Les lumières d’Oujda / Marc Alexandre Oho Bambe

Après avoir tenté l’aventure à Rome, le narrateur, un poète, est rapatrié au Cameroun, son pays natal. En quête de sens, porté par l’amour de Sita, sa grand-mère, il s’engage dans une association qui lutte pour éviter les départs « vers les cimetières de sable et d’eau ». Au Maroc, il rencontre le père Antoine, qui accueille des réfugiés, et Imane, dont il ne lâchera plus la main. Au rythme de cette épopée chorale, les parcours s’enchevêtrent, les destins se mêlent, entre l’Afrique, mère fondamentale, et l’Europe, terre d’exils, tandis que s’effacent les frontières entre roman, poésie et récit initiatique.

 

Prix : 15chf

Huriya / Huriya

« Une langue furieuse d’amour et de lucidité que l’on dirait libre, en écho à son propre nom ». Le Monde Né intersexe dans le Maroc des années 1970, Huriya est élevée par ses grands-parents, après avoir été abandonnée par sa mère. L’enfant grandit au sein d’un couple divisé sur tous les sujets (éducation, sexualité, religion), qui n’a qu’un seul point commun, Huriya. Ce récit est celui d’une enfance nourrie par des identités plurielles et des valeurs parfois antagonistes, mais aussi celui des pièges et des hypocrisies de la religion qui se referment sur les femmes, les rendant victimes puis bourreaux. Son départ pour Paris signe sa nouvelle vie.

 

Prix : 16chf

Le Moyen-Orient selon Joe Biden – Hasni Abidi

Le Moyen-Orient est-il démocrate ou républicain ? L’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche provoque des réactions contrastées dans la région. Certains Etats redoutent une rupture dans la politique étrangère américaine, d’autres relativisent l’impact d’une nouvelle administration et évoquent une redéfinition des choix et des priorités de la politique américaine au Moyen-Orient. La décision de Joe Biden de faire appel à Antony Blinken pour le département d’Etat et à Jake Sullivan pour la direction de la Sécurité nationale dénote une volonté de traduire en partie les promesses électorales en matière de politique étrangère : le retour à l’approche multilatérale, une collaboration étroite avec les alliés traditionnels de Washington et la préservation des intérêts américains. Le président américain change, mais les intérêts américains au Moyen-Orient ne changent pas.

Prix : 31CHF

Interview – Fatma Saïd : “La beauté de l’Égypte réside dans cette mixité des cultures et des gens qui y vivent.”

Par Camille De Rijck | mer 30 Décembre 2020 | ForumOpéra

Pur produit des conservatoires égyptiens, la soprano cairote quittera l’Egypte pour ses études en Allemagne. Rapidement, elle intègre la petite troupe des habitués de La Scala et enregistre un premier disque chez Warner.


Fatma Said, que signifie le titre de cet album « El Nour » que vous sortez chez Warner ? 

Nour est le mot arabe pour Lumière. J’ai voulu faire la lumière sur les liens musicaux qu’entretiennent entre elles les cultures française, espagnole et arabe. Je trouve qu’on parle beaucoup de différences, de barrières, de frontières. En réalité, nous pouvons voir que, par le passé, il y a eu de nombreuses liaisons, notamment musicales entre ces cultures.

Vous avez passé toute votre enfance au Caire avant d’aller en Allemagne. Parlez-nous de cette ville.

C’est une ville très aventureuse, où j’ai beaucoup de souvenirs. Mon école était très proche de la place Tahrir où a eu lieu la Révolution de 2011, en plein centre du Caire. Il y a tout ce qu’on peut imaginer dans cette ville. C’est une ville qui ne dort jamais. Il y a toujours des choses à faire, des gens dans la rue, des restaurants et des magasins ouverts jusqu’à minuit. C’est une ville très internationale, qui parle beaucoup de langues, ce qui lui donne toute son authenticité. Je me sens très fière de faire partie de cette culture, parce qu’elle est cosmopolite et que son patrimoine historique est très ancien.

Il y a cet héritage antique, et en même temps la présence de l’Islam. Comment définit-on l’identité des Égyptiens aujourd’hui ?

Je crois que la beauté de l’Égypte réside dans cette mixité des cultures et des gens qui y vivent. À un certain moment, Islam, Judaïsme et Christianisme y ont d’ailleurs vécu en harmonie. L’Egypte a toujours accueilli un grand nombre de personnes venant d’Europe et des États-Unis. Nous aimons accueillir des touristes, faire sentir aux gens qu’ils ne sont pas là seulement pour visiter mais aussi partager notre culture. J’aime l’Égypte parce que vous pouvez y être qui vous voulez. C’est d’autant plus vrai de mon point de vue de chanteuse d’opéra, car la situation a beaucoup changé ces dernières années. Il y a vingt ans, c’était plus difficile de vivre de l’opéra et de l’étudier. Aujourd’hui, c’est plus facile. Beaucoup de gens se font à cette idée et sont très fiers de leurs chanteurs d’opéra, mais pas seulement. Beaucoup d’artistes et de musiciens underground fleurissent en ce moment. Je crois que les mentalités changent et que, chaque jour, l’Égypte s’ouvre.

Après avoir grandi au Caire, vous partez étudier à Berlin. Qu’est-ce que cela signifie, pour vous, de quitter l’Egypte pour l’Allemagne ?

Une fois mon lycée terminé au Caire, j’ai décidé de passer des concours à Berlin pour continuer mes études de musique. J’ai eu la chance d’être acceptée par une professeure de chant qui m’a entraînée, et j’y suis restée quatre ans. C’est une expérience très importante dans ma vie professionnelle et personnelle. J’avais à peine dix-huit ans, la voix très jeune, et c’était la première fois que je vivais seule. En Égypte, ma famille et moi vivions ensemble, tout le temps dans la même maison . Alors vivre toute seule et faire des études complètement différentes de mes amis qui devenaient ingénieurs ou médecins, c’était un peu étrange. Mais c’était une expérience unique et très importante. J’ai appris à vivre seule, à réagir comme Fatma Saïd et pas comme une autre. Je suis restée à Berlin jusqu’au baccalauréat, puis j’ai passé un concours pour aller à New-York.

Un autre passage important dans votre vie s’est passé en Italie. Et vous ne faites pas les choses à moitié puisque vous entrez directement à la Scala de Milan et au San Carlo de Naples, qui sont deux des plus beaux théâtres du monde.

C’est vrai, je n’avais jamais imaginé que ça puisse se passer ainsi. J’ai passé trois ans à Milan, où j’ai fait partie de l’académie de la Scala. J’ai vécu la vie d’un artiste de la compagnie. C’est une expérience très importante pour moi. J’ai dû beaucoup travailler, j’avais peu de vacances, pas de temps libre. Même en trois ans, je n’ai jamais pu voir Florence ou Venise ! Mais c’était une expérience très riche. J’ai travaillé avec des artistes, des metteurs en scène, des chefs d’orchestre très connus dans le monde de la musique classique. J’ai beaucoup appris de la part d’artistes avec lesquels j’ai travaillé durant les opéras. Même si j’avais de petits rôles, j’étais dans la même production que des artistes très connus, et c’était une grande chance de pouvoir les observer. J’apprenais tout le temps. C’était une expérience très riche d’être à Milan parce que c’est une ville très importante pour la musique classique. J’ai pu vivre dans la maison que Verdi, qui est comme un dieu dans la culture musicale italienne, a faite construire. Donc vivre à Milan, pouvoir aller à la Scala quand je le voulais pour écouter les productions grâce à la carte de l’académie, c’était une chance dont je savais qu’elle ne me serait plus offerte à l’avenir. Donc j’ai profité de chaque moment. Enfin, j’ai eu la chance d’apprendre une autre langue, de connaître la culture italienne, d’être en contact avec la vie italienne, d’avoir des amis italiens. C’est un mode de vie à part entière, et c’est très beau.

Il y a une chanteuse considérée comme une déesse ou presque au Caire, c’est Oum Kalsoum. Dans le monde, les femmes se sont libérées. Qu’est-ce que ça fait de vivre dans un pays où une artiste femme a tenu un rôle aussi prépondérant dans la société ?

La femme égyptienne a toujours eu une place importance dans la culture égyptienne. Chaque femme, qu’elle travaille dans le tertiaire, dans la campagne, dans l’art ou la médecine, est très respectée. Je suis très fière de représenter la femme qui chante, la femme de l’art. C’est une place très spéciale. En effet, nous avons eu de grandes femmes comme Oum Kalsoum, mais il n’y a pas beaucoup de femmes pour représenter la musique classique. Je suis très fière d’en être une. Que la musique classique puisse être représentée par une jeune femme et une expérience un peu différente de la culture traditionnelle égyptienne me rend très fière.

 

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Nabil Wakim : « Oui, c’est possible d’être Français et Arabe, d’être pleinement Français et pleinement Arabe ! »

 La Tribune Afrique  |  

Journaliste au quotidien «Le Monde», auteur et Français d’origines libanaises, Nabil Wakim publie chez le Seuil «L’arabe pour tous: pourquoi ma langue est taboue en France». Une somme de réflexions et de témoignages sur la langue arabe dans une France multiple, un décryptage de la crise identitaire des communautés d’origines arabes, mais surtout «un plaidoyer pour que la langue arabe trouve enfin sa juste place dans l’histoire de France».

La Tribune Afrique – Votre ouvrage L’arabe pour tous a connu un écho important depuis sa sortie, malgré une actualité marquée par la pandémie et la résurgence du terrorisme. Est-ce à dire que vous avez touché un « fait de société » particulièrement important dans le contexte français actuel ?

Nabil Wakim – Je l’espère. Ce qui me ravit depuis la sortie du livre, c’est que je reçois beaucoup de courrier, beaucoup de mails d’enfants d’immigrés -pas seulement ceux qui parlent arabe, mais également des turcophones, des enfants d’immigrés italiens, polonais, etc.- qui me racontent leur rapport à la langue et qui me disent pour certains que c’est un sujet dont ils n’ont jamais vraiment parlé. Et c’est aussi pour cela que j’avais envie de faire ce livre. En plaisantant parfois, je dis que c’est un « coming out » d’arabe, une manière de dire à mon entourage, à mon lieu de travail -le journal Le Monde– qu’en fait l’arabe fait partie de mon identité tout en étant Français. Si ce livre peut donc servir en aidant certains à appuyer ces réflexions sur les identités multiples, c’est tant mieux !

Dans l’entame du livre, vous dites dans un raccourci saisissant que vous connaissez mieux « la langue de la SNCF que l’arabe libanais » quand vous évoquez votre rencontre fortuite avec un couple de Libanais dans le train. Au-delà du sujet principal qui est la place de l’arabe dans la société française, est-ce que le langage « mondialisé », technique, a également pris l’avantage sur la langue telle que vous l’aimez et la décrivez avec passion dans l’ouvrage ? N’y a-t-il pas une NOVLANGUE qui s’impose désormais à tous, faite d’expressions anglaise et technique, et parfois d’arabe lorsqu’il s’agit de faire comme dans les cités ?

Je crois que vous avez raison. Il y a au niveau mondial une compétition pour les langues. Effectivement, c’est un vrai sujet. Personnellement, j’étais initialement intéressé par le fait de travailler sur la place de l’arabe en France. Mais au fil des recherches, je me suis rendu compte que toutes les langues vivantes en France sont en difficulté, par extension au niveau mondial. Il y a effectivement un sujet de défense des différentes langues, non pas comme un patrimoine fermé qu’il faudrait absolument conserver, ne jamais faire évoluer, mais plutôt parce que ces richesses et patrimoines doivent exister de manière importante. Et en regardant au niveau mondial, on voit bien par exemple que la langue arabe est beaucoup moins présente sur Internet que le nombre de locuteurs de cette langue. Plusieurs raisons expliquent ce fait, mais je crois que cela devrait être un réel sujet de préoccupation pour qu’à titre d’exemple Wikipedia en arabe soit enrichie, pour qu’un certain nombre d’applications ou de jeux soient traduits en arabe pour un public arabophone. Car, c’est aussi comme cela qu’on fait vivre la langue.

Toutes les langues vivent parce qu’elles sont employées par les gens. Effectivement il y a un risque qu’une certaine forme de globish, d’anglais un peu moyen, d’anglais des affaires qui soit maîtrisé par une grande partie de la population, mais qui fasse abstraction de la richesse de la diversité de ces langues. Car derrière les langues, il y a la diversité de cultures, la manière de vivre, des recettes de cuisine, des manières de s’aimer, de partager… et c’est cela la richesse des différentes cultures et des différentes identités.

Je crois qu’au contraire, il faut prôner le mélange. On ne fera pas vivre les langues en les regardant comme des langues mortes, fermées, qui ne doivent pas évoluer. La langue française, la langue arabe, les langues arabes sont bien sûr des langues qui évoluent, qui s’enrichissent les unes des autres, d’ailleurs si l’arabe est si différent entre le Liban, le Maroc et l’Irak, c’est parce qu’il y a des influences du berbère, de langues africaines, ailleurs il y a des influences du persan… Evidemment, il y a toujours des influences du français, de l’anglais et c’est une richesse. C’est-à-dire qu’il faut aussi comprendre que les langues ne sont pas figées, elles évoluent avec la société et je crois que c’est quelque chose dont il faut se féliciter.

D’ailleurs en France, le français est une langue enrichie. Un linguiste dit qu’en français, il y a plus de mots qui viennent de l’arabe que de mots qui viennent du gaulois. Et effectivement, le français est une langue qui, dans son histoire, s’est toujours enrichie de toutes les langues d’immigration.

Il y a un fil conducteur dans votre ouvrage, qui est la question de l’identité lorsque l’on parle arabe et de la relation à l’Islam. Vous dites « Après on s’étonne que les gens aient des troubles de l’identité. Moi, c’est clairement diagnostiqué comme une maladie de la langue », et encore un peu plus loin dans votre ouvrage, vous résumez ce paradoxe en écrivant que « La langue arabe pour les Arabes ce serait de la ghettoïsation, mais pour les autres une possibilité d’ouverture et de progrès social ». Est-on condamné, en tant qu’arabe de France, à devenir soit une caution, soit une caricature ?

Je pense que vous le résumez assez bien. Il y a ces deux travers qui peuvent exister : celui de dire si je parle arabe, je suis vu comme celui qui est souvent musulman, qui porte le foulard, qui est barbu, etc., je vais rentrer dans la case caricature. On va donc toujours me percevoir comme cela. Tout ce que je dirai, tout ce que je penserai, tout ce que je mangerai sera perçu à cette aune-là.

A l’inverse, le choix qui pourra être fait est celui de la parfaite intégration, c’est-à-dire je mets de côté l’arabe, ma culture, … parfois même je change de prénom. Je connais des Farid qui sont devenus des Frédéric parce qu’ils estimaient que c’était plus simple pour eux ou je donne à mes enfants des prénoms qui ne vont pas les handicaper dans leur parcours. Et personnellement, je juge que d’une certaine manière, les gens font comme ils peuvent et essaient de se débrouiller avec ce qu’ils ont comme arme.

Simplement, je crois que le sujet est de sortir de cette vision un peu binaire et de dire : oui, c’est possible d’être Français et Arabe, d’être pleinement français et pleinement arabe, d’assumer le fait d’aimer le reblochon et makroud, et de rendre cela complémentaire. C’est un processus dans lequel on voit aussi ce qu’il y a de beau dans les différentes cultures.

Personnellement, dans mon enfance ou mon adolescence, j’avais du mal à voir ce que la culture libanaise – et par extension la culture arabe – avait à m’apporter, parce que je n’en avais pas une vision positive. Je crois donc qu’il y a aussi d’une certaine manière une bataille culturelle. Non pas de faire la promotion de la langue arabe comme une langue qui serait supérieure aux autres ou qui serait plus importante, mais plutôt faire la promotion des cultures arabes comme des cultures qui sont riches, qui ont une histoire. Et cela passe évidemment par le cinéma, la musique, la littérature, les rencontres,… Un professeur dans le livre me raconte par exemple que lorsqu’il emmène des élèves issus de l’immigration maghrébine à l’Institut du monde arabe, ils découvrent que les Arabes ont une histoire beaucoup plus riche que ce qu’on leur a toujours raconté. Et certains parfois en sont même très bouleversés. Je crois que c’est aussi ce fil-là qu’il faut retisser et pas justement sombrer dans les caricatures où il y aurait certaines cases réservées aux Arabes mal intégrés. Certaines cases réservées aux Arabes bien intégrés. La réalité de la société française est beaucoup plus complexe que cela. Et heureusement d’ailleurs.

Votre livre, c’est aussi « une certaine histoire de France » contemporaine, où l’on voit la montée en puissance des extrêmes et d’une petite musique qui l’accompagne. Vous décrivez notamment votre participation aux manifestations contre les lois Debré, qui acte votre passage de lycéen à Citoyen. Est-ce que ce militantisme a également forgé votre « signature » en tant que journaliste ? Comment réussit-on à garder la nécessaire distance du journaliste lorsque l’on a été pétri par ces convictions ?

Je crois que le débat entre l’honnêteté et l’objectivité est une question importante pour beaucoup de journalistes. Comment arriver à bien faire son métier tout en ayant des convictions. Moi, quand j’ai commencé à être journaliste j’ai arrêté tout engagement de type militant, associatif comme je pouvais en avoir avant, simplement parce que je pense que ce n’est pas compatible au quotidien de faire les deux. Après je crois que c’est plutôt une question de pratique journalistique. Ce livre a été pour moi une expérience d’un genre nouveau. Au Monde où je travaille, il y a des règles très claires sur ce qu’on doit faire en tant que journaliste : donner la parole à tout le monde, s’assurer que tous les points de vue sont bien représentés… D’une certaine manière, on doit souvent s’efforcer en tant que journaliste de penser contre soi-même, donner la parole à des gens avec qui on n’est pas d’accord, comme pour essayer d’avoir la meilleure compréhension possible, donner les clés de compréhension aux lecteurs qui, à leur tour, ont leurs propres avis.

Le travail que je fais dans le livre est un peu d’ordre différent puisque dans ce livre je ne prétends pas à une objectivité ou même à une universalité. C’est un travail personnel dans lequel je raconte mon parcours personnel et j’essaie de tisser des liens entre mon rapport à la langue arabe et ces questions qui traversent la société française. Evidemment, quand on est journaliste, on a des convictions. La question est de savoir : de manière pratique quand on a son travail au quotidien, comment fait-on pour ne pas laisser nos convictions nous aveugler dans les choix qu’on fait.Le fait d’avoir des collègues, des relecteurs, aide. Au Monde, je travaille au service Economie où il y a 15 nuances de comment devrait être l’économie française. Tous les jours, on en débat et heureusement que ce n’est pas figé.

Vous êtes, sans nécessairement l’avoir recherché, un symbole d’une intégration plutôt réussie, CELSA, professeur à l’école de journalisme de Sciences Po, rédacteur en chef au Monde, puis directeur de l’innovation éditoriale, avant de traiter des sujets d’énergie. L’on vous voit notamment dans le reportage « Les gens du Monde », dans une rédaction finalement assez homogène et pas très « multiculturelle ». Est-ce que parler de l’Arabe et de sa promotion en tant que langue en France doit nécessairement être fait après avoir pris une « citadelle » telle que ce grand quotidien ? Est-ce que les immigrés doivent absolument prendre l’ascenseur social avant d’avoir une voix ?

C’est une très bonne question et je pense que cela fait partie des facteurs qui m’ont motivé à écrire le livre. Au début, je me suis dit que j’ai ce problème avec l’arabe parce que je suis Libanais -bien sûr c’est différent du Maghreb – les Arabes sont toujours persuadés qu’ils sont différents les uns des autres -, je suis d’une famille chrétienne, donc quoi qu’il en soit, c’est différent des musulmans, j’ai fait des études supérieures, cela n’a donc rien à voir avec les gens qui ont grandi en banlieue,…

Au fur et à mesure des rencontres, je me suis rendu compte que tout cela n’était pas vrai. C’est-à-dire que quel que soit notre situation en France, quel que soit le pays arabe d’où viennent nos parents,… A un moment donné, on est quand même effectivement perçu comme un Arabe. C’est-à-dire que quelles que soient les différences que nous pouvons connaitre ou percevoir, dans le regard de beaucoup de gens en France, le fait que je m’appelle Nabil, je m’appellerais Mohamed et je serais Marocain ou Egyptien, pour eux ce serait pareil. Ils n’en ont rien à faire que je sois Libanais et de famille chrétienne …

C’est vraiment important. Il y a ce sujet de la perception qui est important et qui subsiste. Cela ne veut pas dire que tous les Français sont racistes, cela ne veut pas dire que les Français n’aiment pas les Arabes. Mais la langue arabe et les Arabes en général sont quand même associés à des stéréotypes et amalgames négatifs. Bien sûr, cela remonte historiquement à la colonisation, la guerre d’Algérie,… Mais, c’est devenu encore plus fort avec les attentats terroristes. Tout cela existe en toile de fond. Personnellement, je n’évolue pas dans un environnement raciste où on m’aurait dit toutes les minutes : « Ne laissez pas entrer Nabil parce qu’il est Arabe ». C’est plutôt que cela existe dans les référentiels culturels des gens.

D’une certaine manière, il y là-dedans le sentiment pour les Arabes qu’il faut en faire deux fois plus que les autres pour avoir le droit de s’exprimer. C’est pour cela que dans ce livre je vais rencontrer d’anciennes ministres comme Najat Vallaud-Belkacem ou Myriam El Khomri, des journalistes reconnus, des chanteurs ou des metteurs en scène célèbres. Je trouvais intéressant aussi de voir le parcours de ces gens qui sont considérés comme des réussites sociales et professionnelles, mais qui, en fait, sont quand même tiraillés par cette question. La sociologue Kaoutar Harchi me le dit dans le livre : il y a une forme de mensonge originel auquel on a cru inconsciemment, c’est-à-dire l’idée que si on faisait tout comme les Français blancs, on ne verrait plus les couleurs. On aurait les mêmes droits, les mêmes accès que tout le monde, etc.

Je pense personnellement avoir été bercé de cela. J’ai grandi en France dans cette idée très républicaine que si on joue le jeu, tout le monde a accès à la même chose, etc. Evidemment, il y a d’autres considérations qui rentrent en ligne de compte comme les origines sociales, etc.

Mais, je crois qu’il est important de se rendre compte aussi qu’à un moment donné, il est plus légitime de s’exprimer -c’est vrai- quand on est considéré comme ayant déjà fait une forme de parcours social reconnu.

Inconsciemment, je n’ai jamais voulu m’intéresser aux sujets liés à l’immigration dans le cadre de mon travail journalistique. Quand je suis arrivé au Monde en 2005 par exemple, il y avait des émeutes en banlieue. Tout le monde s’est tourné vers moi parce qu’effectivement j’avais une tête d’arabe et il n’y en a pas beaucoup dans cette rédaction. Mais je n’ai pas grandi en banlieue, je n’avais donc pas spécialement envie de le faire. Je pense que sans y avoir réfléchi, je n’avais pas envie d’être automatiquement associé à ce type de sujets parce que je m’appelle Nabil. Je crois qu’il y a besoin d’avoir une réflexion sur la manière avec laquelle on crée des espaces. Et c’est plus une question pour les générations plus jeunes, qui sont nées en France et qui sont parfois de troisième, de quatrième génération issue de l’immigration, qui ont un rapport souvent lointain avec leurs pays d’origine, qui sont super français et qui ne veulent pas s’embarrasser du fait de devoir être le bon immigré, le bon Arabe. Ils veulent être Français comme les autres et je pense que d’une certaine manière, ils ont raison.

Je place beaucoup d’espoir dans les générations plus jeunes parce que je trouve qu’ils s’embarrassent moins de ces questions ou de manière moins complexe.

Votre ouvrage est, d’une certaine manière, un antidote aux théories du « grand remplacement », mettant en évidence la faiblesse de l’enseignement de l’arabe dans l’éducation nationale française, où il est par exemple supplanté par la Russe, alors que les communautés arabophones et russophones ont un rapport de 1 à 20 en termes de taille. Vous affirmez notamment que « La France s’est construite par la langue française, par un nationalisme de la langue » et qu’il existe encore un « fantasme de l’invasion barbare ». Avec moins de 14 000 élèves qui apprennent l’arabe, est-ce que la France n’est malgré tout pas guérie de son syndrome de Poitiers ? S’agit-il toujours de bouter les Arabes hors de la fille ainée de l’église, ou au mieux de les assimiler par le langage ?

Je pense qu’il existe deux aspects. Le premier c’est que la France s’est construite autour de la langue française, alors que d’autres langues allaient être interdites comme le breton, l’alsacien, ou encore l’occitan. Il existe effectivement un monolinguisme très français. Le second aspect c’est ce rapport très curieux que la France entretient avec la langue arabe. Je pense que ce n’est pas forcément un syndrome de Poitiers : entre les deux, il y des moments d’amour et des moments de haine, des moments de collaboration et des moments de rejet. Depuis François 1er, l’apprentissage de l’arabe est instauré, avec des chaires prestigieuses d’apprentissage de l’arabe, une école arabisante, une école française d’Orient,…

Dans le même ordre d’idée, vous identifiez le paradoxe qui veut que l’arabe soit mal aimé dans le secondaire et peu enseigné, mais devient précieux dans le supérieur, et notamment dans les établissements d’élite, où il est majoritairement enseigné à des Français non issus de l’immigration, qui deviendront souvent diplomates, militaires, ou hauts cadres dans des multinationales. Comment s’est organisé selon vous ce schisme, cette rupture ?

On peut effectivement évoquer cette dimension orientaliste lorsqu’il s’agit d’apprendre l’arabe comme une langue rare qui aide à accéder à d’autres cultures, à une universalité plus large et qui offre des opportunités professionnelles. Sauf que cela peut être vrai quand on est étranger à la langue arabe de naissance. Mais quand on est soi-même issu d’une famille arabe, il y a un risque que l’apprentissage de langue arabe soit rattaché à un besoin quasiment communautaire, comme si l’on refusait de s’extraire de son origine. Cela est vu comme étant un problème d’origine ethnique, ce qui en fait est totalement faux […] Je pense qu’il y a cette idée selon laquelle l’arabe appris par des Arabes enfants d’immigrés serait une forme de piège, d’assignation à résidence. C’est comme si ces personnes ne voulaient pas évoluer. Et là, on retrouve une vision profondément xénophobe qui définirait les Arabes comme repliés sur eux-mêmes, conservateurs… C’est ce genre de préjugés qu’il faudrait changer en France.

Vous citez l’historienne Mona Ozouf, qui raconte que pour sa grand-mère bretonne « le Français est la langue de l’ascension sociale, celle avec laquelle les enfants auront moins de mal ». Vous citez également une enseignante qui dit que l’Allemand est vu comme la langue de l’élite et l’arabe comme la langue de l’échec, voire du passé. L’arabe est-il selon vous un frein à l’ascension sociale en France ? Si oui, est-ce à mettre en relation avec sa juxtaposition avec l’Islam ?

Je pense qu’il est important de rappeler que, consciemment ou inconsciemment, beaucoup de familles originaires du Maghreb et du Proche-Orient n’insistent pas pour que leurs enfants apprennent l’arabe. Elles se disent : « Cela ne va pas être une bonne trajectoire pour eux ». Et ce constat est toujours d’actualité. L’allemand, à mon sens, est favorisé, mais pas tant comme langue, mais parce qu’une certaine perception voudrait que ceux qui optent pour l’apprentissage de l’allemand soient dans de meilleures classes. Plusieurs études en sociologie reviennent d’ailleurs sur cette question en révélant que des familles arabophones essayent de placer leurs enfants dans des classes d’apprentissage de l’allemand, en pensant qu’« au moins, il va être avec les bons élèves et effectuer un bon parcours scolaire ! ». Je crois que ce sont des idées qu’il faudrait déconstruire, avec un accompagnement pédagogique auprès de ces familles.

Vous évoquez, avec beaucoup de détails, vos racines libanaises, et cette blessure de ne pas parler correctement l’arabe malgré des efforts substantiels, où encore cet été passé au Liban enfermé dans votre chambre à lire. Vous dites « Je vis encore avec l’idée que j’ai l’arabe coincé quelque part, qu’il est à portée de main : est-ce qu’il n’y a pas de bouton à activer pour que ma langue maternelle revienne ? ». Comment expliquez-vous que la communauté libanaise d’Afrique de l’Ouest, pourtant située dans une zone francophone, a majoritairement conservé l’usage de l’arabe, bien qu’étant également une minorité ?

A vrai dire je connais très mal l’Afrique de l’Ouest, donc je ne peux que formuler des hypothèses. Sur la question de la transmission des langues, je pense qu’il y existe une sorte de hiérarchie sociale de ces dernières. Autrement dit, les langues valent ce que valent ceux qui les parlent. En France, les immigrés issus du monde arabe sont souvent mal considérés et ont longtemps occupé des postes en bas de l’échelle sociale. Leur langue n’a pas beaucoup de valeur. Alors peut-être dans certains pays, les Arabes et notamment les Libanais, souvent des commerçants et donc au milieu de la pyramide sociale, maintiennent vivante leur langue, surtout lorsqu’il existe une organisation communautaire qui y participe.

 

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Evadées du harem Didier – Quella-Guyot & Alain Quella-Villéger

Constantinople. 1906. Zennour et Nouryé sont les filles d’un ministre du sultan de l’Empire ottoman. Fines lettrées. elles ne supportent plus la vie Feutrée et cloîtrée du harem. Un soir de janvier, elles fuient secrètement à bord de l’Orient-Express pour gagner la France. Leur histoire fait la une de la presse internationale et l’Europe se passionne pour elles au moment où paraît le best-seller de Pierre Loti Les Désenchantées, dont il s’avère très vite qu’il n’est pas sans liens avec ce fait divers devenu scandale… Un récit rigoureusement historique qui apporte un éclairage passionnant sur la question féminine et la fascination réciproque unissant Orient et Occident !

 

Prix : 29chf

Orient-Occident, histoires croisées

La rédaction de RTSreligion propose un coffret de 3 CD pour comprendre les racines des liens et des tensions actuelles entre le monde arabo-musulman et le monde occidental.

Ce coffret reprend l’essentiel d’une série spéciale d’émissions diffusée en juin 2015 dans le magazine A vue d’esprit sur Espace 2. Né au sein de la rédaction RTSreligion à la suite des « printemps arabes », ce projet se révèle plus pertinent que jamais au vu de l’actualité.

L’avènement du groupe Etat islamique, la recrudescence du terrorisme international, les attentats en France des mois de janvier et novembre 2015, nécessitent le recul de l’histoire pour comprendre les enjeux historiques, religieux, symboliques et géo-politiques des rapports entre Orient et Occident.

Visuel du coffret CD "Orient-Occident, histoires croisées"
Visuel du coffret CD « Orient-Occident, histoires croisées » [ – RTS]

Présentation de la série diffusée en juin 2015

Les croisades du Moyen Age ont laissé une profonde empreinte dans l’histoire Orient – Occident jusqu’à nos jours.

A vue d’esprit propose 25 émissions sur les croisades, leurs conséquences et leurs interprétations au fil des siècles.

« Attaquer les croisés où qu’ils soient » et maintenir les « bastions chrétiens » en « état d’alerte ». Ces expressions figuraient noir sur blanc, en janvier 2015, dans un communiqué du groupe Etat islamique. Croisés ? bastions chrétiens ? Ces mots sonnent de manière étrange en Occident. Les croisades : c’était il y a une éternité ! Comment expliquer que ce registre sémantique apparaisse dans la propagande d’un groupe armé qui met à feu et à sang le Proche et le Moyen-Orient et réprime les minorités religieuses ?

Les journalistes de RTSreligion ont choisi d’aller au-delà de cette rhétorique pour mieux comprendre comment les relations Orient-Occident ont évolué depuis les croisades, cette période de deux cents ans qui court de la fin du XIe à la fin du XIIIe siècle. Quelles traces reste-t-il des expéditions militaires venues de l’Ouest ? Quelle influence les croisades ont-elles eues sur le christianisme et l’islam ?

Une enquête au fil des siècles qui montre comment le développement des empires coloniaux au XIXe siècle a ravivé de vieux souvenirs, comment la fin de l’Empire ottoman a rouvert des questions ethnico-religieuses, comment les conflits des XXe et du XXIe siècles se sont aussi nourris de cet imaginaire de la croisade, comment les religions ont pu être source de tensions mais aussi de pacification.

Une série signée Gabrielle Desarzens, Jean-Christophe Emery, Catherine Erard, Evelyne Oberson et Fabien Hünenberger.

Avec la participation notamment de : Martin Aurell, Georges Corm, Michel Grandjean, Vincent Gelot, Rinaldo Tomaselli, John Tolan, Jean-Claude Cheynet, et bien d’autres.

  • 1/ 25 – L’actualité des croisades

    Pourquoi parler aujourd’hui des croisades? Si pour les Occidentaux, c’est de l’histoire passée, dans le monde musulman, les croisades restent souvent perçues comme une des étapes particulièrement violente de l’affrontement séculaire entre le christianisme et l’islam. Un affrontement qui est encore d’actualité: le terme « croisés » est utilisé par des islamistes pour désigner les Occidentaux en s’appuyant sur cette mémoire des croisades.

    Du côté de l’Occident,  le terme a également été repris, notamment par Georges Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Faut-il dès lors parler d’une instrumentalisation de la notion de croisades? Avant d’entrer dans l’histoire des croisades, cette première émission propose un tour d’horizon des traces de cette mémoire sensible des croisades dans le monde des musulmans, des chrétiens occidentaux, des juifs, et des chrétiens orthodoxes.

    Avec Vincent Gelot, Bytia Rozen-Goldberg, Julien Loiseau, Georges Corm, Sonia Fellous, Simon Epstein, Abbès Zouache, Ahmed Benani et le père Dositheos.

    Première Croisade: le siège et la prise de Jérusalem par les croisés menés par Godefroy de Bouillon en 1099.

    – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 01 juin 2015
  • 2/25 – Urbain II et l’appel de Clermont: l’origine des croisades

    En 1095, lors du Concile de Clermont, le pape Urbain II lance un appel à la croisade pour venir en aide aux chrétiens d’Orient et pour libérer le Saint-sépulcre de Jérusalem. Un des buts avoués de ce concile est aussi de réduire la violence en Europe et de limiter les exactions de chevaliers de moins en moins contrôlés. Un souci qui rejoint une autre aspiration: celle d’un proche retour du Christ à Jérusalem. Ce climat spirituel particulier explique en partie le succès de cet appel à la croisade.

    Avec André Vauchez, Martin Aurell, Julien Loiseau, Abbès Zouache et Simon Dorso.

    Première Croisade: le siège et la prise de Jérusalem par les croisés menés par Godefroy de Bouillon en 1099.

    – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 02 juin 2015
  • 3/25 – Pierre L’Ermite et le fanatisme.

    L’un des premiers prédicateurs de la croisade est un certain Pierre L’Ermite. Il va entraîner dans son sillage près de 15’000 pèlerins dont très peu parviendront à Jérusalem. Sur leur chemin, des populations juives entières seront assassinées. Ces prédicateurs fanatiques seraient-ils à l’origine d’une forme de guerre sainte ? Comment l’arrivée des croisées a-t-elle conduit à réactiver le djihad guerrier musulman ? Comment du côté chrétien a-t-on progressivement accepté que des religieux puissent porter des armes et verser le sang ?

    Avec Martin Aurell, André Vauchez et Julien Loiseau.

    Première Croisade: le siège et la prise de Jérusalem par les croisés menés par Godefroy de Bouillon en 1099.

    – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 03 juin 2015

     

  • 4/25 – Alexis 1er Comnène et l’Empire de Byzance

    L’arrivée de tribus turques depuis l’Asie au XIe siècle modifie l’équilibre politique du grand empire chrétien qu’est encore Byzance. Les Byzantins, héritiers de l’empire romain d’Orient, ont perdu de nombreux territoires au profit des turcs seldjoukides. Leur empereur, Alexis 1 Comnène demande alors aux Latins de leur fournir des contingents de mercenaires. Mais la réponse qu’il reçoit n’est pas tout à fait celle qu’il attendait. Les croisés, suite à plusieurs mécompréhensions, ne vont pas respecter les engagements pris envers les Byzantins et ne redonneront pas Antioche aux chrétiens d’Orient. Une grande méfiance va s’installer durablement entre les chrétiens occidentaux et les chrétiens orientaux.

    Avec Jean-Claude Cheynet et Abbès Zouache.

    Première Croisade: le siège et la prise de Jérusalem par les croisés menés par Godefroy de Bouillon en 1099.

    – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 04 juin 2015
  • 5/25 – Les Juifs et les croisades

    Lorsque les croisés partent pour Jérusalem, certains vont sur leur chemin massacrer des populations juives entières, hommes, femmes et enfants. Une première dans l’histoire des relations entre juifs et chrétiens. Les auteurs de ces actes barbares ne seront jamais condamnés. Pour les populations juives également présentes au Proche-Orient, comment vivent-elles sous la domination des musulmans, quelles seront pour elles les conséquences de l’arrivée des croisés?

    Avec Sonia Fellous.

    Première Croisade: le siège et la prise de Jérusalem par les croisés menés par Godefroy de Bouillon en 1099.

    – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 05 juin 2015

     

  • 6/25 – Ce que les chrétiens latins savaient des musulmans

    Lorsque les croisades débutent, la connaissance de l’islam par les chrétiens d’Occident est très lacunaire. Ils pensent alors que les Sarrazins, comme ils les nomment, sont des polythéistes. Ils s’appuient sur des écrits de St Jérôme qui a vécu deux siècles avant le prophète Mahomet. Les croisades vont permettre aux occidentaux de découvrir l’islam. La première version latine du Coran sera éditée en 1143.

    Avec Martin Aurell et John Tolan.

    La conquête de Jérusalem par Saladin Ier (1138-1187), en 1187. Miniature de la "Chronique des empereurs", par Loyset Lieder (1462).

    – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 08 juin 2015
  • 7/25 – La prise de Jérusalem

    Le 15 juillet 1099, quatre ans après l’appel à la croisade lancé par le pape Urbain II, Jérusalem tombe aux mains des croisés. Cet évènement aura un retentissement très important en Occident et en Orient, mais pas pour les mêmes raisons. En Occident, cette victoire est le signe que Dieu est avec les croisés. Elle marque le début de l’installation d’Occidentaux dans les tous nouveaux Etats latins d’Orient. En Orient, l’extrême barbarie des croisés lors de la prise de la ville sainte va traumatiser toute la région. Les musulmans vont très progressivement se fédérer d’abord sous Zengi, puis Noureddine et enfin Saladin qui parviendra à reprendre la ville en 1187. La première étape décisive de cette longue reconquête sera la prise d’Edesse, la forteresse du Nord en 1144 par Zengi, émir de Mossoul et d’Alep. Face à cette menace, une nouvelle croisade est lancée. La seconde croisade sera  un échec retentissant.

    Avec Martin AurellSimon DorsoJulien Loiseau et Abbès Zouache.

    La conquête de Jérusalem par Saladin Ier (1138-1187), en 1187. Miniature de la "Chronique des empereurs", par Loyset Lieder (1462).

    – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 09 juin 2015
  • 8/25 – St Jean d’Acre à l’époque croisée

    La ville portuaire de St Jean d’Acre (Akko) va jouer un rôle très important dans le fonctionnement des Etats latins d’Orient. Elle sera un lieu d’échanges commerciaux et financiers constant entre l’Occident et le Proche- Orient. Les marchands génois, vénitiens, pisans, de même que les ordres de religieux guerriers, les templiers, hospitaliers, chevaliers teutoniques, s’installeront dans la ville. La chute de St Jean d’Acre en 1291 marquera la fin des états latins d’Orient.

    Jean-Christophe Emery nous convie à une visite historique à travers les nombreux vestiges croisés de St Jean d’Acre en compagnie de l’archéologue et historien Simon Dorso.

    La conquête de Jérusalem par Saladin Ier (1138-1187), en 1187. Miniature de la "Chronique des empereurs", par Loyset Lieder (1462).

    – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 10 juin 2015
  • 9/25 – La vie dans les Etats latins

    Alors qu’une partie des chevaliers retournent sur leur terre au terme de la première Croisade, certains choisissent de s’installer au Proche-Orient. Beaucoup épouseront des chrétiennes arméniennes ou byzantines. Leurs enfants, que l’on nommera les poulains, parleront plusieurs langues. Et rapidement cette population va adopter certains des us et coutumes de cet Orient très raffiné. Des échanges intellectuels et culturels auront également lieu.

    Avec Martin AurellSimon Dorso, Julien Loiseau et Abbès Zouache.

    La conquête de Jérusalem par Saladin Ier (1138-1187), en 1187. Miniature de la "Chronique des empereurs", par Loyset Lieder (1462).

    – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 11 juin 2015
  • 10/25 – Saladin

    S’il est un personnage des croisades qui deviendra légendaire en Orient, mais aussi en Occident, c’est bien Saladin. Il va parvenir à unifier la Syrie avec l’Egypte et à reconquérir Jérusalem en 1187. La bataille d’Hattîn sera décisive. Les troupes de Saladin écraseront l’armée chrétienne conduite par le roi de Jérusalem, Guy de Lusignan.

    Chef de guerre redoutable, il sera également décrit comme un pieux musulman, capable de faire preuve d’indulgence y compris envers ses ennemis.

    La prise de la ville Sainte par Saladin provoquera le départ de la troisième croisade mené par Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, Philippe Auguste roi de France et l’empereur d’Allemagne, Frédéric Ier Barberousse.

    Avec Martin AurellJulien LoiseauJohn TolanAbbès Zouache.

    La conquête de Jérusalem par Saladin Ier (1138-1187), en 1187. Miniature de la "Chronique des empereurs", par Loyset Lieder (1462).

    – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 12 juin 2015

     

  • 11/25 – Le détournement de la 4e croisade sur Constantinople: la blessure non cicatrisée

    En 1204, les croisés pénètrent dans Constantinople et mettent la ville à sac durant trois jours. C’est le début d’un empire latin de Constantinople qui durera près de 50 ans.  Pourquoi les croisées, qui sont des chrétiens, s’en prennent-ils à la capitale de l’empire byzantin chrétien, lui aussi chrétien?

    Retour sur les effets dévastateurs de cette croisade dans les relations entre les chrétiens orientaux, orthodoxes, et les chrétiens catholiques.

    Rinaldo Tomaselli guide Fabien Hünenberger sur les traces des croisées à Istanbul. Avec également Jean-Claude Cheynet et le père Dositheos Anagnostopoulos du Patriarcat œcuménique de Constantinople.

    Départ du roi de France Louis IX dit Saint Louis (1214-1270) pour les croisades. Chromolithographie de 1936.

    Lee/Leemage – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 15 juin 2015
  • 12/25 – Lorsque St-François d’Assise rencontra le Sultan Al-Kamil

    Alors que l’idée de convertir les musulmans est absente au début des croisades, progressivement elle émerge avec l’apparition de nouveaux ordres religieux de prêcheurs, les franciscains et les dominicains. St François d’Assise va même se rendre à Damiette en Egypte pour y rencontrer le Sultan Al-Kamil, neveu de Saladin. Nous sommes en 1219 au cœur de la cinquième croisade qui se soldera par un échec.

    Un autre Saint va également 30 ans plus tard mener successivement deux croisades. Il s’agit de Louis IX roi de France, futur St-Louis. Mais là également c’est l’échec. Et si Dieu était du côté des musulmans? Le doute s’installe dans certains esprits et en Europe, les critiques contre les croisades s’amplifient.

    Avec Martin AurellGwenolé Jeusset , André Vauchez et Abbès Zouache.

    Départ du roi de France Louis IX dit Saint Louis (1214-1270) pour les croisades. Chromolithographie de 1936.

    Lee/Leemage – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 16 juin 2015
  • 13/25 Le déclin des croisades

    Les échecs successifs des différentes campagnes guerrières au Proche Orient provoquent une réorientation pour le moins surprenante des croisades. Désormais les papes vont également appeler à la croisade contre l’ennemi intérieur, l’hérétique chrétien, en particulier le cathare et le vaudois.

    L’affrontement entre chrétiens et musulmans va continuer au XVIème siècle mais sur la mer à travers la guerre de course. A cette époque se met alors en place une véritable économie de l’esclavage et de la piraterie.

    Avec Martin AurellJocelyne Dakhlia et Julien Loiseau.

    Départ du roi de France Louis IX dit Saint Louis (1214-1270) pour les croisades. Chromolithographie de 1936.

    Lee/Leemage – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 17 juin 2015
  • 14/25 Les croisades idéalisées et irréalisables du XVIème

    A partir du XVIème siècle, les croisades auront pour seul but de juguler l’avancée turque. L’idée de reprendre possession de Jérusalem demeure dans les esprits, comme une seconde étape, après la victoire espérée sur les Ottomans. Mais le projet restera lettre morte. Les tensions politiques entre François 1 et Charles Quint, de même que la division de la chrétienté avec l’avènement de la réforme de Luther, ne permettront plus de lever des fonds et des armées pour partir à la reconquête de Jérusalem.

    Avec Jocelyne Dakhlia et Emmanuelle Pujeau.

    Départ du roi de France Louis IX dit Saint Louis (1214-1270) pour les croisades. Chromolithographie de 1936.

    Lee/Leemage – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 18 juin 2015
  • 15/25 L’ouverture de la Question d’Orient

    La fin du XVIIIe siècle marque le début d’un nouvel intérêt de l’Europe pour l’Orient. Une ère inaugurée symboliquement par la Campagne d’Egypte lancée par Napoléon en 1798. Pourquoi la France, l’Angleterre mais aussi la Russie se lancent-elles dans les expéditions qui mènent à la conquête de territoires appartenant à l’Empire ottoman ? Peut-on lire dans ce processus de colonisation de régions à majorité musulmane un lointain écho des Croisades?

    Fabien Hünenberger fait le point avec Henri Laurens, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe et Giorgio Del Zanna, professeur d’histoire contemporaine et d’histoire de l’Europe orientale à l’Université catholique de Milan. Auteur de « I Cristiani e il Medio Oriente (1798-1924) ».

    Départ du roi de France Louis IX dit Saint Louis (1214-1270) pour les croisades. Chromolithographie de 1936.

    Lee/Leemage – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 19 juin 2015
  • 16/25 – Les chrétiens paient la note

    Le délitement de l’Empire ottoman, fin XIXe – début XXe siècle, n’est pas sans conséquences pour les relations entre chrétiens et musulmans en Orient. Les conquêtes coloniales, de même que l’indépendance déclarée de plusieurs pays dans les Balkans, forcent des centaines de milliers de personnes à prendre les chemins de l’exil. Naît alors dans le monde musulman l’idée qu’il s’agit d’une nouvelle forme de croisades et que les chrétiens d’Orient constituent à ce titre une menace. Une idée qui fera de nombreuses victimes et que Fabien Hünenberger analyse avec Henri Laurens, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe, et Giorgio Del Zanna, professeur d’histoire contemporaine et d’histoire de l’Europe orientale à l’Université catholique de Milan. Auteur de « I cristiani e il Medio Oriente (1798-1924).

    Carte des accords Sykes Picot, 1916.

    The National Archives UK – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 22 juin 2015
  • 17/25 – Jérusalem 1900, le calme avant la tempête

    Au XIXe siècle, avec la renaissance des pèlerinages, la redécouverte des intérêts géopolitiques de la ville et l’immigration sioniste naissante, Jérusalem devient progressivement une ville dont la valeur symbolique s’affirme. Avant de connaître les tensions vives des années 1930, la ville traverse une période de 70 ans placée sous le sceau de la pluralité culturelle, de la mixité religieuse et d’une expansion moderne que tous saluent. La présence des britanniques, dès 1917, la pression exercée par l’immigration et la première guerre mondiale, vont progressivement conduire la ville à basculer dans un partage des quartiers, des identités pour aboutir, en 1948 à une division entre « juifs » et « arabes » . L’analyse de Vincent Lemire, historien, Maitre de conférence à l’Université Paris-Est, auteur de « Jérusalem 1900, la ville sainte à l’âge des possibles », Armand Colin, 2013.

    Carte des accords Sykes Picot, 1916.

    The National Archives UK – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 23 juin 2015
  • 18/25 – Français et Anglais redessinent l’Orient

    En 1916, alors que l’écroulement de l’Empire ottoman est désormais plus que probable, Français et Anglais conviennent d’une répartition des territoires sous leur contrôle au Proche Orient. Un accord resté célèbre sous le nom de deux de ses négociateurs, le Britannique Sir Mark Sykes et le Français François Georges-Picot, dont l’influence se lit aujourd’hui encore dans le tracé des frontières dans la région. Pour déployer la genèse et les conséquences de ces accords, Fabien Hünenberger et Gabrielle Desarzens se sont entretenus avec Henri Laurens, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe, et Ahmed Benani, politologue et anthropologue des religions.

    Carte des accords Sykes Picot, 1916.

    The National Archives UK – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 24 juin 2015
  • 19/25 – Le dernier des Califes

    Le 3 mars 1924, les députés turcs déposent le dernier calife ottoman, Abdülmecid II, et abolissent la fonction de califat. La disparition de ce titre religieux honorifique – porté par les successeurs du Prophète Mohammed – est alors une manière, pour la jeune République turque, d’affirmer sa laïcité et ses intentions de modernisation du pays qui vient de naître. Mais en abolissant le califat, la Turquie fait naître une nostalgie au sein du monde musulman, celle d’une unité perdue. Nostalgie dont le groupe Etat islamique s’est emparé en désignant l’un des siens comme calife le 29 juin 2014. Au micro de Fabien Hünenberger et Gabrielle Desarzens: Ahmed Benani, politologue et anthropologue des religions, et Giorgio Del Zanna, professeur d’histoire contemporaine et d’histoire de l’Europe orientale à l’Université catholique de Milan. Auteur de « I cristiani e il Medio Oriente (1798-1924).

    Carte des accords Sykes Picot, 1916.

    The National Archives UK – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 25 juin 2015
  • 20/25 – Le printemps des nationalismes

    Le XXe siècle est marqué par le déploiement des nationalismes en Orient. C’est le cas en Turquie, où les dirigeants de la nouvelle République se rabattent sur un nationalisme ethnique après avoir joué la carte du panislamisme. Mais le nationalisme touche aussi le monde arabe et l’idée d’une grande union du monde arabe – le panarabisme – prend de l’ampleur. Deux Syriens, le grec-orthodoxe Michel Aflaq et le sunnite Salah al-Din al-Bittar, en sont les promoteurs les plus connus puisqu’ils sont les fondateurs du parti Baas en 1947. Pour éclairer ce phénomène, Fabien Hünenberger et Gabrielle Desarzens ont interrogé Giorgio Del Zanna, professeur d’histoire contemporaine et d’histoire de l’Europe orientale à l’Université catholique de Milan. Auteur de « I cristiani e il Medio Oriente (1798-1924), Aline Schlaepfer, docteure en Etudes arabes à l’Université de Genève, et Georges Corm, sociologue et historien libanais, auteur « Pensée et politique dans le monde arabe: contextes historiques et problématiques, XIXe-XXIe siècle », Paris, La Découverte,‎ 2015.

    Carte des accords Sykes Picot, 1916.

    The National Archives UK – AFP

    A vue d’esprit – Publié le 26 juin 2015
  • 21/25 – Israël, nouveaux croisés ?

    Jadis peu peuplée, Jérusalem devient au début du XXe siècle une métropole à l’expansion rapide. Le mouvement sioniste joue un rôle déterminant, mais la progression des pèlerinages est également en cause. L’année 1948 constitue un tournant majeur: au lendemain de la création de l’Etat d’Israël, la ville bascule dans le conflit et constitue désormais un enjeu géostratégique.

    Comment ce nœud gordien s’est-il formé? Comment cette évolution a-t-elle été lue au Moyen-Orient? L’Etat d’Israël a-t-il introduit de nouveaux « croisés » au Proche-Orient?
    Un sujet signé Gabrielle Desarzens et Jean-Christophe Emery.

    Avec : Simon Epstein, historien et politologue, Vincent Lemire, historien, Ahmed Benani, anthropologue et politologue.

    Jerusalem aujourd'hui un enjeux géostratégique.

    studiodr –

    A vue d’esprit – Publié le 29 juin 2015
  • 22/25 – Les croisades à la sauce orientale

    Présentes dans la littérature et le cinéma occidental, les Croisades le sont également dans les livres, les films et les séries TV du Proche-Orient.

    Quels événements et quels personnages mettent-elles en scène? Quels intérêts politiques s’en sont servis pour leur propagande? Et en quoi cette vision des Croisades diffère-t-elle de celle proposée par des films hollywoodiens tel « Le Royaume des cieux » de Ridley Scott (2005)?

    Un sujet signé Catherine Erard et Gabrielle Desarzens. Avec: Abbès Zouache, historien médiéviste de l’Orient musulman, Université Lumière Lyon, CNRS, et Ahmed Benani, anthropologue et politologue.

    Jerusalem aujourd'hui un enjeux géostratégique.

    studiodr –

    A vue d’esprit – Publié le 30 juin 2015
  • 23/25 – La bataille du 3e temple

    Les juifs le nomment « Mont du temple » ou le « Mur occidental ». Les musulmans l’appellent « Haram al sharif », noble sanctuaire, ou « Esplanade des mosquées ». Situé au sud de la vieille ville de Jérusalem, cet espace est à la fois le plus sacré du judaïsme et le troisième lieu saint de l’islam.

    Depuis 1967, les juifs peuvent prier en bas du mur alors que les musulmans pratiquent leur foi sur l’esplanade qui le surplombe. Cet équilibre s’avère pourtant relatif. En 2000, la visite d’Ariel Sharon avait mené au déclenchement de la seconde intifada.

    Aujourd’hui, certains groupes d’extrême droite montent sur l’esplanade pour y prier malgré les interdictions. Leur objectif: construire un troisième Temple destiné à reprendre la pratique rituelle.

    Une enquête de Jean-Christophe Emery avec les voix de Simon Epstein, historien et politologue, Julien Loiseau, historien, et Charles Enderlin, journaliste.

    Jerusalem aujourd'hui un enjeux géostratégique.

    studiodr –

    A vue d’esprit – Publié le 01 juillet 2015
  • 24/25 – Les racines médiévales de Daech

    Le groupe Etat islamique, Daech, véhicule toute une vision du monde où le vocabulaire, l’image et le geste s’inspirent du Moyen-Age.

    Avec l’aide d’un spécialiste de l’histoire musulmane, Gabrielle Desarzens tente de décortiquer ces références aux mots « croisé », « djihad », à la couleur noire… comme aussi la décapitation ou la crucifixion que pratiquent ces islamistes radicaux.

    Avec Gabriel Martinez-Gros, Professeur d’histoire médiévale du monde musulman à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense.

    Jerusalem aujourd'hui un enjeux géostratégique.

    studiodr –

    A vue d’esprit – Publié le 02 juillet 2015
  • 25/25 – Orient-Occident : changer d’histoire

    Dans ce dernier épisode de la série « Orient-Occident, regards croisés », Fabien Hünenberger reçoit un historien pour parler historiographie.

    Quel bilan tirer de l’exploration des relations Orient-Occident entreprise durant cinq semaines par l’équipe de RTSreligion? Génère-t-elle une nouvelle manière d’écrire l’histoire qui lie ces deux parties du monde? Révèle-t-elle les dynamiques sous-jacentes de l’actualité récente? Laisse-t-elle entrevoir l’avenir des relations entre Orient et Occident?

    Bilan avec Michel Grandjean, professeur d’histoire du christianisme à l’Université de Genève.

    Jerusalem aujourd'hui un enjeux géostratégique.

    studiodr –

    A vue d’esprit – Publié le 03 juillet 2015
  • Intervenants de la série

    Dositheos Anagnostopoulos, Révérend Protopresbyter, responsable de presse du Patriarcat œcuménique de Constantinople.

    Martin Aurell, historien médiéviste, Professeur à l’Université de Poitiers (Centre d’Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale).

    Ahmed Benani, politologue et anthropologue.

    Jean-Claude Cheynet, Professeur d’histoire byzantine à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), directeur de l’Institut des études byzantines au Collège de France.

    Georges Corm, sociologue et historien, Professeur à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth.

    Jocelyne Dakhlia, historienne et anthropologue, Directrice d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris (EHESS), spécialiste de l’histoire du monde musulman et de la Méditerranée.

    Giorgio Del Zanna, Professeur à Université catholique de Milan, « Histoire contemporaine et histoire de l’Europe orientale », spécialiste de l’Empire ottoman au XIXe et XXe siècle et des communautés chrétiennes d’Orient.

    Simon Dorso, historien et archéologue médiéviste, doctorant au Centre de recherche français à Jérusalem.

    Simon Epstein, économiste et historien, Professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem, directeur du Centre international de recherche sur l’antisémitisme.

    Sonia Fellous, historienne, spécialiste de l’identité judéo-chrétienne de l’Europe, chargée de recherche au CNRS.

    Vincent Gellot, historien, auteur d’un voyage de 60’000 km entre 2012 et 2014 à la rencontre des minorités chrétiennes d’Orient.

    Michel Grandjean, Professeur d’Histoire du christianisme à la Faculté de théologie de l’Université de Genève, spécialiste de l’époque médiévale.

    Gwenolé Jeusset, frère franciscain français établi à Istanbul, spécialisé dans le dialogue avec l’islam.

    Henry Laurens, Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Histoire contemporaine du monde arabe.

    Vincent Lemire, Maître de conférence à l’Université Paris-Est / Marne-la-Vallée, chercheur associé au Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ), spécialiste de l’histoire de Jérusalem 19e-21e siècles.

    Julien Loiseau, historien, spécialiste de l’histoire du Proche-Orient au Moyen Age, Directeur du Centre de recherche français à Jérusalem.

    Emmanuelle Pujeau, Docteur en histoire moderne, spécialiste de l’histoire des idées.

    Bythia Rozen-Goldberg, guide francophone en Israël.

    John Tolan, historien, spécialiste des contacts culturels et religieux entre mondes arabe et latin au Moyen Age, Professeur à l’Université de Nantes.

    Rinaldo Tomaselli, historien autodidacte installé à Istanbul et animateur de voyages insolites.

    Aline Schlaepfer, docteure en Études arabes de l’Université de Genève, où elle enseigne l’histoire des nationalismes au Proche-Orient arabe.

    André Vauchez, historien, spécialiste de la spiritualité médiévale, ancien Directeur de l’École française de Rome.

    Abbès Zouache, historien médiéviste de l’Orient musulman, Université Lumière Lyon, CNRS.

  • Bibliographie

    • Aurell Martin, Des chrétiens contre les croisades (XIIe-XIIIe siècle), Paris : Fayard, 2013.
    • Cheynet Jean-Claude, Histoire de Byzance. 1. L’État et la société, Paris : PUF, Que sais-je ?, 2005.
    • Cheynet Jean-Claude (dir.), Le Monde byzantin. II L’Empire byzantin (641-1204), Paris : PUF, Nouvelle Clio, 2006.
    • Corm Georges, Pour une lecture profane des conflits : sur le « retour du religieux » dans les conflits contemporains du Moyen-Orient, Paris : La Découverte, coll. « Cahiers libres »,‎ 2012.
    • Corm Georges, Pensée et politique dans le monde arabe : contextes historiques et problématiques, XIXe-XXIe siècle, Paris : La Découverte,‎ 2015.
    • Dakhlia Jocelyne et Vincent Bernard, Les musulmans dans l’histoire de l’Europe, Tome I et II, Paris : Albin Michel, 2011 et 2013.
    • Del Zanna Giorgio, I cristiani e il Medio Oriente (1798 – 1924), Bologna : Il Mulino, 2011.
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  • Carte des croisades

    Cette carte interactive présente les différentes croisades successives et indique les populations en présence aux époques concernées.

    En haut à droite, un menu permet une navigation temporelle.

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