau canonnier d’origine sicilienne. Avec lui, elle pense trouver la liberté. Mais ses grossesses ruinent ses espoirs et la fin du Protectorat français signe son départ pour Marseille. Exilée, reléguée socialement, elle lutte pour reconstruire sa vie, loin de la dolce vita tunisoise et de son mari, resté là-bas. Prise dans une spirale de jeu et d’alcool, elle veut s’affranchir de ses rôles d’épouse et de mère. C’est la descente aux enfers. Après sa mort, en 2010, ses filles renoncent à la succession et jettent tous leurs souvenirs. A quel passé douloureux tournent-elle le dos ? Que cachent-elles à Olivia, sa petite-fille ? Le fantôme de cette grand-mère, dont elle était si proche, revient la hanter, une décennie après sa disparition. Elle fouille le passé pour comprendre son existence brisée. Après Le Tailleur de Relizane, Olivia Elkaim continue d’explorer son roman familial, entre les deux rives de la Méditerranée. Elle nous entraîne dans le sillage d’une femme libre et magnétique, au destin percuté par la guerre, la décolonisation et l’exil.

 

Prix : 36chf

L’homme tempéré / Elie Guillou

En 2012, Elie Guillou se rend dans le sud-est de la Turquie afin d’y rencontrer les dengbejs, des chanteurs traditionnels. Il y découvre la condition des Kurdes, un peuple apatride dont la lutte est réprimée dans le sang. Saisi, il cherche sa place au milieu de cette histoire brusque : dans les manifestations massives, les camps de réfugiés, un studio de doublage de dessins animés, sur la ligne de front syrienne… Touriste, témoin, et puis après ? A son retour en France, il peine à rendre compte de cette urgence lointaine. Comment témoigner ? Et comment vivre sa paix quand la guerre existe ? Dans ce récit d’apprentissage, un jeune homme issu d’un milieu tempéré s’éveille à la part tragique du monde. Il y raconte la colère face à l’indifférence, la honte face à l’impuissance. Mais aussi la douleur à l’épreuve de la douceur.

 

Prix : 35chf

Transparence de la lumière / Aysegül Savas

L’art dévoile-t-il ou dissimule-t-il le créateur ? Une étudiante en histoire de l’art loue la maison d’un professeur dont elle suit les travaux de recherche. Il la prévient simplement que sa femme Agnes, qui est peintre, viendra occuper quelques jours l’atelier du premier étage. Lorsque celle-ci arrive, une intimité se noue entre les deux femmes : au fil de leurs rencontres dans l’escalier, dans l’atelier ou au café, Agnes se confie sur sa jeunesse, sa famille, son mariage, ses enfants et son rapport à l’art. Il apparaît petit à petit qu’Agnes n’a plus d’autre endroit où aller. Les moments de sa vie racontés avec frénésie trahissent une personnalité dispersée et mouvante. Sa créativité, qui reste à l’état d’une peinture blanche sur une toile blanche, s’en ressent. Dans ce roman empreint d’une atmosphère trouble et sensuelle, Aysegül Savas, d’une plume précise et subtile, plonge son lecteur dans le monde inquiétant de la création et interroge la figure de l’artiste : l’art dévoile-t-il ou dissimule-t-il le créateur ?

 

Prix : 33chf

Les lumières d’Oujda / Marc Alexandre Oho Bambe

Après avoir tenté l’aventure à Rome, le narrateur, un poète, est rapatrié au Cameroun, son pays natal. En quête de sens, porté par l’amour de Sita, sa grand-mère, il s’engage dans une association qui lutte pour éviter les départs « vers les cimetières de sable et d’eau ». Au Maroc, il rencontre le père Antoine, qui accueille des réfugiés, et Imane, dont il ne lâchera plus la main. Au rythme de cette épopée chorale, les parcours s’enchevêtrent, les destins se mêlent, entre l’Afrique, mère fondamentale, et l’Europe, terre d’exils, tandis que s’effacent les frontières entre roman, poésie et récit initiatique.

 

Prix : 15chf

Nos destins sont liés / Walid Hajar Rachedi

Avoir vingt ans. Rêver sa vie ou vivre ses rêves ? D’un côté ou de l’autre du périphérique parisien, d’origines et de milieux différents, tous sont traversés par les mêmes questions existentielles. Lisa commence à peine sa carrière. Salem, brillant financier, remet en cause sa fulgurante ascension. Matthieu, écrivain du dimanche, se complaît dans son personnage de dilettante. Ronnie se rêve rappeur. Céline, en rébellion contre son milieu, vit une liaison passionnelle. Leurs destins sont liés. Walid Hajar Rachedi dresse avec humour et brio le tableau d’une génération perdue, née dans les années 1980 et ballottée dans un monde où toute recherche de sens semble aboutir au non-sens.

 

Prix : 37chf

Le caprice de vivre / Jadd Hilal

Dans un appartement parisien, Humam vit en colocation avec deux amis trentenaires depuis ses études. Il y a la flamboyante Warda, devenue journaliste pour crier la vérité au monde ; Souleymane, ostéopathe plus préoccupé par la cause animale que par l’Homme ; et Humam, écrivain raté qui cherche sa place entre parisianisme et identité arabe, transi d’amour pour Warda, totalement paralysé lors des avances très sexy de celle-ci. L’équilibre du trio se délite lorsque Warda décide de mener une enquête sur le massacre de Juifs en Irak au début des années 40, les deux garçons ne la soutenant pas. Peu à peu, alors que Souleymane s’éloigne de l’appartement, la relation entre la jeune femme éruptive et l’auteur tourne à la confrontation. Un duel mené tambour battant avec une grande dose d’humour.

 

Prix : 36chf

Et si c’était une nuit / Tobie Nathan

« Cette nuit-là, j’ai fait deux rencontres, une personne, bien réelle que j’ai revue par la suite et une autre, plus floue, dont j’aurais du mal à parler. Peut-être l’ai-je seulement rêvée celle-là ? Ces rencontres ont été si puissantes, se sont révélées si décisives, qu’elles demeurent inscrites dans ma mémoire comme des balises, posées là pour éclairer mon chemin…  » C’est un vendredi, le vendredi 10 mai 1968. Sur sa mobylette, le jeune Tobie, maoïste en déshérence, louvoie entre « CRS SS » , barricades et étudiants en colère. Alors que la foule envahit le quartier latin, il va à contre-courant comme il l’a toujours fait, Juif d’Egypte exilé, passé par Rome et qui grandit à Gennevilliers. L’exode a brisé sa mère, son père est insaisissable et lui est devenu autre, dans une « absolue étrangeté » , celle de « vivre étranger dans un pays étrange, étranger à soi-même » . Reste l’amour pour se rattacher au monde qui va, l’amour à fleur de peau et le désir ardent, dans les bras de femmes initiatrices qui le ramènent à l’épaisseur de l’existence. La découverte de Freud met des mots sur l’exaspération de sa jeunesse, le mariage entre ethnologie et psychanalyse devient une voie possible. Mais dans cette nuit-là, de révolution et de chaos intérieur, c’est un autre égyptien qui s’impose à lui. Zohar Zohar l’élégant, ange gardien et vengeur, à la poursuite du nazi qui l’obsède. Et aussi Sett Sal’ha, la Libyenne, fantôme des origines tout droit sortie de l’enfance et qui convoque l’ultime question : « Pourquoi sommes-nous sortis d’Egypte ?  » Et si c’était en une nuit que se décidait son destin ?

 

Prix : 37chf

La Louve de Dêrsim / Yasmina Kramer

Un roman sidérant, extrêmement documenté, presque journalistique, sur les bataillons de femmes kurdes en guerre contre Daech. Une oeuvre courageuse au plus près du réel pour rendre justice à ces femmes qui ont choisi les armes pour sauver leur liberté, et la nôtre. 13 novembre 2015, Paris compte ses morts. Au même moment, à quatre mille kilomètres de là, les forces kurdes libèrent la ville de Sengal, en Irak. Parmi elles, de nombreuses jeunes femmes venues en renfort sur le terrain ; des guerrières rompues au maniement des armes, aux réflexes à avoir en temps de guerre, qui n’hésitent pas à combattre Daech. Des femmes déterminées, prêtes à tout pour défendre leurs valeurs, leur soif d’émancipation. Yasmina Kramer les a suivies et a voulu rendre justice à celles qui ont choisi les armes pour sauver leur liberté, et la nôtre. Un premier roman sidérant, au plus près du réel.

 

Prix : 31chf

A l’aube du monde / Gilbert Sinoué

Dans ce roman aux confins de l’histoire et de l’imaginaire, Gilbert Sinoué raconte le périple des premiers hommes, de l’ouest de l’Afrique à la péninsule Arabique. En quête d’une terre aussi hospitalière que mythique, ils entament une marche longue et périlleuse. Ponctuée de la découverte du feu, d’affrontements avec les forces de la nature et de questionnements sur leur propre évolution. Entre rivalités et transmission, voici l’aventure extraordinaire de nos ancêtres.

 

Prix : 30chf