Fille de Tunis / Olivia Elkaim

Tunis, années 1940. Les parents d’Arlette ne savent plus comment faire : indomptable, leur fille s’enfuit toutes les nuits et n’obéit à personne. A la mort de son père, un oncle décrète qu’il faut la marier. Arlette rencontre Sauveur, beau canonnier d’origine sicilienne. Avec lui, elle pense trouver la liberté. Mais ses grossesses ruinent ses espoirs et la fin du Protectorat français signe son départ pour Marseille. Exilée, reléguée socialement, elle lutte pour reconstruire sa vie, loin de la dolce vita tunisoise et de son mari, resté là-bas. Prise dans une spirale de jeu et d’alcool, elle veut s’affranchir de ses rôles d’épouse et de mère. C’est la descente aux enfers. Après sa mort, en 2010, ses filles renoncent à la succession et jettent tous leurs souvenirs. A quel passé douloureux tournent-elle le dos ? Que cachent-elles à Olivia, sa petite-fille ? Le fantôme de cette grand-mère, dont elle était si proche, revient la hanter, une décennie après sa disparition. Elle fouille le passé pour comprendre son existence brisée. Après Le Tailleur de Relizane, Olivia Elkaim continue d’explorer son roman familial, entre les deux rives de la Méditerranée. Elle nous entraîne dans le sillage d’une femme libre et magnétique, au destin percuté par la guerre, la décolonisation et l’exil.

 

Prix : 36chf

Magma Tunis / Aymen Gharbi

Ghaylène, jeune urbaniste tourmenté, est au bout du rouleau. Il stagne professionnellement et sa salle de bain est sur le point de s’effondrer, tout comme sa relation avec Chiraz, excentrique étudiante en sociologie. Suite à une violente dispute, il quitte leur appartement dans l’intention de se donner la mort. Mais ce jour-là, rien ne va se passer comme prévu à Tunis ? : des chats étranges envahissent la ville, des lancers de pétards génèrent de dangereux mouvements de foule, et des happenings d’art contemporain perturbent un peu plus le quotidien… Les forces de l’ordre sont sur les dents, et Ghaylène ne tarde d’ailleurs pas à remarquer qu’il est suivi. Portrait plein de fantaisie de la ville de Tunis et de ses habitants, Magma Tunis met en lumière une jeunesse post-révolutionnaire désenchantée. Prix littéraire des Grandes Ecoles 2019. Finaliste du prix Ecrire la ville 2019. « ? Un roman poétique et pétillant. ?  » Le Monde

 

Prix : 17chf

La révolte au coeur – Maïa Brami

Un été incandescent dans la vie de la future Gisèle Halimi. Juillet 1945. Chaque matin, sous un soleil brûlant, Gisèle piétine devant la Résidence générale de Tunis, déterminée à obtenir le papier qui lui donnera des ailes : un ordre de mission avec Paris pour horizon. Car Gisèle veut étudier à la Sorbonne et devenir avocate. Elle veut lutter contre l’injustice, elle veut se battre pour le droit des femmes – deux combats qui s’enracinent dans son enfance. Face à la mer, l’été de ses 18 ans, Gisèle navigue dans ses souvenirs, le regard tourné vers l’avenir.

 

Prix : 28CHF

Bel abîme / Yamen Manai

Je revenais du collège quand j’ai rencontré Bella. Une après-midi de novembre, morose. Un garçon triste, chétif, une tête à claques, la tête baissée, la peur qui habite ses tripes, et parfois, l’envie d’en finir. On n’imagine pas ce que ressent un enfant quand il faut qu’il se fasse encore plus petit qu’il n’est, quand il n’a pas droit a? l’erreur, quand chaque faux pas prend un air de fin du monde. Mais en l’entendant, ce jour-là, j’ai redressé le menton.

 

Prix : 25chf

Nawel Ben Kraiem : «La poésie est un endroit où on a le droit d’être complexe»

07 JUIN 2021 | PAR DONIA ISMAIL

À l’affiche de la nouvelle édition des Arabofolies de l’Institut du monde arabe, la chanteuse tunisienne revient avec un recueil intime et politique, «J’abrite un secret» (ed. Bruno Doucey).

Donia ISMAIL : Vous clôturez cette nouvelle édition d’Arabofolies à l’Institut du Monde Arabe, placé sous le signe de l’empouvoirement («empowerment»), qui s’appelle «Obstin.é.e.s. Et vous, êtes-vous obstinée?

Nawel Ben Kraiem : Oui. Je crois qu’il faut une bonne dose d’obstination pour prendre la parole et faire bouger les lignes d’un système dont on sait qu’il est profondément injuste. Je l’ai cette dose d’obstinée.

DI : Ces injustices dont vous parlez, c’est ce besoin de les combattre qui vous a poussé sur la scène?

NBK : La scène est un endroit de combat. Si on y vient, c’est parce que l’on a un besoin de prendre la parole. Cependant, la scène et ce recueil sont un prisme artistique sublimé. Ce n’est pas exactement les mêmes armes.

DI : Vous publiez, «J’abrite un secret» (ed. Bruno Doucey), votre premier recueil de poésie. Qu’est-ce qui a déclenché cette envie de faire de la poésie?

NBK : J’en fais depuis longtemps, sans le nommer ainsi. Depuis que je suis en âge d’écrire, j’écris dans des petits carnets. J’y dépose mon regard sur le monde, des pensées, des réflexions, des émotions… Quelque chose entre le sensible et l’intellectuel. Pour moi la poésie, c’est vraiment cet endroit entre la pensée et l’émotion.

C’est l’art cousin de la chanson car elle commence par des mots déposés entre la pensée et l’émotion. Puis, on les retravaille, on les confronte à une mélodie. La poésie est, à mon sens, une forme plus libre. Je laisse les mots trouver leur espace. J’avais besoin, à un moment, de cette liberté-là, de ce silence.

DI : Qu’est-ce que la poésie apporte de plus que la chanson?

NBK : Une assise en moi-même, quelque chose de très singulier. Chacun a sa spécificité, sa nuance dans sa façon de s’exprimer. «J’abrite un secret» correspond à ma pudeur. Autant je me retrouve dans une forme de radicalité, d’absolu dans ce que je recherche dans un monde plus féministe, plus antiraciste. Autant je ne me retrouve pas du tout dans l’ère du témoignage. Pour moi, la poésie est l’inverse des raccourcis. C’est un endroit où on a le droit d’être complexe, profond, d’être à la fois léger et grave, révolté puis très prévenant par rapport à ses proches et à ses blessures. La poésie m’a permis tout ça. C’est l’art de la nuance, de dire les choses précisément et en secret.

DI: À la lecture de vos poèmes, on ressent une forte influence rap. Quelles ont été vos inspirations?

NBK : Une des premières cassettes que j’ai beaucoup écoutées, c’était «L’École du micro d’argent», de IAM. Je pense que je pourrais encore sortir plusieurs de leurs lignes. Ce qui m’intéressait était la beauté de certaines métaphores, la force des images qui raconte une réalité sociale. En grandissant, j’ai découvert l’art de la punchline chez des artistes comme Youssoupha ou Booba. J’aime quand Youssoupha dit : «J’suis noir deux fois, Je suis renoir». Ce n’est pas tant trouver la bonne image, mais plutôt trouver le mot percutant.

DI : Pourquoi ce titre, «J’abrite un secret»? Finalement, dans ce recueil, vous donnez à voir ce qui se passe dans votre vie, dans votre intime…

NBK : C’est une façon de dire que l’on peut dire les choses avec pudeur. Ce n’est vraiment pas une poésie pour dire de se taire. Au contraire. Il est important de nommer les choses. C’est peut-être la première étape avant d’arriver à un monde plus juste. Je m’inscris dans cette continuité-là. C’est une parole qui libère certaines émotions. Ça m’a fait du bien de les déposer, de parler de mon vécu.

Cependant, le thème du secret permet de laisser au lecteur projeter ses propres fractures. J’ai été élevé culturellement dans cette atmosphère, où le linge sale se lave en privé. Si on le prend par l’endroit du tabou et de la censure, cela peut être une arme également. Il faut trouver les espaces pour les dire, les déposer. Le thème du secret concilie ces deux choses-là.

DI : Finalement, vous racontez la contradiction de se mettre à nu…

NBK : Je pense profondément que c’est important de le faire parce que c’est là que l’on va rencontrer les autres. Cependant, faisons-le en respectant nos secrets, car ce sont nos spécificités.

DI : Dans «Labyrinthe», vous écrivez : «Il paraît que tu nies / La ville où tu es née / Tu as sali ton nid». Est-ce que l’exil est une trahison?

NBK : Ça peut être vécu ainsi. Il n’y a pas une seule manière de vivre l’exil. Ça m’arrive d’être très apaisée voire même fière, puis de ressentir une forme de culpabilité. Cette phrase-là raconte une révolte. On va avec tellement de fantasmes vers l’ailleurs. Quand il nous déçoit, il a y cette impression de s’être fait piéger, et cette culpabilité d’avoir quitté sa patrie. C’est une double peine.

DI : Dans ce recueil, vous rendez hommage à une grand artiste algérien, décédé lors du premier confinement : Idir. Vous dites : «Passeur de rêves / Passeur de rives». Quel a été sa place dans votre vie?

NBK : C’était une figure vraiment apaisante. C’était important après une partie assez dure sur les souvenirs d’enfance, de mettre en avant cette figure familiale. Ce n’était ni un père ni un oncle, mais une voix que l’on écoutait beaucoup.Je ne comprenais pas tout car nous ne sommes pas berbérophones dans la famille. Je sentais déjà que c’était une fierté pour mes parents. Il y a cette magie dans ses chansons, qui nous enveloppe, qui concilie les deux cultures. Il fait vraiment partie de ses figures de fierté, de résilience.

Nawel Ben Kraiem clôtura cette nouvelle édition d’Arabofolies, le 26 juin 2021. Les billets de ce concert ainsi que la totalité du programme sont à retrouver sur le site internet de l’Institut du Monde Arabe.

visuel : ©Victor Delfim

 

Retrouver l’article original dans TOUTE LA CULTURE.

Willis from Tunis -10 ans et toujours vivant ! / Nadia Khiari

Né aux premiers jours de la révolution tunisienne, le chat Willis from Tunis est toujours vivant ! Après dix ans de manifestations, de combat contre les obscurantistes, d’injustice sociale, d’attentats, de corruption généralisée, d’espoirs brisés par les politicien.ne.s, de révolte et de rage, il nous raconte une folle aventure : la marche pleine de chausse-trappes d’un pays vers sa liberté.

 

Prix : 46chf

Journées Cinématographiques de Carthage | Du 18 au 23 décembre 2020 : Purement cinéphiles…

Par Asma DRISSI / Publié le 09/12/2020

 

Poser un regard sur l’histoire, construire sa mémoire et pointer le futur…Les JCC nous ouvrent une fenêtre sur le monde et nous réservent, malgré les difficultés, de bonnes surprises. Nous avons failli perdre espoir qu’un jour la vie culturelle reprenne son cours normal et que nos festivals fleurissent encore une fois et nous ouvrent les portes des salles de spectacles et de cinéma, restées durant des mois éteintes. Non sans émotion, nous avons assisté avec nos collègues journalistes à la conférence de presse des JCC 2020, presque l’unique évènement d’envergure qui aura lieu en cette triste année 2020. 

Le directeur des JCC, le cinéaste Ridha Béhi, le directeur du Centre national du cinéma et de l’image, Slim Darguéchi, et le directeur artistique, Brahim Letaief, avaient du mal à cacher leur émoi. Les JCC nous paraissaient comme un rêve insaisissable qui se réalise enfin.

« Il y a quelques mois déjà, tout au début de la pandémie , on me posait la question si les JCC auront lieu aux dates prévues (c’était alors le mois de novembre), je répondais à chaque fois que « les JCC sauront s’adapter à cette situation inhabituelle, en promettant au public de retrouver son festival dans les conditions les plus aménagées ». Aujourd’hui que nous sommes en plein dans la 2e vague, la question légitime revient sur le tapis : « Est-il nécessaire de maintenir les JCC malgré les conditions sanitaires et économiques graves et catastrophiques?», ma réponse —  et celle de mon équipe — est claire : nous décidons de maintenir le festival! Cette décision n’a pas été prise par entêtement, mais par amour pour la vie… Nous défions la pandémie car nous tenons à la vie. A l’heure où les manifestations culturelles, les théâtres et salles de cinéma sont contraints à la fermeture, maintenir les JCC, c’est maintenir un accès à la culture dans des conditions de santé sécurisée : les salles seront équipées et les gestes barrières seront respectés. Le maintien des JCC est une volonté de défendre les lieux de vie, de débats d’idées et de culture qui demeurent un des plus efficaces remparts contre l’ignorance et l’intolérance.

Maintenir les JCC c’est faire le choix de la culture… un choix citoyen», annonce Ridha Béhi avec son calme légendaire et sa détermination sans faille.

En parcourant le dossier de presse soigneusement présenté, les JCC 2020 nous dévoilent ses perles. C’est une édition de cinéphiles, c’est une édition de mémoire et d’histoire. Entre les différentes sections et malgré l’annulation de la compétition officielle, les Journées cinématographiques de Carthage promettent de la qualité et la magie va certainement opérer quand nous allons découvrir des trésors de cette manifestation arabe et africaine. Et ça sera un réel plaisir de revoir des films comme “Les rêves de la ville” de Mohamed Malas, “Noce en Galilée” de Michel Kheleifi, “La pirogue” de Moussa Touré, “Le vent” de Souleymane Cissé, “Hyènes” de Djibril Diop Mambetty, “Essaida” de Mohamed Zran, “La sueur des palmiers” de Radhouane El Kachef…

Des coups de cœur, des cartes blanches, des best off de courts et de longs métrages, des Tanits à travers les sessions et plein de souvenirs en plus d’une occasion inespérée pour les jeunes générations de découvrir les assises de ce festival militant et citoyen pour un cinéma du sud, différent et indépendant. “Il est vrai que la question d’organiser les JCC sur une plateforme virtuelle s’est posée par moments, mais nous y avons résisté pour les maintenir dans les salles de cinéma… Parce que nous avons fait le choix de satisfaire un public local plutôt que de privilégier un rayonnement virtuel aléatoire, nous avons, également, misé sur l’humain et le présentiel, face aux modèles de nombreux festivals numériques, handicapés par le manque d’échange et de générosité.

– La magie des JCC se situe dans la rencontre entre un film, son auteur, ses comédiens et le public. Pour réaliser ce challenge, nous avons renforcé les mesures sanitaires quel qu’en soit le coût et garanti les droits d’auteurs, plutôt qu’investir sur une plateforme pour véhiculer nos films. Même si les compétitions officielles feront défaut cette année, les JCC seront l’occasion tant attendue de redonner envie au public de revenir dans les salles, après des mois d’absence pour savourer une sélection de longs et courts métrages arabes et africains qui ont marqué l’histoire du festival ces cinquante-quatre dernières années”, explique Brahim Letaif directeur artistique des JCC 2020.

Les films de l’ouverture et les avant-premières

Même si cette édition est exceptionnelle et jongle avec une situation sanitaire critique, du nouveau il va y en avoir. D’abord les films de l’ouverture : 6 courts métrages inspirés de films cultes jettent un pont entre hier et aujourd’hui avec un point de nostalgie mais surtout de la créativité.

A ce propos, Silm Darguechi, directeur du Cnci, producteur de ce projet, déclare «Cette année, la 31e session des Journées cinématographiques de Carthage va être une édition qui célèbre la mémoire du festival et nous fait revivre de grandes émotions des années durant. Lors de cette session, nous allons aussi revisiter la mémoire des JCC à travers le regard de nos cinéastes tunisiens. Une expérience est initiée par la direction artistique du festival à laquelle s’est associé le Centre national du cinéma et de l’image, en produisant six courts métrages autour du thème « Remake coup de cœur JCC (1966-2019)», inspirés chacun d’un des films qui ont  marqué  les JCC de 1966 à 2019. Six films, six réalisateurs ouvriront, avec leurs regards pertinents, la 31e édition des JCC ».

Quant aux avant-premières et les projections inédites, les JCC nous réservent 5 œuvres et pas des moindres : des films qui ont été récompensés par plusieurs prix, et ce, dans différents festivals à l’échelle internationale. Cette année, les JCC offriront à leur public 1 documentaire et 4 longs métrages, dont une première arabe et africaine. : « La nuit des rois » de Philippe Lacôte (Côte d’Ivoire), « Disqualifié » de Hamza Ouini (Tunisie), « L’homme qui a vendu sa peau » de Kaouther Ben Hania (Tunisie), « 200 mètres » de Ameen Nayfeh (Palestine) et « Harba» de Ghazi Zaghbani (Tunisie).

Les hommages des JCC

Outre le fervent hommage qui sera rendu à l’acteur égyptien Abdellaziz Makhyoun, pour l’ensemble de sa carrière cinématographique et pour avoir contribué à écrire l’histoire des JCC à travers des œuvres qui ont marqué le festival dont “ Le moineau” de Youssef Chahine, les JCC rendent aussi hommage à quatre réalisateurs qui ont marqué par leurs talents le cinéma arabe et africain : Med Hondo, Djibril Diop Mambetty, Salma Baccar et Abdellatif Ben Ammar.

Les JCC dans le milieu carcéral

Depuis sa création en 2015, cette section a pour but de faire découvrir des films aux détenus des institutions pénitentiaires. En partenariat avec le ministère de la Justice, la direction générale des prisons et de la rééducation et en coopération avec l’Organisation mondiale contre la torture (Omct), les JCC ont pu atteindre 8 mille  prisonniers sur le territoire tunisien. Lors de cette édition, 12 mille prisonniers auront l’opportunité de voir des films, et ce, dans 5 structures pénitentiaires.

Réfléchir son passé et penser son avenir

La direction actuelle des JCC a jugé opportun de revisiter la mémoire des JCC en tant que composante incontournable du patrimoine immatériel culturel tunisien, arabe et africain. En prenant l’initiative de créer, pour la première fois, un département Archives et Documentation qui aura pour mission d’identifier les œuvres, les collecter, les recenser, les assembler, les inventorier, les classer et leur dispenser les travaux nécessaires de restauration ou de digitalisation.

Ce travail vient compléter un autre volet des JCC 2020 qui est le forum, une manière de revisiter la mémoire du Festival, d’interroger son passé et son présent et penser son avenir. Cette réflexion autour de la mission des JCC hier, aujourd’hui et demain focalisera l’intérêt des participants au Forum, en vue d’évaluer les recommandations des quatre panels organisés de mai à septembre 2020, avec la contribution active de professionnels, critiques, universitaires, économistes et juristes. Les travaux de ces panels, consignés dans un rapport détaillé, vont constituer le document de base du Forum, autour de quatre axes de réforme ou de restructuration : Industrie, marché et diffusion de films / Le rayonnement du Festival / Archives, promotion du patrimoine et réception critique / Le devenir des JCC ou le cadre juridique et financier du Festival.

Carthage pro

Les JCC aussi sont une rencontre professionnelle avec ses deux programmes Chabaka et Takmil. Depuis sa création en 2014, Takmil a soutenu 44 projets en phase post-production. Quant à Chabaka et depuis que cet atelier est devenu compétitif en 2018, 9 projets en développement ont été soutenus.

Nombreux sont les films sélectionnés qui ont connu une carrière internationale, dans des festivals ou dans des plateformes professionnelles similaires.

Une semaine intense qui fera revivre 16 salles, animera nos rues et célébrera le cinéma dans tous ses états.

 

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Ce qui nous sépare – Hélène Aldeguer

Après avoir raconté la désillusion des jeunes Tunisiens dans leur pays en 2013, deux ans après le printemps arabe, Hélène Aldeguer raconte le quotidien de Bilal, un jeune Tunisien venu à Paris afin de poursuivre ses études grâce à une bourse au mérite, et terminer son master d’histoire contemporaine. Si Bilal découvre une vie pleine de possibilités, son statut d’homme arabe le rattrape dans une société française en crise identitaire. Ses fantasmes d’une « Europe de tous les possibles » se heurtent alors au racisme et aux préjugés. Un récit très actuel et nécessaire, sur notre société et sur le déracinement intérieur de ces jeunes venus en France et qui sont accueillis bien différemment selon leurs origines…

 

Prix : 31chf

De la révolution à la restauration, où va la Tunisie ? – Hatem Nafti

Une fois encore, la Tunisie est à la croisée des chemins. Les élections générales de l’automne 2019 – bousculées par la mort prématurée du président Essebsi – ont rebattu les cartes. Si les électeurs ont clairement choisi, avec Kaïs Saïed, un président austère et sans parti, ils ont en revanche composé une Assemblée multicolore d’islamistes, de progressistes divisés, d’opportunistes ou de nostalgiques de l’ancien régime qui promet des nuits blanches au gouvernement quel qu’il soit. Les temps qui viennent montreront si le pays de la seule révolution qui a pris à la suite des « Printemps arabes » est gouvernable ou pas. Car, neuf ans après la chute du dictateur Ben Ali, la Tunisie n’en finit pas avec sa « transition », entre acquis révolutionnaires et restauration de l’ancien monde. Elle s’enlise dans une crise économique et sociale qui pousse à l’exil les plus pauvres comme les plus diplômés. Comment en est-on arrivé là ? Et quels scénarios pour la suite ? A travers une exploration de la réalité politique, économique et sociale de ce pays-clé du Maghreb, un « fils de la révolution » analyse les causes du désenchantement des Tunisiennes et des Tunisiens. Croisant données empiriques et regards des experts, il remonte le cours laborieux de l’édification d’un Etat de droit. Un enjeu crucial pour l’avenir du pays mais aussi pour ses partenaires comme la France.

 

Prix : 29chf

Pas de deuil pour ma mère – Hassouna Mosbahi

Ce roman est inspiré d’un crime sauvage commis dans un quartier populaire de Tunis dans les années 70 : un jeune homme d’une vingtaine d’années avait brûlé sa mère veuve sous la pression des habitants du quartier qui l’accusaient de prostitution clandestine… Mais l’auteur a choisi la décennie 2000 comme cadre pour les événements de son roman. En effet, cette décennie était marquée par des crises sociales et politiques qui allaient conduire à la chute du régime de Ben Ali. Le héros du roman est un de ces milliers de jeunes touchés par les crises. Sa mère, une très belle femme, qui a consommé un mariage sans amour, est constamment persécutée par les habitants du quartier qui se plaisaient à empoisonner sa vie, l’accusant surtout de prostitution clandestine.

 

Prix : 34chf